Migrants : Le Sénat italien refuse de lever l'immunité de Matteo Salvini

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ROME (Reuters) - Le Sénat italien a rejeté mercredi la demande de levée de l'immunité parlementaire du vice-président du Conseil Matteo Salvini dans l'affaire des 150 migrants du navire Diciotti bloqués pendant plusieurs jours dans le port sicilien de Catane en août dernier.

En janvier, le "tribunal des ministres" de Palerme a recommandé que Salvini, également ministre de l'Intérieur et chef de la Ligue d'extrême droite, soit poursuivi dans ce dossier pour "séquestration de personnes, arrestations illégales et abus de pouvoir".

Le Sénat a largement refusé de lever l'immunité de Salvini en estimant qu'il n'avait fait qu'agir dans l'intérêt du pays. Selon des chiffres provisoires, le maintien de l'immunité du ministre a été votée par au moins 232 voix, bien plus que les 160 nécessaires.

"J'espère que tout le monde dans cette assemblée (...) comprend les concepts de nation et de souveraineté nationale", avait déclaré Matteo Salvini aux sénateurs avant le vote.

"Défendre nos frontières, assurer la sécurité de notre pays, c'est pour cela que les Italiens me paient", avait-il ajouté.

Deux sénateurs du Mouvement 5 Etoiles (M5S), allié de la Ligue au sein du gouvernement, ont annoncé qu'ils voteraient pour le levée de l'immunité du ministre de l'Intérieur. Ils devraient être exclus du mouvement.

Nouvel épisode de la lutte qu'il mène contre l'immigration, Matteo Salvini a annoncé mardi qu'il s'opposait au débarquement en Italie de 49 migrants recueillis en Méditerranée par le Mare Jonio, navire battant pavillon italien et affrété par un collectif d'organisations de gauche.

Le Mare Jonio a recueilli les migrants, parmi lesquels douze mineurs, qui se trouvaient à bord d'un canot pneumatique en train de couler à 70 km des côtes libyennes. Le navire s'est ensuite dirigé vers l'île italienne de Lampedusa, au sud de la Sicile, où dans un premier temps il n'a pas été autorisé à accoster.

Le parquet a ensuite ordonné la saisie du Mare Jonio, qui a été escorté par la garde-côte jusqu'au port de Lampedusa. Les procureurs ont demandé mercredi l'ouverture d'une enquête sur le capitaine du navire pour complicité dans un trafic d'êtres humains.

(Gavin Jones; Guy Kerivel pour le service français)