Un mois d'août historique pour la dette d'Etat américaine

Les prix des titres ont grimpé de 2,76 % le mois dernier.
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L'avalanche de mauvaises nouvelles sur la croissance mondiale ont offert aux obligations d'État américaines un mois d'août historique. Soutenus par l'aversion pour le risque des investisseurs tant domestiques qu'internationaux, les titres de dette d'une maturité supérieure ou égale à un an émis par la première économie mondiale ont vu leur cours grimper de 2,76 % le mois dernier, selon les indices EFFAS/Bloomberg. Pour retrouver trace d'une performance supérieure, il faut remonter jusqu'à décembre 2008, quand les prix des obligations d'État américaines avaient grimper de 3,17 %.

Un troisième « QE » ?

À l'époque, la dégringolade des Bourses et les craintes de déflation avaient poussé le taux des obligations d'État américaines à 10 ans, qui évolue en sens inverse des prix, jusqu'à un record historique de 2,03 % le 18 décembre 2008. Après avoir rebondi dans le sillage des espoirs de reprise jusqu'à 4 % le 5 avril 2010, à la veille de l'éclatement de la crise grecque, le taux à 10 ans américain, véritable baromètre inversé de la peur, a finalement inscrit le 18 août un nouveau plus bas historique de 1,97 %.

Outre les inquiétudes sur la croissance mondiale et les troubles politiques qui ont émaillé 2011, les titres d'État américains ont également profité de la politique « d'assouplissement quantitatif » (« QE » en anglais) de la Fed, qui consiste à acheter des obligations d'État pour maintenir les taux d'intérêts à un bas niveau. Afin de combattre une éventuelle rechute de l'économie, la Fed pourrait ainsi lancer un troisième « QE », alors même que le « QE2 » de 600 milliards de dollars a officiellement été finalisé le 30 juin dernier. Pour Goldman Sachs, le compte-rendu de la dernière réunion de la Fed le 9 août semble indiquer que l'institution serait prête à dégainer un « QE3 ». La prochaine réunion a lieu à Washington les 20 et 21 septembre. La spéculation sur une telle décision pourrait faire durer le rally estival des titres américains, qui ont pour l'instant engrangé 5,5 % depuis le début de l'année. Malgré la dégradation de la notation financière du pays par Standards & Poor's le 5 août dernier, les titres d'État pourrait même battre la performance de 9,4 % enregistrée en 2008. Et pourquoi pas s'approcher de celle de 11,3 % glanée en 1995, au lendemain du krach obligataire de 1994. Julien Beauvieux

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