Battant en retraite générale pendant le discours offensif du président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, Paris termine dans le rouge mais au-dessus des 5.000 points. A la clôture, plus des trois quarts des valeurs composant l'indice affichent des pertes, contre la moitié en début d'après midi. Ses deux plus grandes capitalisations, Total et Sanofi-Aventis, et ses grandes valeurs financières, ont en particulier pesé sur la tendance. Soutenus par leur actualité respective, LVMH et Arcelor terminent à l'inverse en tête de l'indice. Hors du CAC 40, Ubisoft et Nicox affichent les progressions les plus notables.

A la clôture, le CAC 40 cède 0,96% à 5.009,09 points dans un volume d'affaires de 5,8 milliards d'euros traités sur les valeurs de l'indice. A Londres, le Footsie recule 0,32% à 5.825,60 points et, à Francfort, le Dax perd 1,55 % à 5.775,59 points. A New York, le Dow Jones plie de 0,35% à 11.015,03 points.

L'échéance avril sur le brut léger américain gagne 83 cents à 62,80 dollars le baril, les menaces contre les installations pétrolières au Nigeria occultant la progression des stocks américains hier. L'euro se reprend nettement à 1,2005 euro pour un dollar, soutenu par la perspective d'une nouvelle hausse des taux européens.

Sur le plan macro-économique, le département du Travail américaine a annoncé une hausse de 15.000 à 294.000 des inscriptions au chômage la semaine dernière, contre 285.000 prévues par les économistes. Le nombre de chômeurs bénéficiant d'une allocation a en revanche diminué de 2.000 à 2,48 millions, au plus bas depuis la semaine au 10 février 2001. Mais la véritable actualité économique de ce jour est européenne. La Banque centrale européenne a relevé son principal taux directeur d'un quart de point pour le porter à 2,5%, le ramenant ainsi à son niveau de mars 2003. La BCE entend ainsi lutter contre les tensions inflationnistes alors que la reprise économique se confirme dans la zone euro. Ce relèvement a été suivi d'un discours offensif du président de la BCE, Jean-Claude Trichet (lire).

LVMH avance de 3,66% à 79,35 euros. Le numéro un mondial du luxe a dégagé un bénéfice net de 1,44 milliard d'euros l'an dernier, en hausse de 21%. Le résultat opérationnel courant progresse de 16% à 2,74 milliards d'euros et le chiffre d'affaires augmente de 11,4% à 13,91 milliards. Le groupe proposera un dividende de 1,15 euro, en hausse de 21%. Pour 2006, LVMH attend une amélioration de sa rentabilité et table sur une " augmentation très significative de ses résultats ". Il précise qu'il continue d'enregistrer " une croissance organique à deux chiffres de ses ventes " depuis le début d'exercice. Le holding de contrôle Christian Dior s'adjuge 5,59% à 83,15 euros.

Arcelor progresse de 2,56% à 32,05 euros. Le groupe a déclaré que sa position n'avait pas changé à l'égard de l'offre hostile de 18,6 milliards d'euros lancée par Mittal Steel. Arcelor reconnaît toutefois que les responsables du groupe seraient prêts à rencontrer ceux de Mittal Steel à condition de présenter un plan industriel détaillé. Information révélée par le Financial Times ce matin.

Ubisoft engrange 7,72% à 35,70 euros alors que Deutsche Bank est passé de " conserver " à " achat " sur le titre de l'éditeur de jeux vidéo.

Les valeurs liées à l'automobile cèdent du terrain alors que le Salon de Genève ouvre ses portes aujourd'hui. Michelin perd 2,23% à 50,45 euros, Peugeot 1,67% à 48,28 et Renault 2,14% à 80,15 euros.

Bic prend 1,06% à 52,25 euros. Le groupe est prêt à investir 500 millions d'euros dans des opérations de croissance externe, et notamment dans la papeterie, ont déclaré Bruno Bich, président du groupe, et Mario Guevara, directeur général, à La Tribune. Ixis Securities a relevé son objectif de cours sur le titre de 55 à 58 euros qu'il recommande d'accumuler. Le même intermédiaire est passé de " alléger " à " renforcer " sur Rhodia, en raison notamment de la capacité du groupe à monétiser ses crédits d'émission de Co2. Le titre cède néanmoins 0,44% à 2,28 euros.

Enfin, Nicox bondit de 77,98% à 5,98 euros. Le groupe a signé un accord avec l'américain Pfizer auquel il cède les droits exclusifs d'un traitement ophtalmologique pour un montant pouvant dépasser les 300 millions d'euros. Nicox touchera un paiement immédiat de 23 millions d'euros, dont 15 millions au titre de l'entrée de Pfizer dans son capital.


Ambroise Ecorcheville
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