Si le CAC 40 a mis fin ce mardi à une série de quatre séances consécutives de baisse, qui l'a ramené des 4.000 points à 3.750 points, il n'en reste pas moins que la consolidation du marché a permis un réarbitrage entre valeurs cycliques et défensives. Les premières, qui avaient profité en grande partie du rebond des marchés en 2009, apparaissent comme les grandes perdantes de cette rechute boursière. Avec en tête le secteur financier.

Les propositions du président américain Barack Obama jeudi dernier - visant notamment à limiter les prises de risques des banques -  ont fait l'effet d'une bombe. Les nouvelles réglementations sur le secteur, qu'ils s'agissent du plan Obama ou des nouvelles dispositions du Comité de Bâle, apparaissent comme une épée de Damoclès sur le compartiment.

Ainsi, Société Générale affiche sur les cinq dernières séances une chute de 9,57%, soit l'un des plus forts replis du CAC 40 sur la période. La valeur doit aussi intégrer la mauvaise nouvelle venue de son avertissement sur ses résultats du quatrième trimestre lié à des provisions sur les actifs à risques. Sa concurrente BNP Paribas n'est pas non plus épargnée avec une baisse de 6,8%, tandis que l'assureur Axa cède 7,3% et Crédit Agricole 7,3%.

Aucune valeur en hausse

Dans le Top 10 des plus forts replis du CAC 40 sur les cinq dernières séances, on retrouve également le secteur automobile. Renault chute de 8,9% sur la période, signant la troisième plus forte baisse de l'indice. L'équipementier automobile Michelin recule de 5,9%. Pour sa part, Peugeot se distingue en limitant son repli à 3,6%. Dans un "tchat" organisé pour LaTribune.fr, Isabelle de Gavoty, gérante actions européennes chez Axa Investment Managers, faisait remarquer que pour la marque au lion, "la valorisation ne prend pas en compte à la fois le renouvellement de la gamme Peugeot ainsi que les changements stratégiques que devrait opérer le nouveau management en place".

Toujours parmi les valeurs cycliques, Saint-Gobain (-6,1%) et Lafarge (-8,1%) n'ont pas échappé à des prises de bénéfices. Technip, qui a signé en 2009 la meilleure performance du CAC, recule aussi de 6%. De son côté, ArcelorMittal abandonne 9,59%, réalisant la plus forte baisse de l'indice. L'action est affectée par des inquiétudes sur la demande d'acier chinoise après l'annonce d'un resserrement des conditions du crédit.

S'il y a des grands perdants, il n'y a en revanche pas de grands gagnants dans cette consolidation actuelle du marché. Ainsi, aucune valeur du CAC n'a progressé sur les cinq dernières séances. Mais quand les valeurs cycliques étaient attaquées, le secteur défensif a logiquement tiré son épingle du jeu en limitant son repli. Unibail-Rodamco ne cède que 0,6% sur la période et affiche la meilleure performance de l'indice.

Dans le top 5, Essilor recule de 1,2%, Accor de 2% et EDF de 2,95%. Plus forte baisse du CAC 40 en 2009, GDF Suez a limité les prises de profit (-3,4%). Enfin, STMicroelectronics affiche un beau parcours porté par un contexte positif sur le secteur des semi-conducteurs. La valeur ne recule que de 1,2% sur les cinq dernières séances.