La Bourse de Paris se prépare à un violent plongeon à l'ouverture après l'effondrement du Dow Jones hier

CORONAVIRUS. Analystes et investisseurs se préparent à une ouverture "sanglante", "dans le sillage de la nouvelle purge des marchés américains hier soir (jeudi 27 février) après la pire correction en 4 séances depuis la grande dépression de 1928 et la plus rapide baisse de 10% sur le S&P 500 de son histoire". Du côté des Bourses asiatiques, c'est la débandade également : la Bourse de Shanghai chute de 3,71% en clôture, Shenzhen dévisse de presque 5%
Les Bourse asiatiques ont plongé à nouveau, à Shanghai, Shenzhen mais aussi à Séoul en Corée du Sud ce 28 février (photo).
Les Bourse asiatiques ont plongé à nouveau, à Shanghai, Shenzhen mais aussi à Séoul en Corée du Sud ce 28 février (photo). (Crédits : Reuters)

[Article publié le vendredi 28 février 2020 à 9:04, mis à jour avec Bourses asiatiques à 9:40]

L'ouverture s'annonçait sanglante à la Bourse de Paris vendredi matin, au terme d'une semaine qui a vu l'indice parisien plonger sous les 5.500 points, un niveau plus vu depuis début octobre, alors que la propagation du coronavirus semblait difficile à endiguer.

Le contrat à terme sur le CAC 40 s'effondrait de 4,08% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance. La veille, il avait fini en très forte baisse de 3,32% à 5.495,60 points, repassant sous les 5.500 points.

Hier, le Dow Jones s'est effondré, perdant 1.200 points en une séance

Wall Street a également lourdement chuté jeudi, le Dow Jones s'effondrant de près de 1.200 points.

"Les indices européens devraient ouvrir une nouvelle fois en très forte baisse (vendredi) matin dans le sillage de la nouvelle purge des marchés américains hier soir après la pire correction en 4 séances depuis la grande dépression de 1928 et la plus rapide baisse de 10% sur le S&P 500 de son histoire", a souligné dans une note John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

"Ce sont, une nouvelle fois, les informations concernant l'évolution du coronavirus qui ont impacté les marchés: potentielle mutation du virus, nouveaux cas aux États-Unis, fermeture des écoles au Japon, phase décisive du virus selon l'OMS ou encore malades réinfectés une deuxième fois par la maladie", a-t-il ajouté.

"La chute des actions s'est accélérée hier, les marchés européens ayant connu leur pire séance de la semaine" avec des pertes au-delà de 3% "alors que de plus en plus de pays ont signalé de nouveaux cas de coronavirus", a relevé pour sa part Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.

Le risque s'est démultiplié avec l'expansion mondiale du virus

Ainsi le mois de février pourrait, selon lui, enregistrer la pire performance pour les marchés actions depuis l'épisode de volatilité de la fin de l'année 2018.

Si la Chine était jusqu'à peu l'unique foyer mondial de coronavirus, le risque s'est démultiplié avec l'émergence de nouveaux pays-sources comme la Corée du Sud, l'Iran et l'Italie. Un premier cas a en outre été signalé aux Pays-Bas, au Nigeria et en Nouvelle-Zélande.

"Nous sommes à un moment décisif", a assuré le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, soulignant qu'au cours des deux derniers jours, le nombre quotidien de nouvelles personnes contaminées dans le monde avait été supérieur à celui enregistré en Chine, où le virus est apparu en décembre.

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EN ASIE

La Bourse de Shanghai chute de 3,71% en clôture, Shenzhen dévisse de presque 5% 

La Bourse de Shanghai a terminé sur une dégringolade de près de 4% vendredi tandis que Shenzhen dévissait d'environ 5%, à l'unisson des autres places asiatiques dans des marchés paniqués par l'accélération de l'épidémie de coronavirus à travers le globe et son impact économique.

L'indice composite de la Bourse de Shanghai a fini en baisse de 3,71%, à 2.880,30 points.

À la Bourse de Shenzhen, deuxième place de Chine continentale, l'indice composite a terminé sur un plongeon de 4,93% à 1.801,75 points.

À Hong Kong, où se poursuivaient les échanges, l'indice Hang Seng continuait de s'enfoncer, perdant 2,40%. Pour sa part, l'indice Nikkei à la Bourse de Tokyo a plongé de 3,67% à la clôture.

Les grandes Bourses asiatiques ont piqué du nez de concert vendredi, dans le sillage d'une dégringolade de plus de 4% jeudi à Wall Street.

La débâcle généralisée des marchés mondiaux a ébranlé la confiance d'investisseurs chinois déjà très nerveux, les conduisant à fuir la Bourse en masse, a expliqué à l'AFP Zhang Qi, analyste du courtier Haitong.

Pour lui, le marché chinois reste suspendu aux développements de l'épidémie. Mais "la Chine est une grande économie, le pays se donne les moyens de contrôler l'épidémie, et beaucoup d'entreprises reprennent progressivement le travail et la production. Il n'y a donc pas de raison d'être excessivement pessimiste", a-t-il plaidé.

