L'AMF s'attend à ce que la Grande-Bretagne s'éloigne de l'UE en matière de règles financières

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L'amf s'attend a ce que la grande-bretagne s'eloigne de l'ue en matiere de regles financieres[reuters.com]
(Crédits : Dado Ruvic)

par Huw Jones

LONDRES (Reuters) - L'Autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé mercredi qu'elle s'attendait à ce que la Grande-Bretagne se serve du Brexit pour s'éloigner des règles financières de l'Union européenne afin de rendre le centre financier de Londres plus attrayant pour les investisseurs.

Depuis la sortie complète de la Grande-Bretagne de l'Union le 31 décembre, son secteur des services financiers est en grande partie tenu à l'écart du marché continental.

Bruxelles doit encore décider du degré d'accès direct qu'elle accordera à la Grande-Bretagne dans le domaine des services financiers, un sujet qui n'est pas couvert par l'accord conclu entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

L'accès de la Grande-Bretagne aux marchés de l'UE dépendra de la décision de Bruxelles de considérer les règles financières britanniques comme suffisamment équivalentes à celles des 27.

"Je vois évidemment une divergence croissante entre le Royaume-Uni et l'UE mais je pense que c'est tout à fait normal", a déclaré Benoît de Juvigny, secrétaire général de l'AMF au cours d'une conférence organisée par l'Association internationale des swaps et dérivés.

"Le Royaume-Uni entend profiter de sa nouvelle autonomie et essayer de développer son propre centre financier, son propre marché financier, et l'UE est attachée à sa souveraineté et veut développer ses propres services financiers," a-t-il ajouté.

La commissaire aux Services financiers, Mairead McGuinness, a rappelé mardi que l'équivalence ne serait pas accordée s'il y avait une "grande divergence" entre les règles britanniques et européenne.

D'après plusieurs sources, la France a prévenu mercredi qu'elle pourrait retarder la mise en oeuvre d'un protocole d'accord sur l'accès des entreprises britanniques aux marchés financiers européens afin de faire pression sur la Grande-Bretagne pour qu'elle respecte ses engagements en matière de pêche.

Des pans entiers d'opérations sur des produits dérivés libellés en euros ont été déplacés de la City vers New York ou Amsterdam, pénalisant ainsi les succursales londoniennes des banques françaises et d'autres pays de l'UE.

(Version française Laetitia Volga, édité par)