L'AMF joue les prolongations sur les interdictions de ventes à découvert

Si elle diminue le risque d'attaques spéculatives sur les valeurs financières, cette décision cristallise les craintes autour de l'état de santé du secteur
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«En réalité, on s'est aperçu qu'il y avait eu peu de mouvements de ventes à découvert, mais si on peut les préserver encore quelque temps (les ventes à découvert, Ndlr), ce sera préférable pour éviter encore des mouvements un peu fous ». Les propos tenus, jeudi matin, par le directeur général de Crédit Agricole, Jean-Paul Chifflet, lors de la présentation de ses résultats semestriels n'ont pas tardé à trouver un écho.

Quelques heures plus tard, après la clôture des marchés, l'AMF a annoncé sa décision de prolonger l'interdiction des ventes à découverts sur les principales valeurs financières françaises en application de l'article L.421-16 II du code monétaire et financier. « En collaboration étroite avec les régulateurs européens concernés et en coordination avec l'ESMA, le collège de l'Autorité des marchés financiers a décidé de prolonger jusqu'à nouvel ordre, et pour une durée ne pouvant excéder le 11 novembre 2011, la décision du président de l'AMF, en date du 11 août 2011 » pouvait-on lire dans un communiqué.

Et cela sachant que le gendarme de la Bourse « procèdera avant fin septembre au réexamen de cette mesure, en coordination avec les régulateurs européens concernés », à savoir la FSMA belge, la CNMV espagnole, la Consob italienne, et la HCMC grecque. De son côté, le ministère allemand des Finances avait fait savoir, au cours de la journée, son intention de ne pas prévoir « d'interdiction générale » des ventes à découvert.

Appliquée à partir le 11 août en France, cette mesure restrictive, qui concerne également les instruments dérivés, a sans conteste contribué à réduire la volatilité sur les valeurs financières. Le tout dans un contexte de marché tendu et caractérisé par de faibles volumes d'échanges. Malgré cela, le compartiement bancaire n'a pas résisté aux pressions vendeuses.

Depuis le 11 août, Société Générale,  Générale et BNP Paribas ont chuté en moyenne de 3,9 % alors que l'indice CAC 40 a progressé de 1 %. Et cela malgré l'impact très positif des bons résultats de Crédit Agricolegricole sur les cours des sociétés financières jeudi. En fait, le système montre certaines limites. Même si l'AMF interdit les opérations de ventes à découvert à la fois sur les valeurs bancaires et les produits dérivés associés dans un but purement spéculatif, elle n'empêche pas les investisseurs de se couvrir et donc de se constituer une position courte nette. Autre bémol, comme le souligne un trader parisien, « ce type de pratique a tendance à cristalliser les craintes autour de l'état de santé du secteur bancaire sachant que dans certains cas les outils de contrôle ne sont pas toujours adaptés ».

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