Hydrogène vert : la startup française Lhyfe va implanter une unité de production au port de Nantes-Saint-Nazaire

Lhyfe a annoncé avoir été sélectionné pour installer une unité de production d'hydrogène à partir d'énergies renouvelables au port de Nantes Saint-Nazaire. Elle devrait voir le jour « dès 2028 » et participer à la décarbonation des activités de cette zone qui fait partie des plus émettrices de CO2 en France.
Cette installation de Lhyfe sur le site industriel de Nantes-Saint-Nazaire doit participer à la décarbonation des activités de cette zone, qui représente à elle seule 8% des émissions industrielles françaises.
Cette installation de Lhyfe sur le site industriel de Nantes-Saint-Nazaire doit participer à la décarbonation des activités de cette zone, qui représente à elle seule 8% des émissions industrielles françaises. (Crédits : D.R)

Un projet de plus remporté par Lhyfe. Cette jeune pousse française spécialiste de l'hydrogène renouvelable indique qu'elle devrait installer une unité de production industrielle d'une capacité de 85 tonnes d'hydrogène par jour, sur le port de Nantes Saint-Nazaire (ouest de la France). Le groupe a en effet été désigné « lauréat de l'appel à manifestation d'intérêt lancé fin 2022 » qui « portait sur la mise à disposition d'un foncier situé au cœur de l'écosystème portuaire industriel et logistique, à Montoir de Bretagne (Loire-Atlantique) ».

Reste encore quelques étapes à valider avant que cette unité voit le jour « dès 2028 ». « La mise en œuvre du projet est subordonnée à l'octroi d'autorisations d'exploitation et de permis de construire, ainsi qu'à des décisions d'investissement financier », indique ce lundi Lhyfe, dans un communiqué.

La désignation de Lhyfe « intervient quelques mois après l'annonce du projet Take Kair porté par EDF et ses partenaires, qui vise à développer une unité industrielle de production de carburants d'aviation durables synthétiques » au port, a précisé de son côté Nantes Saint-Nazaire Port, dans un autre communiqué.

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Des projets qui se multiplient

Lhyfe, créé en 2017, a inauguré son premier site industriel en 2021. Depuis, il multiplie les projets de production pour créer des conditions de marché propices à l'usage et au développement de l'hydrogène. Le groupe a notamment été retenu par l'agglomération d'Épinal (dans les Vosges) pour l'implantation d'un site de production d'hydrogène vert de « plusieurs dizaines de mégawatts » de capacité installée, pour une mise en service « fin 2027 ».

« Sept autres sites sont actuellement en construction ou extension à travers l'Europe », en France, en Allemagne et en Suède, a aussi d'ailleurs précisé l'entreprise ce lundi.

Et le groupe ne se cantonne pas seulement à la terre. Depuis 2022, il s'est lancé dans un projet de production d'hydrogène en mer. Qui se porte bien : en juin dernier pour la première fois à l'échelle mondiale, Lhyfe a ainsi réussi à produire de l'hydrogène vert à partir de l'électricité fournie par une éolienne flottante au large du Croisic, en Loire-Atlantique.

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Le site de Nantes-Saint-Nazaire veut accélérer sa décarbonation

Cette installation de Lhyfe sur le site industriel de Nantes-Saint-Nazaire doit en tout cas participer à la décarbonation des activités de cette zone, qui représente à elle seule 8% des émissions industrielles françaises, indiquait en juillet le ministre français de l'Industrie. Roland Lescure avait d'ailleurs annoncé à ce moment-là que le gouvernement allouerait en ce sens 4,1 millions d'euros pour cette zone, soit « 50% du montant total qui viendra des industriels et des collectivités » dans le cadre du projet ZIBAC (pour zones industrielles bas carbone). Ce dernier a pour objectif d'aider à la construction d'infrastructures centrées autour de la décarbonation, notamment pour permettre le transport d'hydrogène ou pour la capture du CO2 excédentaire.

À Nantes Saint-Nazaire, les aides de l'État doivent notamment « soutenir l'innovation vers les infrastructures énergétiques de demain », avait déclaré Roland Lescure. « Nous allons aussi étudier les gisements de biomasse, les projets de bio-carburant qui permettront de décarboner l'aviation, et les réseaux de chaleur », avait détaillé le ministre. Le projet ZIBAC prévoit aussi le développement de l'auto-consommation énergétique des industriels au moyen de panneaux photovoltaïque et de l'éolien.

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Selon le chiffrage du secrétariat général à la planification écologique publié en juillet, les 50 sites industriels les plus émetteurs de gaz à effet de serre, hors raffinage, devront réduire leurs émissions de 43 à 25 millions de tonnes de CO2 de 2022 à 2030, et le reste de l'industrie de 33 à 20 millions. Décarboner l'industrie est d'ailleurs l'un des objectifs du gouvernement, qui a pour cela fait adopter par le Parlement une loi dite « industrie verte » via laquelle il entend réindustrialiser la France tout en favorisant la décarbonation.

(Avec AFP)

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