Brexit : Les banques croient plus à un report qu'à un "no deal"

reuters.com  |   |  610  mots
Brexit: les banques croient plus a un report qu'a un no deal[reuters.com]
(Crédits : Darrin Zammit Lupi)

(Reuters) - Le risque d'une sortie sans accord du Royaume-Uni de l'Union européenne reste faible mais augmente, tandis que la probabilité d'un report du Brexit s'accroît, estiment des analystes bancaires mercredi au lendemain de votes au Parlement qui ont produit des résultats contradictoires.

A deux mois de la date programmée pour le Brexit, les députés ont mandaté la Première ministre Theresa May pour obtenir une modification de l'accord de retrait, qui selon l'UE ne peut être renégocié.

Ils ont aussi voté un amendement exprimant leur opposition à une sortie sans accord mais ont rejeté une proposition qui aurait permis de reporter le Brexit pour éviter un "no deal".

Certains analystes considèrent que le risque d'un divorce sans accord s'en trouve accru, mais ils continuent de penser que la possibilité est faible. En revanche, ils sont plus nombreux à estimer que le gouvernement devra demander que soit repoussée la date butoir du 29 mars.

Dans ce contexte, le sterling s'est raffermi mercredi après avoir cédé environ 0,7% mardi.

L'agence de notation Moody's a estimé que les votes de mardi avaient pour effet de "prolonger l'incertitude", ajoutant que le risque d'un Brexit désordonné restait "élevé."

Voici les points de vue de plusieurs banques d'investissement et sociétés de gestion d'actifs.

GOLDMAN SACHS

La banque américaine a relevé la probabilité d'un Brexit sans accord à 15% après les votes de mardi, contre 10% auparavant. La probabilité d'une annulation du Brexit est ramenée de 40 à 35% et celle d'un report reste inchangée à 50%.

DEUTSCHE BANK

Deutsche Banks a relevé la probabilité d'un Brexit sans accord à 15% contre 5% et recommandé de prendre son profit sur une position longue en sterling. Elle a cependant porté à 50% la possibilité d'une ratification de dernière minute de l'accord négocié par Theresa May, au lieu de 30% précédemment.

La banque allemande a réduit la possibilité d'un deuxième référendum à 5% au lieu de 15%.

BNP PARIBAS

BNP Paribas maintient à 20% le risque d'un "no deal" et à 35% la possibilité d'un nouveau référendum. La banque française conseille de rester long sur le sterling et considère comme "inévitable" un report de la sortie.

STANDARD CHARTERED

La banque britannique maintient sa probabilité de 20% d'un Brexit sans accord mais voit une probabilité accrue d'un report de la date.

BERENBERG

Berenberg estime que le risque d'un Brexit dur "par accident" est passé de 20 à 30%. Le risque d'une annulation du Brexit a dans le même temps décru à 20% au lieu de 25%. Tout scénario avec un accord supposerait de repousser la date au-delà du 29 mars, selon la banque d'investissement allemande.

ING BANK

Parmi les banques sondées par Reuters mercredi, ING est la seule à avoir réduit la probabilité d'un Brexit sans accord, qu'elle situe désormais à 15% au lieu de 20% précédemment. Elle met en avant le souhait clair des députés d'obtenir un accord.

MUFG

La banque japonaise s'en tient à sa probabilité de 10-15% d'un "no deal", croyant toujours à un accord in fine. Mais elle pense que la date de sortie devra être repoussée.

NORDEA

La banque nordique chiffre à 25-30% le risque d'un "no deal" contre 20% précédemment. Le report de la date butoir est pour elle "une certitude."

OANDA

Le broker américain évalue le risque d'un "no deal" à 10% tout au plus et n'a pas modifié son scénario, estimant que les députés finiront par voter un accord plutôt que de risquer de mettre l'économie en péril avec un Brexit désordonné.

(Service marchés à Londres, graphique de Ritvik Carvalho, Véronique Tison pour le service français, édité par Juliette Rouillon)