Les énergies renouvelables dopent les résultats financiers d'Engie

Lors de la présentation de ses résultats financiers ce mardi, Engie a fait état d'un résultat d'exploitation (hors nucléaire) de 8 milliards d'euros entre janvier et fin septembre, en hausse de 27,4%. De bons résultats qui permettent à l'énergéticien, notamment grâce à sa division consacrée aux énergies renouvelables, de réviser à la hausse ses objectifs annuels.
Ce mardi, Engie a révisé à la hausse ses objectifs annuels.
Ce mardi, Engie a révisé à la hausse ses objectifs annuels. (Crédits : DADO RUVIC)

2023 sera une bonne année pour Engie. Le groupe français a, en effet, révisé à la hausse ses objectifs annuels. Faisant état, ce mardi 7 novembre, de résultats en progression au titre des neufs premiers mois de l'année, l'énergéticien a indiqué, dans un communiqué, qu'il visait désormais pour 2023, « en raison de la poursuite de la bonne performance de ses activités exposées au marché et de la réduction des risques à l'approche de la fin de l'année », un résultat net récurrent part du groupe compris entre 5,1 et 5,7 milliards d'euros, contre 4,7 à 5,3 milliards précédemment. Si l'on inclut la gestion des activités nucléaires en Belgique, le bénéfice d'exploitation progresse de 14,7% à 8,32 milliards d'euros.

En outre, Engie a réaffirmé sa politique de dividende basée sur un taux de distribution de 65% à 75% du résultat net récurrent part du groupe (RNRPG) - ce dernier est d'ailleurs attendu entre 5,1 et 5,7 milliards d'euros contre 4,7 à 5,3 milliards annoncés précédemment - ainsi qu'un dividende plancher de 0,65 euros par action pour la période allant de 2023 à 2025. Son résultat opérationnel courant (Ebit) hors nucléaire est, pour sa part, désormais prévu entre 9 et 10 milliards d'euros, contre 8,5 à 9,5 milliards précédemment.

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Un résultat d'exploitation hors nucléaire en hausse de 27,4%

Et ce, grâce notamment à un Ebit hors nucléaire, enregistré à fin septembre, déjà à 8 milliards d'euros, soit une hausse de 27,4% - soulignant ainsi la bonne tenue des renouvelables et de ses activités d'approvisionnement en énergie - mais aussi à un bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) de 11,9 milliards (+12%).

Le chiffre d'affaires global du groupe sur neuf mois recule de 10,9%, à 61,8 milliards d'euros, pénalisé par la baisse des prix de l'énergie après une année 2022 dopée par des prix record.

Un rattrapage qui touche également son entité GEMS (Global Energy Management & Sales), dédiée aux entreprises et grands consommateurs d'énergie (gaz, électricité...). Engie leur fournit, en effet, l'énergie et les aide à gérer leurs risques d'approvisionnement. Dans ce domaine, le groupe a enregistré une hausse de plus de 67% du revenu d'exploitation, à 3,34 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de cette année.

Mais cette hausse a toutefois été le fait du premier semestre, et non du troisième trimestre qui est en ralentissement.

« Comme anticipé, la réduction de nos marges liée à la progressive normalisation des marchés est visible au troisième trimestre », dans un contexte de baisse des prix de l'énergie et d'une moindre volatilité, a déclaré le directeur général adjoint finances, Pierre-François Riolacci, lors d'une conférence téléphonique.

Enfin, la dette financière nette s'élève à 24,6 milliards d'euros fin septembre, soit +0,5 milliard par rapport au 31 décembre 2022, précise encore Engie dans son communiqué.

Vers une production en hausse d'ici à 2025

Ces bons résultats d'Engie sont notamment portés par sa division consacrée aux énergies renouvelables, priorité du groupe. Celle-ci a affiché sa bonne santé avec un revenu d'exploitation en hausse de 45,3%, à 1,51 milliard d'euros. Cette « performance (...) est soutenue à la fois par la hausse des prix captés, par la croissance des volumes en Europe, mais aussi par la contribution de capacités nouvellement mises en service aux États-Unis, en Europe et en Amérique latine », a commenté Pierre-François Riolacci.

