Zone euro : la BCE joue le statu quo et maintient ses taux

Sans grande surprise, la Banque centrale européenne a décidé ce jeudi de maintenir son taux de dépôts à 4%. Objectif : continuer de lutter contre l'inflation qui, si elle a certes été divisée par plus de quatre depuis le record d'octobre 2022, est toujours à 2,6%.
Le principal taux de la BCE, sur les dépôts, a atteint son plus haut historique, à 4%.
Le principal taux de la BCE, sur les dépôts, a atteint son plus haut historique, à 4%. (Crédits : HEIKO BECKER)

[Article publié jeudi 7 mars 2024 à 14h19, mis à jour à 16h01] Pas de changement dans la ligne de conduite de la Banque centrale européenne (BCE). Ce jeudi, l'institution monétaire a, une nouvelle fois, maintenu ses taux à leur niveau actuel.

Après les avoir fait grimper à un niveau record - le principal d'entre eux, sur les dépôts, a atteint son plus haut historique, à 4% - elle a opté pour le statu quo depuis octobre dernier. Ainsi, le taux de dépôt reste à 4% tandis que le taux de refinancement et le taux de facilité de prêt marginal se situent respectivement à 4,50% et 4,75%.

L'objectif : continuer de lutter contre l'inflation qui, si elle a certes été divisée par plus de quatre depuis le record de 10,6% atteint en octobre 2022, est toujours présente à 2,6% en février sur un an selon les derniers chiffres d'Eurostat. Un niveau proche du but de la BCE, 2%, mais qui ne saurait lui faire manquer de prudence.

« Le prochain mouvement se fera à la baisse »

Interrogé sur CNN fin janvier, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, avait pourtant affirmé que s'« il peut y avoir plusieurs pauses, le prochain mouvement se fera à la baisse », précisant que les membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) étaient sur la même ligne. « Si nous avons le choix entre augmenter et réduire, ce sera de les réduire », avait-elle ajouté.

« Nous sommes sur une tendance désinflationniste, cela ne fait aucun doute », « mais nous devons être plus avancés dans le processus pour avoir confiance », avait-elle néanmoins précisé.

Mais la BCE reste encore sur ses gardes malgré le processus déflationniste :

« Nous progressons bien vers notre objectif d'inflation » mais « nous ne sommes pas suffisamment confiants » quant au fait d'atteindre la cible à terme, a déclaré la Française devant la presse. On en saura « beaucoup plus en juin », a-t-elle ajouté, alors que nombreux analystes tablent sur le milieu de l'année pour de futures baisses des taux.

Pour rappel, il y a deux semaines, la Commission européenne a réactualisé ses prévisions d'inflation dans la zone euro pour 2024. Elle table désormais sur une hausse de 2,7% sur l'ensemble de l'année, contre 3,2% attendu précédemment. Et prévoit 2,2% pour 2025.

Quant à la BCE, elle a abaissé sa prévision ce jeudi tablant sur une hausse des prix de 2,3% en 2024, contre 2,7% auparavant, puis de 2,0% en 2025. La croissance du PIB (produit intérieur brut) devrait, selon la banque centrale, atteindre 0,6% en 2024 contre 0,8% prévu en décembre.

La BCE enregistre sa première perte en... vingt ans

Le 22 février dernier, la Banque centrale européenne (BCE) a révélé avoir subi une perte de 1,3 milliard d'euros en 2023 : une première depuis ces vingt dernières années.

Il s'agit du quatrième recul annuel de suite du résultat, depuis le bénéfice de 2,4 milliards d'euros en 2019, selon un communiqué de la BCE. Et pour rappel, la dernière perte nette avait été enregistrée en 2004, à hauteur de 1,6 milliard d'euros.

Le retournement, après « près de deux décennies de bénéfices substantiels », « reflète le rôle et la nécessité » de l'action de la BCE et des banques centrales nationales pour lutter contre l'inflation, a expliqué l'institution.

En cause, les taux élevés qui ont « entraîné une augmentation des charges d'intérêt » payées aux banques centrales de la zone euro, causant une facture de plus de 14 milliards d'euros d'intérêt l'an dernier, contre 2 milliards en 2022.

Dans le même temps, les intérêts perçus sur la masse d'obligations accumulées par la BCE au cours des années de lutte contre la crise n'ont pas suivi. Ces actifs sont assortis de taux d'intérêt fixes et d'échéances longues, et ont été rachetés lorsque les coûts d'emprunt étaient très bas. Cet effet de ciseau dans les comptes financiers fait que la BCE devrait « subir des pertes au cours des prochaines années », selon son rapport annuel.

(Avec AFP)

Commentaires 6
à écrit le 08/03/2024 à 9:18
Signaler
La BCE ne réussit pas à faire baisser l'inflation; elle ne sert à rien.

à écrit le 08/03/2024 à 7:35
Signaler
« Le prochain mouvement se fera à la baisse » On a vraiment l'impression que les mégas riches ne osnt que des gosses capricieux a qui faut faire des dons ou des promesses de dons mais surtout des dons sinon ils nous piquent leur colère immature aux d...

à écrit le 08/03/2024 à 1:59
Signaler
@Raymond. L'euro sur le marche s'apprecie de moins en moins. Quand au change, vaut mieux eviter d'en parler.

le 08/03/2024 à 11:36
Signaler
@matins calmes. De toutes les manières, les carottes sont cuites sur le plan monétaire dans l'eurozone, entendez par là que l'"Europe des marchands" sera toujours confrontée à une "crise structurelle et perpétuelle de l'Euro" tant que l’architecture ...

à écrit le 07/03/2024 à 18:08
Signaler
🧐 Les politiciens et la BCE ont massacré notre pouvoir d'achat : entre janvier 2000 et aujourd'hui, l'euro a perdu 86% de sa valeur 📉 face à l'or, qui est la référence absolue de la valeur depuis 2000 ans ‼️ 😡 Même si on retranche au prix actuel de l...

à écrit le 07/03/2024 à 17:00
Signaler
Sage décision en dépit des apparences et des pressions politiques👍

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.