Commerce extérieur : le déficit se réduit légèrement

La balance commerciale de la France s'est améliorée grâce à un regain des exportations dans l'aéronautique. Malgré cette légère embellie, le déficit commercial de la France continue de plomber la croissance du PIB.
Grégoire Normand
En février, les importations ont effacé leur gain du mois précédent,
s'inscrivant en recul de 1,4% (après une progression de 1,0% en janvier) sous
l'effet d'une importante contraction des approvisionnements aéronautiques, pour atteindre un montant de 44,9 milliards d'euros.
En février, les importations ont effacé leur gain du mois précédent, s'inscrivant en recul de 1,4% (après une progression de 1,0% en janvier) sous l'effet d'une importante contraction des approvisionnements aéronautiques, pour atteindre un montant de 44,9 milliards d'euros. (Crédits : Reuters)

Le déficit commercial a légèrement diminué au mois de février pour atteindre 5,2 milliards d'euros, contre 5,4 milliards le mois précédent selon les chiffres publiés par les douanes ce vendredi. Sur les deux premiers mois de 2018, le déficit cumulé - en données corrigées de variations saisonnières et des jours ouvrés - atteint 10,6 milliards contre 13,5 milliards un an plus tôt. Ces dernières données sont en phase avec la dernière note de conjoncture de l'Insee qui annonce que les échanges commerciaux à l'international ne pèseraient plus sur la croissance de l'économie tricolore à l'horizon mi-2018. Malgré cette légère embellie, la situation du commerce extérieur est loin d'être idyllique.

Le gouvernement d'Édouard Philippe a annoncé quelques mesures relatives au regroupement des acteurs de l'exportation comme l'agence publique Business France et les Chambres de commerce et d'industrie, au sein de guichets uniques placés sous l'autorité des régions en France. Mais ces décisions pourraient être insuffisantes pour rétablir une balance commerciale en déficit depuis 2003.

Lire aussi : Commerce extérieur : l'Insee prévoit des signes d'embellie

Les exportations en recul

En février, les importations ont effacé leur gain du mois précédent, s'inscrivant en recul de 1,4% (après une progression de 1,0% en janvier) sous l'effet d'une importante contraction des approvisionnements aéronautiques, pour atteindre un montant de 44,9 milliards d'euros. Les exportations ont quant à elles enregistré un nouveau recul (-0,9% après -4,1%), à 39,7 milliards d'euros, mais cette diminution limitée "tient essentiellement à quelques replis conjoncturels", soulignent les Douanes dans le communiqué. 

"Les livraisons de produits chimiques et de matériels électriques et de téléphonie, qui s'étaient amplifiées ces derniers mois, sont les premières concernées", est-il précisé.

Embellie pour l'industrie aéronautique

La balance commerciale s'améliore surtout pour l'industrie aéronautique. Cette situation repose avant tout sur une chute des importations et des ventes plus fermes.

"En février, les livraisons d'Airbus atteignent 2,161 milliards d'euros pour 25 appareils, contre 1,174 milliard d'euros pour 13 appareils en janvier. Comme il y a un an, la reprise est progressive après un creux des ventes en janvier, lui-même consécutif à un pic des livraisons en toute fin d'année précédente."

Mais le secteur de l'industrie aéronautique est un des rares à ne pas avoir délocalisé une partie importante de sa production à l'étranger contrairement à d'autres poids lourds de l'industrie comme l'automobile. Ce qui peut expliquer en partie ces bonnes performances.

Le déficit énergétique se réduit quant à lui légèrement avec des achats d'hydrocarbures naturels à la baisse ce mois-ci. Plusieurs branches industrielles voient cependant leur solde se détériorer en février, à l'image des produits chimiques ou les matériels électriques et de téléphonie où le "reflux des ventes est déterminant".

Par zones géographiques, le déficit avec les pays hors Europe s'est réduit à 3,40 milliards d'euros (3,91 milliards en janvier). Celui avec les pays de l'Union européenne s'est également réduit, à 3,11 milliards (contre 3,29 milliards). Avec la seule zone euro, il s'est inscrit à 3,47 milliards contre 3,53 milliards un mois plus tôt.

Lire aussi : Comprendre le déficit commercial chronique de la France

Grégoire Normand
Commentaires 9
à écrit le 11/04/2018 à 7:38
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France - 2,5 - millions de Français vivent hors de la France. - Italie 2017 Oltre 280mila italiani emigrano all’estero, quasi quanti nel Dopoguerra (plus de 280000 Italiens on quitté l'Italie en 2017) - Le dumping social compétitif préconisé p...

à écrit le 07/04/2018 à 9:31
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Il n’y a pas de bêtise sur Airbus. Voir cet article du 26 juillet 2013 intitulé « Airbus  : le PDG redoute l'effet du taux de change euro-dollar sur les exportations. » Quand l’Euro était à 1,34 dollars le Directeur d’Airbus disait : « Il nous faut...

le 08/04/2018 à 9:00
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Tout ce que vous dites est vrai mais doit servir à expliquer de manière macroéconomique la situation de la France. Ensuite l'industrie aéronautique est un des rares secteurs qui marchent en France et si la balance commerciale est négative en France c...

le 08/04/2018 à 15:07
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En outre, pour s’adapter à la concurrence internationale Airbus a, comme d’autres entreprises françaises, délocalisé ses activités. Par exemple ci-dessous vous trouverez un article en date du 9 septembre 2008 (bientôt 10 ans donc) intitulé : « Airb...

à écrit le 06/04/2018 à 17:39
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Ce qu'il faut lire, entre les lignes, c'est que la bonne tenue des exportations dans l'aéronautique est principalement due à un euro plus compétitif face au dollar. Ceci ne peut être que passager, et d'autant plus si la croissance mondiale venait à r...

le 07/04/2018 à 2:48
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Quelle analyse fine! Mais qu’attendentl les journaux économiques pour vous embaucher? Savez-vous au moins que les Airbus sont vendus en dollars? Et que Airbus achète ses equipements en dollars?

le 07/04/2018 à 11:26
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Airbus est européen... et non Français. Le matériel aéronautique vendu sont des composants comme en fabrique les Italiens et les Allemands. Votre commentaire sur le dollar est stupide puisque tous les échanges se font selon le taux de change... à moi...

le 07/04/2018 à 16:55
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Cher Ezechiel, 1/ regardez l’historique du taux euro-dollar et la corrélation avec les ventes Airbus, vous verrez que l’euro peut encore monter. 2/ je pense que vous n’avez pas bien compris mon commentaire précédent. 3/ qu’est-ce que ca veut dire...

le 07/04/2018 à 17:27
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@ Nicolas N'importe quel achat important, regardez l'exemple du Rafale, les ventes ont démarré au moment où le taux de change euro-dollar était à son plus bas depuis des années. Quant au Airbus, l'entreprise bénéficie du fait que de nombreux compo...

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