Mauvais payeurs, oiseaux de malheur

Les propos alarmistes du gouvernement hongrois en fin de semaine dernière nourrissent de nouvelles craintes sur l'état des finances publiques européennes. Dans le même temps, les opérateurs se raccrochent à l'espoir d'un réel effet bénéfique de la chute de l'euro sur les exportations.

Dominique Strauss-Kahn, le patron du FMI a beau affirmer ne pas s?inquiéter du cas hongrois qui, aux dires de son gouvernement la semaine dernière, serait en proie à de violentes turbulences financières, le CAC 40 peine à s?extirper de la baisse. Et cela, malgré un fort ressac de 2,86% vendredi dernier. Les investisseurs naviguent toujours entre espoir et désillusion. Tout en s?accrochant à la moindre statistique susceptible de contrecarrer l?idée selon laquelle l?austérité budgétaire risque de tuer la reprise dans l??uf. Il aura suffit que l?industrie allemande fasse état d?une nouvelle amélioration de son carnet de commandes en avril pour calmer les esprits. Rien de tel pour s?auto-persuader que le décrochage de l?euro, désormais tout proche de sa moyenne historique à 1,18 dollar, constitue finalement un mal pour un bien. Notamment pour les entreprises du Vieux Continent les plus exportatrices devenues, en l?espace de quelques mois, les championnes de la compétitivité. Mais pas de quoi encore justifier une franche reprise des actions.

Chaque jour, on se demande quel pays viendra allonger la liste des mauvais payeurs du Vieux Continent. Grèce, Portugal, maintenant la Hongrie,?aucune nation n?est vraiment à l?abri. Certaines, comme l?Espagne, sont plus exposées que d?autres. Le flou demeure, entre autres, sur la dette supportée par les fameuses « cajas », organismes publics de crédit aux m?urs discrètes. Au final, les opérateurs restent très nerveux. L?aiguille du VIX, le baromètre de la peur de Wall Street, reste toujours bloqué au-dessus des 30%, soit 10 points de plus que sa moyenne historique. Tout aussi révélateur du climat de psychose ambiante, la prime de risque de l?indice MSCI World se rapproche de son niveau de l?époque où la crise consécutive à la chute de Lehman atteignait son paroxysme. Il ne faut pas encore y voir un signe de sous-valorisation manifeste des marchés boursiers mais plutôt un réajustement de cours face à l?inquiétude suscitée par le fardeau de la dette publique.
 

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