NicOx mise sur l'ophtalmologie

NicOx a annoncé jeudi un accord de licence avec Rapid Pathogen Screening (RPS) donnant à la « biotech » française l'accès à des tests diagnostiques ophtalmiques innovants de la société américaine.

Selon les termes de l'accord, NicOx obtient les droits mondiaux de trois tests qui permettent aux praticiens de « diagnostiquer rapidement et précisément en cabinet de consultation des maladies et des troubles oculaires spécifiques » tels qu'une conjonctivite virale ou un herpès oculaire. Le premier d'entre eux est AdenoPlus(TM) et est déjà autorisé à la vente aux Etats-Unis et en Europe.

L'accord de licence mondial porte également sur deux autres tests diagnostiques actuellement en phase de développement, le premier pour la détection simultanée des conjonctivites à adénovirus et des conjonctivites allergiques, le second pour le diagnostic de l'herpès oculaire. NicOx dispose, de plus, d'une option mondiale exclusive pour négocier un accord pour un « autre produit prometteur ». Elle est « conditionnée à la réalisation par RPS de certains engagements incluant des discussions externes en cours ».

Selon les termes de l'accord, NicOx versera à RPS un total de 4 millions de dollars pour la licence et l'option. Les termes financiers incluent également des redevances à un chiffre et de potentiels paiements additionnels pouvant aller jusqu'à 2 millions de dollars. NicOx financera également la moitié des coûts de développement des deux produits en phase de développement selon le budget agréé entre les sociétés.

NicOx n'en est pas à son premier coup d'essai dans le domaine de l'ophtalmologie. La « biotech » française avait acquis de 11,8% du capital d'Altacor en mars dernier. Altacor est une société anglaise qui commercialise au Royaume-Uni et en Irlande des produits vendus sur ordonnance et sans ordonnance pour le traitement de la sécheresse oculaire. Elle est ainsi détentrice d'une gamme de produits tels que Clinitas, et des candidats à un stade très avancés (ALT-005 et SOLO).

Cet achat constituait pour le groupe, la première étape en vue de construire une société internationale spécialisée en ophtalmologie. D'autant plus que la biotech française disposait de 93 millions d'euros de trésorerie fin 2011, ce qui lui confère une certaine flexibilité pour entreprendre de nouvelles acquisitions ou prise en licence d'autres produits ophtalmiques. Ces deux emplettes semblent être un bon premier pas vers l'autonomie commerciale.

Toutefois, NicOx avait annoncé au début du mois de juin, qu'il n'exercerait pas son option d'achat sur la société britannique Altacor, car l'opération n'est pas dans l'intérêt du laboratoire ni de ses actionnaires. NicOx conserva cependant sa part de 11,8% du capital. Une décision qui n'est pas surprenante selon des analystes de la place. Selon eux, la direction préfère préserver son trésor de guerre à savoir sa trésorerie afin de nouer de nouvelles licences ou d'acquérir de nouvelles sociétés ou produits.

C'est que ce recentrage de la « biotech » sur l'ophtalmologie est plus qu'impératif après le cuisant échec de son composé phare naproxcinod. NicOx avait décidé, l'an passé, de retirer le dossier de demande d'autorisation de mise sur le marché de son anti-inflammatoire naproxcinod en Europe, déposé auprès l'Agence Européenne des Médicaments en décembre 2009. Ce retrait reposait sur l'avis négatif du Comité des médicaments à usage humain sur le naproxcinod. Mais tout n'est peut être pas perdu pour ce candidat-médicament. En avril dernier, NicOx avait rencontré l'agence américaine du médicament (FDA) concernant la possible utilisation de son ancien composé phatre sa version 375 mg deux fois par jour pour le traitement des signes et symptômes de l'arthrose du genou, dans le cadre d'un éventuel nouveau dossier de « New Drug Application » (NDA) qui nécessiterait des données cliniques additionnelles préalables à sa soumission. Ce n'était pas la première fois que NicOx passait devant la FDA. En juillet 2010, le composé avait été recalé par l'autorité américaine, ce qui avait constitué une douche froide pour l'entreprise et ses actionnaires.

En parlant des petits porteurs, NicOx leur a donné des sueurs froides. Le titre est soumis à de fortes variations, au gré des attentes ou des espoirs déçus. Le dossier avait touché un plus bas historique à 0,71 en décembre 2011. Une baisse qui n'est pas étrangère à l'annonce d'un plan de licenciements où plus d'un tiers de ses salariés avaient dû quitter l'entreprise. Raisons invoquées par la direction : optimiser au mieux ses ressources de trésorerie. Pourtant, il y a plus de dix ans, le titre NicOx se traitait autour de 60 euros. C'est que depuis sa création en 1996, la start-up n'a pas mis un seul produit sur le marché. Et la patience des actionnaires a des limites, ces derniers étant excédés par ces errements stratégiques. Le recentrage de NicOx sur l'ophtalmologie marqué par ses dernières emplettes sauvera-t-il la jeune pousse ? En voulant calquer sa politique d'acquisition sur celle des big pharmas, NicOx ne risque t il pas de se brûler les ailes alors que la société n'a enregistré aucun chiffre d'affaires en 2011 et accusé des pertes de 16,7 millions d'euros… ?

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