Ascenseur social : une progression pour deux tiers des Français, des écarts criants

64% des Français affirment avoir connu une progression sociale par rapport à leur parents selon un baromètre Kantar pour le Medef. Les inégalités entre les cadres et les ouvriers demeurent frappantes.
Grégoire Normand
La pandémie pourrait grandement freiner la progression des salariés au sein des TPE, PME et grandes entreprises.
La pandémie pourrait grandement freiner la progression des salariés au sein des TPE, PME et grandes entreprises. (Crédits : Reuters/John Schults)

L'ascenseur freine-t-il vraiment en France ? Selon un baromètre Kantar réalisé par le Medef sur un échantillon de 1.000 salariés, 64% des Français estiment qu'ils ont connu une progression sociale par rapport à leurs parents. A l'inverse, un tiers des répondants affirme qu'il n'a pas enregistré d'ascension dans la société. Ces résultats indiquent que l'ascenseur n'est pas complètement coincé dans l'Hexagone même si certaines catégories restent à l'écart. "La réalité est peut être moins sombre que la vision des Français sur l'avenir de leurs enfants [...] Les Français sont les plus pessimistes sur les générations futures en Europe" a expliqué Laure Salvaing, directrice générale Kantar Public France lors d'un événement organisé par le Medef ce mardi 22 juin. "Je ne m'attendais pas à ces chiffres. L'entreprise est peut-être un endroit où la mobilité sociale existe encore mais peut-être moins qu'avant" a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux en préambule.

Surtout, la pandémie pourrait grandement freiner la progression des salariés au sein des TPE, PME et grandes entreprises. Beaucoup de hausses de salaires, de changements de postes, de promotions ont été annulés ou repoussés depuis l'arrivée du virus sur le territoire. Parallèlement, l'insertion professionnelle de bataillons entiers d'étudiants est grandement compliquée. En effet, plusieurs millions d'étudiants ont déjà connu deux années universitaires complètement chamboulées par les vagues épidémiques et des conditions de cours dégradées. En outre, plusieurs secteurs sur le marché du travail restent atrophiés par cette crise sanitaire planétaire.

Des disparités criantes

Derrière cette moyenne favorable, des disparités importantes demeurent. Entre hommes et femmes d'abord, l'écart reste marqué. 69% des hommes signalent qu'ils ont connu une évolution sociale positive par rapport à leurs parents contre 58% des femmes malgré leur plus forte participation au marché du travail. Sur le front des catégories socioprofessionnelles, les inégalités sont également frappantes. Ainsi, 79% des cadres déclarent qu'ils ont progressé socialement par rapport à la génération précédente contre 53% chez les employés et 45% chez les ouvriers. Même si la proportion des cadres dans la population active a grimpé ces dernières décennies, les perspectives restent bouchées pour les catégories les moins favorisées.

Une mobilité interne encouragée selon les deux tiers des salariés

La mobilité horizontale ou verticale au sein des entreprises est encouragée selon les deux tiers des répondants. A l'inverse, 34% signalent que cette mobilité n'est pas vraiment soutenue. Là aussi, des écarts importants existent selon la taille des entreprises. Ainsi, 55% des salariés des sociétés de 20 à 49 salariés considèrent que cette mobilité est promue contre 73% des travailleurs dans les groupes de plus de 1.000 salariés. Le rôle du diplôme reste prépondérant pour accéder à d'autres fonctions ou à des échelons supérieurs. 6 salariés sur 10 affirment que la mobilité au sein des entreprises suppose d'avoir un diplôme.

Grégoire Normand
Commentaires 8
à écrit le 23/06/2021 à 9:03
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"Les inégalités entre les cadres et les ouvriers demeurent frappantes." On se doute bien ,qu'entre un salaire à 4000€ et un à 1200 ,le train de vie sera différent.Idem ensuite pour les cadres et ouvriers retraités.

à écrit le 22/06/2021 à 19:30
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Vous remarquerez que l'image est en inadéquation avec le titre. En effet le titre parle d'un ascenseur alors que l'image montre un escalier. C'est son subconscient qui doit trahir l'auteur, car l'ascenseur social n'a jamais existé. Pour monter social...

le 22/06/2021 à 20:13
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En réalité, il n'existe ni ascenceur ni escalier social mais une échelle confisquée par les privilégiés... les aristos ne sont pas aussi humanistes qu'ils le prétendent.

à écrit le 22/06/2021 à 17:10
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L'argent des ménages se porte bien. Leur patrimoine mondial a augmenté de 7,4% en 2020 en dépit du pire choc sur l'économie depuis la Grande dépression des années 30, relève une étude Credit Suisse. Après un plongeon des marchés financiers au premier...

à écrit le 22/06/2021 à 15:23
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Parfaitement exact: nos parents achetaient français (pour le courant, et parcequ'il n'y avait rien d'autre) et allemand (pour la qualité); nous achetons asiatique (parcequ'on ne trouve plus français pour le courant) et allemand, voire japonais, pour ...

à écrit le 22/06/2021 à 13:15
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deja il faudrait savoir quelles generations on interroge. Parce qu interroger quelqu un qui a 60 ans (ne en 61) avec des parents nes dans les annees 30 ne donnera pas la meme reponse que quelqu un de 35 ans (ne en 86) avec des parents nes en 1956. ...

à écrit le 22/06/2021 à 12:47
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Pourquoi "demeurent frappantes" ? Ces inégalités sont normales, à quoi ça servirait de réussir dans la vie, si nos enfants n'en profitaient pas ?

à écrit le 22/06/2021 à 12:26
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Encore une question qui ne veut rien dire. Sur quel critère évaluer la progression sociale? Le revenu? Le prestige de la profession? Les loisirs? La plupart des interrogés répondent oui pour se valoriser ou simplement parce qu'ils n'exercent pas le...

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