Les discussions sur l'Ukraine débutent en Arabie saoudite

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Un drapeau saoudien flotte au sommet du consulat d'arabie saoudite a istanbul[reuters.com]
(Crédits : Huseyin Aldemir)

par Maha El Dahan

DUBAI (Reuters) - Des discussions sur la guerre en Ukraine ont débuté samedi en Arabie saoudite avec des conseillers à la sécurité nationale et des hauts fonctionnaires d'une quarantaine de pays, dont les États-Unis, la Chine et l'Inde, mais sans représentant de la Russie.

Cette réunion de deux jours s'inscrit dans le cadre des efforts diplomatiques déployés par l'Ukraine pour obtenir un soutien au-delà de ses principaux alliés occidentaux, notamment auprès des pays du Sud qui se sont montrés réticents à prendre parti dans un conflit.

Le président ukrainien, Volodimir Zelensky, a déclaré qu'il serait important que des discussions bilatérales soient organisées en marge de la rencontre.

Il a reconnu samedi que des différences existaient entre les pays participant aux discussions, estimant toutefois que l'ordre international fondé sur des règles devait être rétabli.

"Différents continents, différentes manières d'aborder les affaires internationales. Mais tous sont fédérés autour de la primauté de la loi internationale", a dit Volodimir Zelensky.

La Russie ne participe pas à la réunion, mais le Kremlin a déclaré qu'il suivrait les discussions de près.

Un responsable européen a indiqué qu'aucun communiqué conjoint ne serait publié à l'issue des discussions, mais que l'Arabie saoudite présenterait un plan pour la poursuite des négociations, avec des groupes de travail chargés d'examiner des questions telles que la sécurité alimentaire mondiale, la sûreté nucléaire et la libération des prisonniers.

Le responsable a indiqué que les discussions étaient positives et a déclaré qu'il y avait "un accord sur le fait que le respect de l'intégrité territoriale et (de la) souveraineté de l'Ukraine doit être au coeur de tout accord de paix".

NÉGOCIATIONS DIRECTES

Les responsables ukrainiens, russes et internationaux affirment que des négociations de paix directes entre l'Ukraine et la Russie ne sont pas possibles à l'heure actuelle, en raison des combats en cours.

Le président ukrainien, Volodimir Zelensky, a déclaré mercredi qu'il espérait que ce deuxième volet des discussions déboucherait à l'automne sur un "sommet de la paix", qui reposerait sur un plan en dix points, dont le rétablissement total de l'intégrité territoriale de son pays et le retrait des troupes russes.

Des responsables occidentaux estiment que la décision de l'Arabie saoudite d'accueillir la réunion traduit son envie d'occuper un rôle de premier plan dans les efforts de paix.

Ces dernières années, Riyad a travaillé avec Moscou sur la politique du marché pétrolier et, avec la Turquie, il a contribué à la médiation d'un échange de prisonniers entre l'Ukraine et la Russie l'année dernière.

La Chine, qui n'avait pas participé à un précédent cycle de discussions à Copenhague, a dépêché son envoyé spécial pour les affaires eurasiennes, Li Hui, a déclaré Pékin samedi. Pékin a maintenu des liens économiques et diplomatiques étroits avec la Russie depuis le début du conflit et a rejeté les appels à condamner Moscou.

Le conseiller indien à la sécurité nationale, Shri Ajit Doval, est également arrivé à Djeddah pour les discussions, a indiqué l'ambassade indienne à Riyad sur les réseaux sociaux samedi. À l'instar de la Chine, l'Inde a entretenu des liens étroits avec la Russie et a refusé de condamner Moscou.

(Reportage de Lidia Kelly à Varsovie, Maha El Dahan et Omar Abdel-Razek à Dubaï, Michael Martina à Washington et Aftab Ahmed à New Delhi, rédigé par Angus McDowall ; version française Kate Entringer et Camille Raynaud)