Macron exclut tout changement de cap politique

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Ni tournant, ni changement de cap ou de politique, dit macron[reuters.com]
(Crédits : Pascal Rossignol)

PARIS (Reuters) - Quelques heures après le remaniement gouvernemental - le quatrième de son quinquennat -, Emmanuel Macron a exclu mardi soir tout tournant ou changement de cap, tout en reconnaissant que son "parler-vrai" et sa "détermination" avaient pu "choquer" ces derniers mois.

"Il n'y a aujourd'hui ni tournant ni changement de cap ou de politique", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une allocution d'une dizaine de minutes enregistrée à l'Elysée et diffusée à 20h sur les chaînes de radio et de télévision. "Ce dont vous pouvez être sûr au contraire, c'est qu'il y a une volonté d'action qui n'a rien perdu de son intensité et que cette volonté est aujourd'hui plus forte encore".

"Nous avons à transformer en profondeur l'Etat et nos fonctions publiques (...), nous devons aussi changer les règles de notre retraite pour qu'elles soient les mêmes pour tous les Français", a-t-il souligné. "Nous devons aussi permettre à nos policiers et à nos gendarmes de mieux relever les défis du quotidien comme de la lutte contre le terrorisme en leur donnant davantage de moyens, en simplifiant aussi les procédures du quotidien".

"Je sais qu'il y a de l'impatience, je la partage", a-t-il poursuivi. "Progressivement, j'en suis sûr, votre quotidien va s'améliorer parce que le gouvernement est sur la bonne voie et surtout il s'est attaqué à la racine des problèmes".

Cette prise de parole, qui n'a été annoncée par l'Elysée que quelques heures avant sa diffusion, survient après plusieurs mois de turbulences pour l'exécutif, confronté à l'affaire Benalla et à une série de démissions de ministres, de Nicolas Hulot à Gérard Collomb en passant par Laura Flessel.

"Ces dernier mois ont en effet pu rendre moins perceptible (le sens de mon action-NDLR), d'abord parce que parfois par ma détermination ou mon parler-vrai j'ai pu déranger ou choquer certains et j'entends les critiques", a-t-il dit dans son allocution. "Ensuite parce que nous avons vu réapparaître les moeurs anciennes et le poison de la division, de l'instabilité."

A l'heure où les nationalismes progressent en Europe, "je demande au gouvernement "d'agir en ayant conscience de ce moment et de prendre pour ce faire des décisions vigoureuses afin que notre pays conserve cette maîtrise de son destin", a ajouté Emmanuel Macron.

"Cela exige de l'écoute, du dialogue et de s'appuyer sur toutes les forces du progrès et de la réforme, les associations, les élus locaux dans tous nos territoires et en particulier nos maires", a ajouté le chef de l'Etat, sur fond de tensions persistantes entre l'exécutif et les collectivités. "Nous avons besoin en ces temps troubles de toutes les énergies de la nation et de toutes les bonnes volontés".

(Jean-Baptiste Vey et Marine Pennetier, avec Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)