125 entreprises, dont 25 du CAC 40, et déjà près de 250.000 signataires. Au premier jour des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, le fondateur du Cercle des économistes, Jean-Hervé Lorenzi, ne boude pas son plaisir: son « manifeste pour un pacte social renouvelé » fait déjà le plein. Partant du principe que « le changement ne peut pas venir de M. Macron », il vient de publier cinq engagements.
Au premier chef, l'éducation, « entreprises, experts, société civile, jeunes et vieux » s'engagent à ce que le million et demi de NEETs, c'est-à-dire ceux qui ne travaillent pas et ne suivent pas d'études ni de formation [Not in Education, Employment or Training], soit « réintégré » dans la société.
« 46% des lycéens en voie professionnelle abandonnent avant la fin de leurs études contre 4-5% en voie générale », assure Jean-Hervé Lorenzi, qui plaide pour que les grandes écoles leur réservent un pourcentage dédié. « Ce jour-là, la bataille sera gagnée », s'enflamme-t-il encore.
Augmenter le taux d'emploi des seniors
Partant du principe que « ce sont les entreprises qui feront bouger le pays et pas les ministères », l'économiste défend aussi l'obligation d'un parcours de formation qualifiante permettant aux salariés les moins qualifiés des évolutions de carrières et de compétences tout au long de leur vie. « Sinon un smicard restera smicard », insiste Jean-Hervé Lorenzi.
Troisième piste: faire en sorte que le taux d'emploi des seniors (55-65 ans) augmente de 10% d'ici à dix ans. Dans le secteur privé, la moyenne d'âge de départ à la retraite est déjà de 63 ans et de 1 mois, et en même temps, 44% des plus de 55 ans et 2/3 des plus de 60 ans sont déjà en pré-retraite.
« Pourquoi sommes-nous le seul pays d'Europe où l'on considère qu'un plus de 55 ans n'est plus utile ? » s'interroge Jean-Hervé Lorenzi.
Transformer les services publics
Autre proposition: un engagement citoyen obligatoire de 3 mois minimum, permettant à tout jeune de 18 à 25 ans de s'investir dans des actions de préservation de l'environnement et de lutte contre le dérèglement climatique. L'économiste raconte ainsi être allé voir la secrétaire d'Etat à la Jeunesse, Sarah El Hairy, et lui avoir conseillé de sortir son portefeuille du ministère des Armées. « Arrêtez vos conneries ! » lui-a-t-il exhorté.
Ultime et dernière idée: la mise en place d'une transformation profonde du fonctionnement de l'Etat et des services publics avec notamment une obligation de résultats des objectifs fixés. « Ce n'est pas en rabotant qu'on règle le sujet », dit encore Jean-Hervé Lorenzi.
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