Les rachats d'actions n'ont plus la cote à Wall Street

Alors que les dividendes versés par les entreprises du S&P 500 n'ont jamais été aussi élevés, les programmes de rachats d'actions sont tombés à leur plus bas niveau en trois ans.
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Après avoir retrouvé leurs niveaux d'avant crise ces deux dernières années, les rachats d'actions n'ont plus vraiment la cote à Wall Street. Selon les calculs réalisés par TrimTabs Investment pour le compte de l'agence Bloomberg, ils sont même tombés à leur bas niveau en trois ans. Au cours de la dernière saison des résultats, en avril et en mai, les entreprises au S&P 500 ont ainsi fait part de leur intention d'acquérir 2,5 fois moins de leurs propres titres que l'an passé à la même époque.

"La demande est en train de chuter", constate Chris Hyzy, un cadre d'US Trust, une filiale de Bank of America, notamment parce que plusieurs grandes sociétés ont cessé ou limité la portée de leurs rachats d'actions. Parmi elles, JPMorgan Chase, la première banque américaine par les actifs. Affecté par les pertes causées par de mauvais investissements, l'établissement a suspendu son programme la semaine dernière. Auparavant, il avait déjà nettement réduit le rythme de ses rachats, après avoir dépensé 4 milliards de dollars sur le seul troisième trimestre 2011.

Début mai, United Parcel Services (UPS) avait annoncé une réduction de son programme, ramené de 2,7 à 1,5 milliard de dollars. Le numéro un mondial de la messagerie rapide souhaite utiliser la somme économisée pour financer le rachat de son concurrent européen TNT. Autre exemple: Devon Energy. Le producteur de pétrole et de gaz préfère, lui, renforcer ses dépenses d'exploration et de production. "Nous allons faire une pause avec les rachats d'actions", expliquait début avril son PDG John Richels, estimant que l'option privilégiée constituait "une meilleure allocation" de ses ressources.

Dividendes record

Si les grandes sociétés américaines dépensent moins pour diminuer leur capital flottant, elles se montrent au contraire généreuses comme jamais en termes de dividendes, selon les données recueillies par Howard Silverblatt, analyste chez Standard & Poor's. La somme de tous les dividendes versés par les entreprises composant le S&P 500 pourrait atteindre 279 milliards de dollars en 2012, estime-t-il, contre un précédent record de 248 milliards en 2008. 80% des sociétés de l'indice élargi rémunèrent désormais leurs actionnaires, un niveau plus atteint depuis 1999. Et 60% offrent un rendement plus élevé que les bons du Trésor à dix ans.

"Les dividendes sont de nouveau à la mode", explique Howard Silverblatt. Cependant, les montants reversés aux actionnaires "restent très faibles", souligne-t-il. Ils représentent en effet 30% des profits, contre une moyenne historique de 52%. Après avoir affiché des profits supérieurs aux attentes des analystes au cours des 13 derniers trimestres, les entreprises du S&P 500 disposent de plus de 1.000 milliards de dollars dans leurs caisses. Un montant lui aussi record.

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