La Turquie opposée à l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan, dit Erdogan

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La turquie opposee a l'adhesion de la finlande et de la suede a l'otan, dit erdogan[reuters.com]
(Crédits : Gonzalo Fuentes)

ANKARA (Reuters) - Le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré vendredi que la Turquie ne pouvait pas soutenir l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan car ces pays abritent selon lui "de nombreuses organisations terroristes".

Cette opposition pourrait compromettre l'élargissement de l'Alliance atlantique qui ne peut se faire qu'à l'unanimité.

La Finlande a annoncé jeudi son intention de demander son adhésion à l'Otan et la Suède devrait faire de même, produisant l'effet inverse de celui qu'escomptait le président russe Vladimir Poutine en attaquant l'Ukraine pour l'empêcher d'intégrer un jour l'Alliance.

"Nous suivons les développements au sujet de la Suède et de la Finlande et nous ne pouvons pas les voir de manière positive", a déclaré Recep Tayyip Erdogan à la presse, en reprochant à l'Otan d'avoir accepté en son sein la Grèce, sa rivale régionale.

"Nous ne voulons pas répéter pareille erreur", a poursuivi le président turc. "De plus, les pays scandinaves sont des refuges pour les organisations terroristes", a-t-il ajouté sans expliciter ses propos.

Le pouvoir turc reproche régulièrement aux pays occidentaux et à la Suède en particulier d'héberger sur leur sol des membres d'organisations considérées comme terroristes par Ankara, comme les mouvements kurdes PKK et YPG ou encore les partisans de l'imam Fethullah Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis et que Recep Tayyip Erdogan tient pour responsable d'une tentative de coup d'Etat en 2016.

La prise de position du président turc pourrait déboucher sur un nouveau bras de fer avec Washington et nombre de ses alliés européens, favorables à l'adhésion de la Finlande et de la Suède, ainsi qu'avec le secrétaire général de l'Otan, le Norvégien Jens Stoltenberg, qui leur a assuré qu'elles seraient "chaleureusement accueillies".

Les ministères des Affaires étrangères suédois et finlandais n'ont pas immédiatement répondu aux accusations de Recep Tayyip Erdogan.

(Reportage Ece Toksabay, version française Tangi Salaün)