Reprendre quelques bénéfices. Tel était le mot d'ordre jeudi sur les places boursières après la très forte progression des marchés d'actions ces dernières semaines. À Paris, le CAC 40 a repris pas moins de 14,6 % depuis son plus bas annuel atteint le 22 septembre. Outre-Atlantique, l'indice américain S&P 500 a, lui, regagné près de 9 % depuis son point bas du 3 octobre. Plus emblématique encore, le Dow Jones est repassé mercredi soir brièvement dans le vert depuis le début de l'année.

Un vent d'optimisme essentiellement lié à des nouvelles positives sur le front de la crise grecque : le discours volontariste de la BCE et les déclarations du sommet franco-allemand ont enfin donné le sentiment d'une reprise en main des responsables politiques. Et encouragé les investisseurs à corriger leur excès de pessimisme.

Faut-il voir pour autant dans ce rebond un vrai retournement de tendance sur les places boursières ? Les analystes et gérants s'accordent à dire qu'il est trop tôt pour évoquer la fin d'un cycle baissier. « Pour l'instant, la progression des indices boursiers a toutes les apparences d'un rebond de marché baissier : volumes faibles et rachats de positions vendeuses », explique Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions chez Dexia AM. « Le contexte de marché reste celui d'une phase de reprise technique après un épisode baissier long de plusieurs mois », confirme Jérôme Vinerier, analyste chez IG Markets.

Seuil majeur

D'après l'analyse chartiste, le prochain objectif sur le CAC 40, qui a clôturé jeudi à 3.186,94 points, se situe désormais à 3.300 points, seuil considéré comme une résistance majeure à même de provoquer un mouvement de consolidation. Selon Frédéric Buzaré, seule la rupture de ce seuil, de façon durable et dans des volumes étoffés, pourra signifier la fin d'un cycle baissier sur le CAC 40. Du côté du S&P 500, les analystes attendent de voir comment l'indice va se comporter à 1.260 points. Selon les équipes de Standard & Poor's, passer au-delà de ce niveau « suggérerait que la correction majeure est terminée ». « À court terme, le rebond des indices devrait se poursuivre, au moins jusqu'au sommet européen du 23 octobre et celui du G20 le 3 novembre », résume Alexandre Baradez, chez Saxo Banque. « En revanche, à moyen-long terme, les fondamentaux économiques ne sont pas suffisamment bons pour permettre au rebond de se prolonger », prévient d'ores et déjà l'analyste.

Peu de chances dans ce cas que les indices ne parviennent à rattraper leurs pertes depuis le début de l'année. Le CAC 40 et le S&P 500 reculent encore respectivement de 16 % et 5 % depuis le 1er janvier.