En 2023, les entreprises du CAC 40 ont dégagé 146,2 milliards d'euros de bénéfices, le record tient toujours

Les entreprises du CAC 40 ont, dans leur ensemble, déjoué les craintes de récession en 2023 et dégagé 146,2 milliards d'euros de bénéfices net cumulés, en légère hausse sur un an mais en dessous de leur record, selon le décompte complet de l'AFP. Le secteur du luxe a continué de briller, malgré un ralentissement du marché : à eux seuls, Hermès, Kering, L'Oréal et LVMH cumulent près de 29 milliards d'euros de bénéfices, en hausse de 7%, malgré un recul de 17% chez Kering.
Pour la troisième année d'affilée, les entreprises du CAC 40 ont réalisé ensemble plus de 100 milliards d'euros de bénéfices.
Pour la troisième année d'affilée, les entreprises du CAC 40 ont réalisé ensemble plus de 100 milliards d'euros de bénéfices. (Crédits : CHARLES PLATIAU)

Le record n'est pas battu. Si le bilan 2023 des 38 entreprises de l'indice phare de la Bourse de Paris qui ont publié leurs résultats annuels est supérieur de 3% aux près de 142 milliards de 2022, il reste sous le niveau de 2021. Cette année-là, le bénéfice exceptionnel de près de 25 milliards d'euros de Vivendi, dopé par la vente d'Universal Music, avait poussé le total à près de 157 milliards.

Les sommes ne prennent pas en compte les deux groupes Pernod Ricard et Alstom, qui ont des exercices décalés ne correspondant pas aux années civiles. En outre, le décompte se base, pour 2022 et 2023, sur la nouvelle composition du CAC 40 après la sortie du prestataire de paiements Worldline et l'entrée d'Edenred.

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Plus de 100 milliards d'euros de bénéfices pour la troisième année consécutive

Reste qu'il s'agit toutefois de la troisième année d'affilée où les entreprises du CAC 40 réalisent ensemble plus de 100 milliards d'euros de bénéfices. Après une année 2020 moins favorable en raison de la pandémie de Covid-19 (34 milliards d'euros de bénéfices), le profit cumulé avait pour la première fois dépassé ce seuil en 2021. Le chiffre d'affaires de ces 38 groupes a lui atteint 1.715,1 milliards d'euros, en légère baisse par rapport aux près de 1.720,7 milliards de 2022.

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TotalEnergies réalise le plus gros bénéfice. S'il a légèrement progressé en dollars, à 21,4 milliards, il reste quasi stable en euros : 19,8 milliards d'euros contre 19,5 milliards en 2022, en utilisant pour la conversion les cours moyens officiels pour les années 2022 et 2023. Le secteur du luxe a continué de briller, malgré un ralentissement du marché : à eux seuls, Hermès, Kering, L'Oréal et LVMH cumulent près de 29 milliards d'euros de bénéfices, en hausse de 7%, malgré un recul de 17% chez Kering.

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Côté banques, pour lesquelles la hausse des taux est favorable, les bénéfices cumulés progressent de 17% à près de 20 milliards d'euros pour BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale. L'automobile gonfle également le compte : Renault a réalisé un bénéfice de 2,2 milliards d'euros après une perte de 350 millions en 2022. Et Stellantis a dégagé un bénéfice record de 18,6 milliards d'euros - le deuxième plus gros résultat de l'indice CAC 40.

Le CAC 40 au-dessus des 8.000 points

Ce décompte intervient après que l'indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a terminé au-dessus du seuil symbolique des 8.000 points pour la première fois de son histoire jeudi. Depuis quatre mois et demi, l'indice parisien connaît un bond fulgurant, de 18% par rapport à son point bas en séance du 23 octobre. Ce mouvement s'est fait en deux temps : une première phase en fin d'année 2023, avec le repli des taux d'intérêt sur le marché de la dette, et une deuxième phase entre fin janvier et mi-février avec les résultats d'entreprises.

Depuis 10 jours, la place parisienne flirtait avec les 8.000 points. C'est finalement la réunion de la Banque centrale européenne jeudi qui lui a permis de franchir le seuil, avec l'espoir d'une politique monétaire plus souple grâce au progrès sur le front de l'inflation. « La BCE a révisé à la baisse à la fois ses prévisions de croissance et d'inflation, ce qui constitue un grand pas vers une baisse de taux en juin », a commenté Alexandre Baradez, analyste d'IG France. Toutefois, « elle attend d'avoir davantage de données sur la trajectoire de la progression annuelle des salaires dans la zone euro, c'est aujourd'hui presque la seule composante qui l'inquiète ».

