Fragile retour au calme à Téhéran

Après les émeutes de mercredi, la situation était calme ce jeudi à Téhéran. Malgré la crise monétaire, le régime reste solide.
Copyright Reuters

Le calme serait revenu ce jeudi autour du grand bazar de Téhéran. Mercredi, les échauffourées entre la police et des manifestants avaient révélé au reste du monde l?ampleur de la crise économique que traverse la République islamique en raison des sanctions décidées par la communauté internationale en réponse à la politique nucléaire du pays.

Calme trompeur ?

Ce calme rapporté par les agences de presse n?est cependant pas forcément un signe de détente. Selon l?AFP, les bureaux de change étaient en effet fermés malgré la demande de réouverture des autorités. La fronde n?a donc pas cessé. Mercredi, la police était intervenue pour arrêter des vendeurs de devises au marché noir. Cette action avait entraîné des heurts et 150 arrestations dans le centre de la capitale.

Effondrement du rial

La monnaie iranienne, le rial, s?est effondrée sur le marché parallèle à 40.000 rials pour un dollar américain mardi contre 23.000 rials pour un dollar une semaine plus tôt. Le taux de change officiel du gouvernement est de 12.000 rials par dollar. L?effondrement monétaire est lié à la division par deux des exportations de pétrole en raison des sanctions. Moins de pétrole, cela signifie moins de devises. Donc un effondrement du rial et, partant, une flambée des prix. L?inflation dépasse déjà les 50% par an.

Critiques à Mahmoud Ahmadinejad

Les manifestations critiquaient évidemment la politique économique du gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad, notamment le refus de la banque centrale d?utiliser ses réserves de dollars pour soutenir le rial, mais aussi sa politique internationale d?affrontement avec l?occident sur la politique nucléaire et même sur la Syrie.

Pas de printemps perse en vue...

Reste à savoir si cette contestation économique prendra de l?ampleur et sera en mesure de réellement secouer le régime. Rien n?est moins sûr et l?on se souvient que les émeutes violentes qui avaient suivi la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, en 2009, n?avaient pas débouché sur un scénario à la tunisienne ou à la libyenne. Mais une chose est certaine: les évaluations récentes d?Israël faisant part d?une efficacité des sanctions semblent de plus en plus justifiées. Mais le régime reste fort, s'appuyant sur une adhésion de larges couches de la population, sur des services de sécurité toujours puissants et sur l'absence d'opposition structurée et populaire. Aujourd'hui, les experts ne s'attendent guère à un "printemps perse".

 

Commentaire 1
à écrit le 04/10/2012 à 22:22
Signaler
Le rejet de la main mise du clergé sur la société est profond, mais avec un peuple si complexe qu'eux même ont du mal à le comprendre, si paranoïaque aux agressions extérieurs, que les experts ne peuvent effectivement rien prévoir. Et puis l' électio...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.