Rien de tel pour nourrir les fantasmes que de rester évasif. Les dirigeants de Sperian Protection sont passés maître en la matière. Il aura suffi d?un communiqué laconique évoquant l?intérêt d?industriels visiblement généreux et aptes à racheter le groupe à prix d?or pour embraser le titre qui gagne plus de 12% aujourd?hui. Plus précisément, de mystérieux chevaliers blancs seraient prêts à surenchérir de manière significative sur l?offre d?achat formulée à 70 euros par action par le holding Menelas, regroupant les intérêts du fonds d?investissement Cinven, ainsi que ceux d?Essilor et de Mme Dalloz, qui détiennent au total 28,2% du capital. Depuis une dizaine de jours, l?action fait l?objet de mouvements erratiques vraisemblablement nourris par une dynamique spéculative, voire par les fameux acheteurs eux-mêmes. Déjà hier, 3% du capital ont changé de main, provoquant, au passage, une envolée de 6,45% de la valeur.
Cette annonce intervient un jour avant la tenue de l?assemblée générale des actionnaires de Sperian Protection au cours de laquelle les noms des invités surprise seront peut-être dévoilés. Quoi qu?il en soit, une bataille boursière entre fonds d?investissements et industriels pointe à l?horizon. Reste à savoir si Cinven tient suffisamment au dossier pour débourser 20 euros par action de plus que lors de sa première offre sachant que le titre cote aujourd?hui près de 89 euros. Le prix reste toujours 24 euros en-deçà des pics de juillet 2007 mais, entretemps, la marge d?exploitation du groupe a été divisée par deux. Dès lors, il pourrait s?avérer compliqué de justifier une valorisation devenue excessive sous l?impulsion de spéculateurs affamés, auprès de ses prétendants. Aussi motivés soit-il?
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