Trump abusera encore de son pouvoir s'il n'est pas destitué, disent les démocrates

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Trump abusera encore de son pouvoir s'il n'est pas destitue, disent les democrates[reuters.com]
(Crédits : Erin Scott)

par Susan Cornwell et David Morgan

WASHINGTON (Reuters) - Les "procureurs" démocrates au procès en destitution de Donald Trump au Sénat ont conclu vendredi leurs déclarations préliminaires en prévenant que le président républicain des Etats-Unis était une menace pour la démocratie et qu'il abuserait à nouveau de son pouvoir s'il n'était pas destitué.

Au troisième et ultime jour de leurs déclarations préliminaires, les élus démocrates ont tenté de consolider leur argumentaire selon lequel Donald Trump a abusé de son pouvoir présidentiel en faisant pression sur l'Ukraine pour qu'elle enquête sur Joe Biden, favori de la course à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle de novembre prochain, puis obstruction à l'enquête du Congrès en empêchant la présentation de témoins et de documents.

"Si cela répond aux normes d'une conduite passible de destitution, comme nous l'avons prouvé, que vous l'aimiez ou non n'a pas d'importance. Cela n'a pas d'importance que vous le détestiez ou non", a déclaré Adam Schiff, qui dirige l'équipe des sept élus démocrates de la Chambre des représentants chargés de l'accusation et a fait l'exposé final vendredi soir.

"Ce qui importe, c'est s'il est un danger pour le pays, parce qu'il le fera à nouveau. Et aucun d'entre nous ne peut être certain, au regard de ses antécédents, qu'il ne le fera pas à nouveau, parce qu'il nous dit chaque jour qu'il le fera", a-t-il ajouté.

Donald Trump nie toute malversation et décrit la procédure de destitution engagée par les démocrates comme une supercherie.

La défense débutera samedi la présentation de ses arguments, et disposera elle aussi pour ce faire de 24 heures au total réparties sur trois jours.

La Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, a voté le mois dernier deux actes d'accusation contre le président républicain. Donald Trump est ainsi devenu le troisième président des Etats-Unis à faire face à un procès en destitution au Sénat.

L'accusation démocrate a déclaré mercredi que le locataire de la Maison blanche avait mis en oeuvre un "schéma corrompu" pour faire pression sur l'Ukraine afin de favoriser ses chances de réélection en novembre prochain.

Jerrold Nadler, membre de l'équipe de "procureurs", a qualifié vendredi Donald Trump de "dictateur".

"Il veut être tout puissant. Il n'a pas à respecter le peuple. Il n'a pas à respecter les élus", a-t-il déclaré après que les démocrates ont diffusé des vidéos montrant Donald Trump s'en prendre à plusieurs témoins, de "l'intimidation" selon eux.

Les alliés du président affirment que sa conduite ne constitue pas un crime justifiant une destitution.

La chaîne de télévision ABC News a rapporté vendredi avoir eu accès à un enregistrement audio datant d'avril 2018 dans lequel on entend selon elle Donald Trump dire qu'il veut se débarrasser de l'ambassadeur américaine en Ukraine à l'époque, Marie Yovanovitch.

Si cet enregistrement était authentifié, il pourrait étoffer l'argument des démocrates selon lequel des associés de Trump ont passé près d'un an à tenter de pousser Yovanovitch à démissionner parce qu'elle était vue comme un obstacle à leur volonté de faire pression sur l'Ukraine.

Donald Trump devrait selon toute vraisemblance être acquitté, alors qu'un vote à la majorité des deux tiers est nécessaire au Sénat et que les républicains y disposent de la majorité.

(version française Jean Terzian)