Rhodia a annoncé ce matin une perte nette de 616 millions d'euros pour l'année 2005, un peu inférieure à celle de 641 millions de 2004. Surtout, le groupe de chimie a confirmé tabler sur un retour dans le vert en 2006, sans fournir de fourchette de résultats. Il anticipe un excédent brut d'exploitation récurrent d'au moins 13% pour 2006 et d'au moins 15% par la suite. Au dernier trimestre de l'année, le groupe a enregistré une perte de 226 millions d'euros, contre 63 millions attendus par les analystes du consensus recueilli par Bloomberg.

"La perte de 616 millions d'euros a été largement impactée par les conséquences des cessions des activités sous performantes, les charges de restructuration et de refinancement", a indiqué le groupe dans son communiqué. Autre difficulté, Rhodia a dû faire face à la hausse des matières premières, ce qui l'a mené à une politique de hausse des prix. Après une perte de 188 millions d'euros en 2004, le bénéfice opérationnel a atteint 97 millions d'euros sur 2005 pour un chiffre d'affaires en hausse de 8,4% à 5,085 milliards d'euros. "Ces résultats confirment que Rhodia est solidement engagé dans une dynamique de redressement", a commenté le directeur général Jean-Pierre Clamadieu, aux commandes du groupe depuis octobre 2003.

Sur le plan de la structure financière du groupe, Rhodia a réduit sa dette nette de 266 millions d'euros en un an, à 2,089 milliards d'euros à fin 2005, en ligne avec ses objectifs. Et ce, grâce à son augmentation de capital de 604 millions d'euros lancée fin novembre, ainsi qu'à des cessions d'actifs. "On a fait l'essentiel des opérations de nettoyage du portefeuille" d'activités. "Il n'y a pas de grand projet de cession pour atteindre les objectifs" fixés pour 2006, a assuré Jean-Pierre Clamadieu.

Déjà en hausse de plus de 20% depuis le début de l'année grâce au potentiel du marché des crédits d'émission de CO2, le titre a terminé la séance sur un gain supplémentaire de 6,02% à 2,29 euros, après l'annonce de ces résultats. Les industriels qui font des efforts pour moins polluer, et qui n'utilisent pas la totalité de leurs crédits d'émission de Co2, peuvent les revendre aux entreprises qui ont dépassé leur quota. Rhodia a annoncé en marge de ses résultats avoir lancé des projets devant lui permettre d'économiser des crédits d'émission et compte toucher en 2007-2008 quelque 100 millions d'euros sur ces reventes de crédits.