Paris 2025, un exercice de prospective

Paris va donc déposer sa candidature à l'Exposition universelle de 2025. Il s'agit d'un exercice unique de prospective qui mérite de s'y arrêter, tant celle-ci est devenue une inconnue dans le système de pensée politique des gouvernements depuis trente ans, ou plutôt quarante ans. De quoi s'agit-il ?

Il faut imaginer que nous sommes en 2025 et que Paris accueille 200 pays qui présentent le monde de demain, donc au moins de 2040, si ce n'est 2050 avec un regard particulier, par exemple un monde au climat plus apaisé.

Notre monde avance vite, chacun en convient. Comment imaginer aujourd'hui le monde de 2025, dans dix ans ?

Regardons à travers l'exemple de faits structurants, nés il y a dix ans : naissance du premier « drive » (5 % du commerce alimentaire en 2013) ; Google crée Gmail, Android (qui équipe la moitié des PC, smartphones et tablettes vendus en 2014) puis Google Maps (les cartes sur nos smartphones, qui n'existaient pas il y a dix ans, sont devenues notre quotidien), et Louis Schweitzer annonce la vente de la Logan en France (en 2013, la gamme Entry représente 41 % des ventes du groupe Renault). Facebook vient de naître, Twitter n'est pas né. Notre quotidien s'est créé en partie il y a dix ans, sans que nous en ayons conscience.

Pour imaginer en parallèle 2025, je vous propose trois exercices : par exemple, faites la liste de dix signaux faibles de 2013 ou 2014, qui pourraient être notre quotidien de 2025 ; faites la liste de dix faits émergents structurant 2025, faites la liste de dix contraintes que vous n'accepteriez pas en 2025. À partir de cet univers ainsi créé vous êtes projeté à l'inauguration de l'Exposition universelle de Paris 2025 ! Bienvenue ! Dans cette magnifique Exposition vous découvrez le monde de 2050... Waow ! Seconde étape : vous devez imaginer le monde de 2050.

Eh oui, vous n'avez fait que vous présenter à l'Exposition, il faut à présent y entrer, en imaginer le contenu.

Bien sûr, Paris 2025 ne va pas présenter un exercice total de prospective avec ses futurs probables comme ses futurs impossibles, voire ses futurs haïssables !

D'abord il y aura un angle thématique ; chaque pays, chaque entreprise prendront à coeur de présenter le futur le plus souriant à leurs yeux. Il n'empêche.

L'occasion est unique pour la France de reprendre la place qu'elle avait dans la prospective, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avec Gaston Berger. Paris 2025 doit être un moteur de la vision de la France qui serait bien utile dans nos errances actuelles.

Je repars en plongée.

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L'ouvrage le plus récent de Philippe Cahen :
Les Secrets de la prospective par les signaux faibles, Éditions Kawa, 2013.

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