Vendredi, si quelques fabricants d'équipements médicaux ou laboratoires ont résisté, à l'instar de la firme de recherche pharmaceutique Neptunus (+8,06% à 5,90 yuans), la plupart des titres ont plongé.

Les secteurs les plus sensibles à la conjoncture et à la consommation des ménages ont été attaqués: le géant de l'électroménager Gree Electric a perdu 2,49% à 59,20 yuans.

Les marchés mondiaux ont enregistré ces derniers jours des pertes qui devraient les mener à leur pire semaine depuis la crise financière de 2008-2009, où l'économie mondiale avait connu la récession.

La perspective des conséquences dévastatrices sur l'économie mondiale de l'épidémie de coronavirus, au moment où celle-ci s'accélère dans un nombre croissant de pays, panique les investisseurs.

L'indice de volatilité VIX (ou "indice de la peur") est au plus haut depuis 2011, année où sévissait une crise de la dette publique dans la zone euro.

La Chine, épicentre de l'épidémie, où des mesures de confinement et restrictions de circulation continuent de paralyser l'activité, verra notamment son économie durement entamée, alors que le géant asiatique est un moteur de la croissance mondiale.

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Les INDICATEURS à suivre

Du côté des indicateurs, en France, la croissance  a été légèrement revue à la hausse à 1,3% pour 2019 mais la consommation des ménages en France a chuté de 1,1% en janvier, principalement du fait de la forte baisse des ventes d'automobiles neuves liée au renforcement du malus écologique au 1er janvier. Les prix à la consommation en France ont augmenté de 1,4% en février, soit légèrement moins qu'en janvier (1,5%).

Lire aussi : France: la consommation des ménages chute fortement en janvier

En Allemagne, les chiffres d'inflation pour février sont également au programme, de même que la rapport annuel 2019 de la Banque fédérale.

Outre-Atlantique sont enfin attendus les dépenses et revenus des ménages ainsi que l'inflation du mois de janvier, avant la confiance des consommateurs de l'Université du Michigan pour février.

Les VALEURS à suivre à la Bourse de Paris

Lagardère : le groupe, recentré sur l'édition et la distribution dans les lieux de transport, a publié vendredi une perte nette de 15 millions d'euros lors de son exercice 2019.

Saint-Gobain : le groupe français de matériaux de construction a réalisé en 2019 un bénéfice net de 1,4 milliard d'euros, multiplié par 3,5 par rapport à 2018, où il avait été pénalisé par d'importantes dépréciations d'actifs.

Veolia : le leader mondial des services à l'environnement a publié vendredi de très bons résultats bien au-delà de ses objectifs, affichant son optimisme pour 2020, le jour où il présente son plan stratégique pour les quatre ans à venir, qui prévoit 5 milliards d'euros d'investissements et la cession de 3 milliards d'euros d'activités.

Bureau Veritas : le groupe d'inspection et de certification a dévoilé un bilan 2019 solide mais a dû revoir jeudi à la baisse une partie de ses objectifs 2020 en raison de "la situation de force majeure liée au Covid-19".

Korian : le numéro un européen des maisons de retraite a fait état jeudi d'un bénéfice net en hausse de 10,4% en 2019 et publié des résultats conforme à ses objectifs, grâce à des acquisitions et à une diversification croissante de ses activités.

Vinci : le syndicat agricole majoritaire FNSEA a signé une convention avec Vinci Autoroutes pour, par exemple, utiliser les hectares délaissés en bordure d'autoroute ou proposer des marchés fermiers sur les aires de repos, jeudi au salon de l'Agriculture.

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Commentaires 5
à écrit le 28/02/2020 à 13:59
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Bah on se doute que les banques centrales vont encore une fois arroser de liquidités la finance privée afin d'éteindre encore une fois l'incendie qu'ils ont encore une fois allumé eux-mêmes, avec notre pognon bien évidemment hein... Mais au fait...

le 29/02/2020 à 23:47
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par l'inflation il absorberons ce qu'ils ont perdus dans tout les cas.... Car le taux négatif indique le problème de liquidité, mais comme la bourse se nourrie de spéculation, pas difficile de comprendre dans des pays en stagnation ou en déflation...

à écrit le 28/02/2020 à 10:28
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Et dire que l'on est encore loin de la réalité des choses dans le domaine financier et que c'est encore les petits qui vont en faire les frais!

à écrit le 28/02/2020 à 9:36
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Retour au réel, rien de dramatique jusqu'ici, mais les positions non couvertes vont souffrir et le bonus des perdants aussi. Il faudra tenir jusqu'à l'inversion.

à écrit le 28/02/2020 à 9:27
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Le COVID-19 n'est qu'un prétexte : Les marchés étaient déconnectés des réalités économiques depuis plusieurs mois déjà. Le jeu des chaises musicales touche à sa fin.

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