Violent coup d'accordéon sur la monnaie unique européenne

Après avoir touché un point haut d'un mois face au dollar, l'euro a brutalement décroché, Berlin douchant les espoirs de règlement prochain de la crise de la dette.
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L'euro avait le vent en poupe..., avant qu'une bise glaciale ne vienne souffler de Berlin, douchant les espoirs - excessifs comme à l'accoutumée - de solution rapide à la crise de la dette souveraine.

Après ses gains inédits depuis plus de deux ans au cours de la semaine écoulée, la monnaie unique a d'abord refranchi lundi pour la première fois depuis un mois le cap de 1,39 dollar, affichant un regain de vigueur de 6 % depuis sa chute à un point bas de neuf mois le 4 octobre, à 1,3145. Les analystes techniques évoquaient même le prochain franchissement du seuil de 1,40, l'euro ayant enfoncé sa moyenne mobile à 200 jours, en dépassant le cap de 1,3838.

Et patatras ! La soif retrouvée des acheteurs s'est soudain étanchée lorsque le ministre des finances allemand a tué dans l'oeuf les espoirs de voir l'Europe très prochainement affronter, enfin unie, les problèmes auxquels elle est confrontée et trouver les solutions pour y remédier. Et le soufflé sur l'euro est retombé avant même qu'il eut été consommé, la monnaie unique dérivant jusqu'à 1,3740 dollar.

Wolfgang Schaüble a mis en garde lundi les investisseurs contre le rêve « irréaliste » de voir le sommet de l'Union européenne régler définitivement dimanche la crise de la dette dans la zone euro, en maintenant la pression sur les banques pour qu'elles concèdent une décote plus importante sur la dette grecque (voir ci-contre).

La demande faiblit

Le sommet de Bruxelles du 23 octobre ne serait donc, selon l'Allemagne, qu'une nouvelle étape intermédiaire dans la marche à tâtons de l'Union européenne vers une meilleure intégration financière et davantage de gouvernance économique. Le « GVain » aura du grain à moudre les 3 et 4 novembre à Cannes....

Si l'on ajoute à ce nouvel épisode des atermoiements de l'Europe sur son présent comme sur son avenir, les prévisions économiques sombres de la Bundesbank, on comprend que les investisseurs aient lâché leur proie.

Ajoutant sa voix à celle des grands instituts de prévisions d'outre-Rhin qui ont livré la semaine leur pronostic de croissance commun pour l'Allemagne en 2012, dont la progression du PIB retomberait de 2,9 % à 0,8 %, la banque centrale allemande prédit un coup de froid sur l'activité dès le quatrième trimestre. La banque centrale allemande annonce que, après la poursuite de la reprise économique au troisième trimestre, le tableau est nettement moins rose pour les deux trimestres à venir. « Au cours des prochains mois, le secteur industriel en particulier pourrait éprouver des difficultés à maintenir ses niveaux de production ajustés - qui avaient été dopés par des mesures spéciales au cours de l'été - au vu d'une demande qui s'affaiblit », écrit-elle dans son rapport mensuel publié lundi.

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