Candidat malheureux au rachat du groupe pharmaceutique Schering, le laboratoire Merck KGaA tente-t-il une nouvelle fois sa chance? En effet, Merck KGaA aurait acheté hier des actions de Schering sur le marché alors que ce dernier fait actuellement l'objet d'une OPA de 16,5 milliards d'euros de la part d'un autre groupe allemand, Bayer. Dans son document à la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine, Schering indique que Merck détient 10,086% de son capital. Jeudi, le groupe de Darmstadt indiquait encore détenir un peu plus de 5% de Schering. Il a donc amassé près de 5% en une journée. Ce dernier s'est refusé à tout commentaire.

Dans la journée de jeudi, Merck avait indiqué que sa participation dans Schering dépassait désormais les 6%, sans dire s'il apporterait ses titres à Bayer qui a fixé un seuil de 75% des titres apportés pour considérer son offre définitive. Dans un entretien paru aujourd'hui dans la presse allemande, le directeur financier de Bayer Klaus Kühn a déclaré que le groupe devait se préparer à une situation dans laquelle Merck ne lui vendrait pas ses actions.

Bayer s'est dit "surpris de la façon d'opérer de Merck", qu'il juge "incompréhensible". Pour le groupe de Leverkusen, "le comportement de Merck a les apparences d'une politique de blocage, pour compliquer le rachat des actions par Bayer". Merck, qui détenait moins de 5% de Schering au moment de l'annonce de son offre, avait pourtant déclaré en avril que "cette participation ne constituait pas un investissement de long terme". De peur que les agissements de Merck KGaA ne fassent capoter son offre, qui arrive à échéance mercredi 14 juin, Bayer précise qu'il a commencé lui aussi à acheter des actions Schering sur le marché.

Le groupe de Leverkusen, qui offre 86 euros par action Schering, a pour l'instant obtenu plus de 40% de ce dernier groupe. "Nous sommes confiants d'atteindre le seuil minimum de 75%", ajoute-t-il toutefois. Bayer exclut un relèvement de son offre, à moins qu'un autre acheteur ne surenchérisse.

Merck avait lancé en mars une offre à 77 euros sur Schering, avant de jeter l'éponge quand Bayer a répliqué avec sa contre-offre à 86 euros, valorisant le groupe à 16,5 milliards d'euros au total. L'offre de Bayer a le soutien de la direction de Schering et de son actionnaire principal, l'assureur Allianz.

A la Bourse de Francfort, le titre de Bayer recule de 1,46% à 33,10 euros, tandis que Merck KGaA grimpe de 2% à 73,95 euros, à la clôture.