Chronique de François Simon : Public House, honni soit qui mal y pense

CHRONIQUE CHAUD DEVANT - François Simon a testé le Public House, une brasserie anglaise située dans le 2e arrondissement, dans laquelle le sticky toffee pudding s'élève au-dessus du reste.
(Crédits : DR)

Notre suffisance nationale n'ayant aucune limite, qu'il est doux d'accueillir nos amis du monde entier et de leur passer un shampoing aux orties. Tous y seront passés. Les Italiens rudoyés dans nos spaghettis à la bolognaise, le cappuccino; les couscous, les tacos, les pastramis, les nems : à chaque fois, les nourritures « étrangères » (déjà le mot...) ont droit au bizutage. Les Britanniques, noblesse oblige, héritent toujours pour leur part d'un accueil gratiné. Que de poilade en pensant à leurs bières tièdes, leurs pantalons à carreaux et leur sauce à la menthe. Passons. Les voici de retour, avec cette fois un peu plus d'arguments avec notamment Public House, installé non loin de l'Opéra dans ce qui fut naguère l'American Dream avec un décor de l'inévitable Laura Gonzalez. Enfin, on allait pouvoir redécouvrir ces fameuses pies qui constituent un vrai petit délice dans leur sarcophage de croûte. Il s'agit de « tourtes », pour être plus clair, fourrées, c'est selon, à la viande de bœuf, aux légumes, à la volaille avec grand renfort d'oignons, de cheddar.

Lire aussiChronique de François Simon : un rêve passe...

Difficile de maquiller l'enthousiasmant sticky toffee pudding

C'est souvent délicieux lorsque c'est rustique, frontal et populaire. Ici, le chef a voulu faire un petit plus gastro, avec petit doigt en l'air et sauce versée à la saucière pas
forcément indispensable. Mais c'est bon, ce qui constitue l'essentiel. En revanche, il est difficile de maquiller l'enthousiasmant sticky toffee pudding, sorte de rentre-dedans héroïque, voyou avec ce que nous recherchons dans les desserts : l'écœurement divin, scélérat, presque vicieux. Voilà le péché incarné et bien vivant en habit sombre (sauce caramel au whisky, noix de pécan, crème fraîche). Égarée par les propositions incertaines du quartier, la clientèle - souvent anglo-saxonne - sait fort bien où elle met les pieds et semble apprécier. Service à ses débuts alternant entre l'approximation adorable des premiers jobs et l'assurance raide des managers. Addition touristique s'il en est, histoire de s'entraîner pour les JO : 50 euros.

Public House, 21, rue Daunou (Paris 2e). publichouseparis.fr

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.