La place parisienne n'est pas la seule à enchaîner les records : de New York, à Tokyo en passant par Francfort, Amsterdam ou Copenhague de nombreux indices ont atteint leur sommet historique en 2024.

Accor signe son retour en Bourse, Alstom poussé vers la sortie

Le géant de l'hôtellerie Accor signe son retour dans le CAC 40 plus de trois ans et demi après son retrait pendant la pandémie, tandis qu'Alstom, constructeur ferroviaire, est poussé vers la sortie, a annoncé Euronext jeudi.

« Nous sommes fiers de voir Accor réintégrer le CAC 40, un succès majeur qui témoigne du travail acharné et de l'engagement sans faille de nos équipes », a déclaré Sébastien Bazin, PDG du groupe hôtelier, dans un communiqué.

Valeur historique du CAC 40, présente lors de la création de l'indice, Accor en a été retiré en juin 2020, alors que le groupe subissait les conséquences brutales de la pandémie de Covid-19 sur le secteur du tourisme et de l'hôtellerie. Cette sortie avait permis à Alstom de revenir au sein de l'indice vedette de la Bourse de Paris. Depuis le 18 mars 2020, au lendemain du début du confinement, la capitalisation boursière d'Accor a augmenté d'environ 67%, jusqu'à près de 10 milliards d'euros, mais elle a encore du chemin à parcourir par rapport à son pic de 2007. À cette époque, sa capitalisation boursière dépassait 16 milliards d'euros.

À l'inverse, « le parcours boursier d'Alstom est plus chaotique », a noté Lionel Melka, associé chez Swann Capital. Car « Alstom est une société emblématique, un nom qui parle aux gens, mais qui n'a pas su créer une relation de confiance avec les investisseurs à cause de ses problèmes financiers », selon lui. Depuis le rachat à 5,5 milliards d'euros du Canadien Bombardier Transport annoncé en janvier 2021,« qui a fait peser une lourde dette sur les épaules d'Alstom », la capitalisation boursière de l'industriel a fondu de plus de 65%, passant de 13,2 milliards d'euros à environ 4,5 milliards actuellement, a-t-il encore souligné.

Le dernier fait marquant en date pour Alstom en Bourse remonte à octobre 2023, lorsque le groupe a vu s'évaporer plus de 3 milliards d'euros de capitalisation boursière en l'espace d'une séance, avec la chute vertigineuse de plus de 37% du prix de son action. Le constructeur ferroviaire avait annoncé que son flux de trésorerie disponible (« cash flow libre ») serait largement négatif sur son exercice annuel décalé 2023/2024, de l'ordre de -500 à -750 millions d'euros. Cette prévision tranchait avec son précédent engagement auprès des investisseurs quand il annonçait que cet indicateur évoluerait en territoire « significativement positif ».

(Avec AFP)

Commentaires 6
à écrit le 09/03/2024 à 9:45
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L'inconscient français c'est le capitalisme ds les magasins et le communisme ds les entreprises.

à écrit le 09/03/2024 à 0:45
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Magnifique?! À ceci près qu'un jour - enfin peut-être! - les peuples réaliseront que dans sa globalité, la masse monétaire évolue en circuit fermé. C'est-à-dire que l'argent (par analogie la monnaie) à d'abord pour corollaire la dette (la bonne comme...

à écrit le 08/03/2024 à 19:36
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Et pendant ce temps, les entreprises étasuniennes poursuivent leur course effrénée dans les très contestés programmes de rachat d'actions propres. Les analystes de Goldman Sachs prévoient d'ailleurs que les sociétés du S&P 500 rachèteront pour 925 mi...

le 08/03/2024 à 20:11
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@Raymond: Mais puisque racheter ses actions revient à diminuer l'endettement, ... merci de complémenter ce pauvre commentaire...

le 08/03/2024 à 20:36
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@henry. Ne croyez pas que la politique des rachats d'actions propres consiste en premier au désendettement des entreprises, au contraire, beaucoup d'entreprises se sont endettées (en dehors des fonds fournis par l'actionnariat) via les banques grâce ...

à écrit le 08/03/2024 à 8:30
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Le projet Davos ne connait aucune entrave comme c'était pitoyablement prévisible. Nos dirigeants sont d'un ennui sans commune mesure dans l'historie de l'humanité.

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