Les marchés accordent encore une prime à la croissance externe

Selon une étude de Towers Watson, les entreprises ayant réalisé des acquisitions ont affiché une prime boursière de 2,9 points en 2011 par rapport à l'indice MSCI World.
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On aurait pu espérer début 2011 voir la dynamique spéculative des fusions acquisitions soutenir de nouveau les marchés d'actions, avec le retour de grosses opérations comme le rachat de Genzyme par Sanofi-Aventis. Mais l'aggravation de la crise des dettes souveraines en zone euro, dès cet été, a brutalement éloigné cette perspective.

« Les fusions acquisitions sont essentiellement guidées par la confiance. Dans ce contexte d'incertitudes, les entreprises y réfléchissent à deux fois avant de se lancer », souligne Lionel Melka, gérant chez Berheim, Dreyfus & Co.

Pourtant, celles qui osent encore réaliser des opérations de croissance externe sont récompensées par les investisseurs et ce malgré les conditions de marché difficiles. Selon le cabinet Towers Watson, les sociétés ayant finalisé des opérations d'au moins 100 millions de dollars au quatrième trimestre ont affiché une prime boursière de 3,6 points par rapport à l'indice MSCI World. Ce calcul repose sur une période comprise entre les six mois précédant l'annonce de la transaction et la fin du trimestre concerné. Sur l'ensemble de l'année, la prime ressort à 2,9 points, contre 4 points en 2010. Selon l'étude, depuis 2008, les acquéreurs ont accusé un retard par rapport au marché durant seulement deux trimestres (premier et troisième trimestres de 2009) .

«Si les opérations sont de taille modeste et qu'elles font sens stratégiquement, il n'y a aucune raison pour que les investisseurs et actionnaires accueillent mal la nouvelle, estime Hervé Mangin, gérant chez Axa IM. Ce ne sera pas forcément le cas si l'acquisition se traduit par une détérioration de l'endettement ou si les synergies ne sont pas évidentes ».

Comme l'a illustré l'année dernière le cas de Schneider Electric, dont le cours a dégringolé de plus de 10 % entre le 8 avril et le 18 avril sur des rumeurs de rachat de l'américain Tyco. La cible, évaluée à 30 milliards d'euros, était jugée trop difficile à avaler par les analystes. Il aura suffi à Schneider de démentir formellement pour que son cours de Bourse regagne le terrain perdu en quelques jours. Toutefois, d'une manière plus générale, les marchés d'actions ne devraient pas profiter d'un rebond des opérations de fusions acquisitions dans les prochaines semaines.

« Dans les placards »

« Beaucoup d'opérations en Europe devraient rester dans les placards encore quelques mois tant que les incertitudes sur la zone euro ne seront pas levées », estime Lionel Melka. En cas de reprise, les opérations devraient rester de taille modeste, et ne pas excéder les 5 milliards d'euros d'après Hervé Mangin. La faiblesse des valorisations des sociétés en Europe et la bonne santé des entreprises outre-Atlantique pourraient attirer des prédateurs américains vers le Vieux Continent, estiment également les gérants.

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