« Nous affichons à fin septembre un niveau record d'actifs renouvelables en construction avec 7,6 gigawatts (GW), soit 68 projets dont 4,6 gigawatts sont entrés en construction sur les neuf premiers mois de 2023, avec d'importants projets lancés au Brésil, en Amérique du Nord, en Inde », a souligné le directeur financier, en confirmant l'objectif du groupe d'atteindre 4 GW de capacités additionnelles en moyenne par an jusqu'en 2025.

En pleine transformation, le groupe historique du gaz est aujourd'hui le premier opérateur d'énergie éolienne et solaire en France et quatrième européen.

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En février dernier, à l'occasion de la publication de ses résultats annuels de 2022, l'énergéticien avait déjà annoncé cet objectif d'installer 4 GW de capacités supplémentaires par an d'ici 2025, puis 6 GW entre 2026 et 2030, avec en ligne de mire atteindre 50GW de capacités installées en 2025, puis 80 GW en 2030. Or, parvenir à 80 GW en 2030 reviendrait pour Engie à doubler, en sept ans, ses capacités d'énergies renouvelables déjà installées, qui représentaient, en février dernier, 39 GW.

« Pas de soucis dans l'éolien offshore aux Etats-Unis comme ailleurs »

En outre, Pierre-François Riolacci a assuré « ne pas avoir de soucis particuliers dans l'éolien offshore, aux Etats-Unis comme ailleurs ». Contrairement à d'autres entreprises, Engie n'a pas enregistré de dépréciations importantes dans ce secteur, alors qu'il est confronté à une inflation croissante, à la hausse des taux d'intérêt et à des retards dans la chaîne d'approvisionnement.

« L'exposition offshore aux États-Unis d'Engie est modeste parce qu'on était moins avancé dans le stade des projets », a expliqué le directeur financier, rappelant que les prix du secteur étaient en cours d'ajustement à la hausse.

(Avec agences)

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Commentaires 8
à écrit le 08/11/2023 à 8:50
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Normal cela ne coute rien une énergie renouvelable. Prix de la matière première ? Zéro.

à écrit le 07/11/2023 à 14:14
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Chouette! Encore des Superprofits à taxer pour remplir le Tonneau des Danaïdes de nos finances publiques, pour la plus grande fierté de notre incapable de Grand Argentier.

le 08/11/2023 à 9:57
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Le gouvernement à annoncer ne pas renouveler la taxe sur les super-profits.

à écrit le 07/11/2023 à 13:28
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les ENR ont le vent en poupe. 39 GW a travers le monde, c est presque la capacite max de tous les reacteurs nucleaires francais (54GW)

le 08/11/2023 à 9:56
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Puissance installée mais pas effective, il faut diviser par 3 ou 4 car le facteur de charge est autour des 30 %. Le nucléaire plutôt 100% sauf cas particulier de la France où il est utilisé de façon pilotable.

à écrit le 07/11/2023 à 12:44
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Le titre insiste sur la contribution des ENR mais, à y bien regarder, les métiers traditionnels hors nucléaire rapportent davantage ("Comme anticipé, la réduction de nos marges liée à la progressive normalisation des marchés est visible au troisième ...

à écrit le 07/11/2023 à 12:18
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Toujours à distribuer à des intérêts particuliers, ce que l'on prélève sur le collectif !

à écrit le 07/11/2023 à 11:59
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La dette financière nette s'élève à 24,6 milliards d'euros fin septembre, soit +0,5 milliard par rapport au 31 décembre 2022, alors qu'Engie a réaffirmé sa politique de dividende basée sur un taux de distribution de 65% à 75% du résultat net récurre...

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