Engie/biogaz : une usine bretonne de méthanisation bientôt jugée pour pollution de l'eau

La société qui gère la centrale de biogaz de Châteaulin dans le Finistère comparaîtra en mars 2023 devant le tribunal correctionnel de Quimper. La filiale du groupe Engie sera jugée pour la pollution d'un fleuve qui avait privé d'eau potable 180.000 personnes à l'été 2020.
En août 2020, une cuve avait débordé et environ 400 m3 de digestat, une matière organique issue du processus de méthanisation, s’étaient alors écoulés dans un fleuve côtier provoquant un pic d'ammoniaque et rendant l'eau impropre à la consommation.
En août 2020, une cuve avait débordé et environ 400 m3 de digestat, une matière organique issue du processus de méthanisation, s’étaient alors écoulés dans un fleuve côtier provoquant un pic d'ammoniaque et rendant l'eau impropre à la consommation. (Crédits : Reuters)

Rendez-vous le 9 mars 2023 devant le tribunal correctionnel de Quimper pour la société Centrale Biogaz de Kastellin. C'est ce qu'a confirmé à l'AFP la procureure de Quimper Carine Halley ce mercredi 12 octobre. Inaugurée en 2018, cette centrale injecte dans le réseau gazier du méthane produit à partir de fumier, de lisier ou de déchets de l'industrie agroalimentaire. Sa production correspond à la consommation de gaz d'environ 6.000 personnes.

Mais un incident technique s'est produit le 17 août 2020. Une cuve a débordé et environ 400 m3 de digestat, une matière organique issue du processus de méthanisation, se sont alors écoulés dans un fleuve côtier, en amont d'une usine d'eau potable, provoquant un pic d'ammoniaque et rendant l'eau impropre à la consommation.

Conséquence : l'usage de l'eau potable a été restreint par arrêté préfectoral pour 50 communes, touchant 180.000 personnes dont Châteaulin, une grande partie de Quimper et la très touristique presqu'île de Crozon. Plusieurs associations, dont la CLCV et Eau et Rivières de Bretagne, ont porté plainte après cette pollution.

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« Procès du risque industriel » pour nos rivières

La société, filiale d'Engie, sera jugée pour les délits de « déversement de substances nuisibles dans les eaux souterraines, superficielles ou la mer » et de « pollution par rejet en eau douce ou pisciculture de substances nuisibles au poisson ». Il lui est aussi reproché l'infraction d' « exploitation d'une installation classée sans respecter les mesures prescrites par arrêté pour la protection de l'environnement ».

La peine maximale encourue pour ces délits est une amende de 375.000 euros ainsi que diverses peines d'interdiction ou de confiscation, outre la peine de remise en état des lieux. Interrogée, la société a déclaré à l'AFP « prendre acte de cette décision » et ne pas souhaiter « faire de commentaires avant l'audience ».

« C'est le procès du risque industriel qu'on fait courir à nos rivières », a déclaré à l'AFP Arnaud Clugery, porte-parole d'Eau et Rivières de Bretagne, association qui s'est battue pour la tenue d'un procès public. « La justice environnementale ne doit pas être une justice au rabais », a-t-il ajouté.

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(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 13/10/2022 à 18:55
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Mon père et tous les paysans des années 70 80 avaient prédits cette sécheresse causée par la culture du maïs et prônaient une diversification des cultures afin de nourrir sainement le bétail des campagnes!conclusion pour arriver à leur fin ils ont r...

à écrit le 13/10/2022 à 14:42
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Malheureusement ce "biogaz" est une ineptie. Des terres arables sont utilisées pour alimenter les digesteurs. Et devinez quelle plante est utilisée ? le maïs, et ouais, une plante qui épuise les nappes phréatiques et assèche les cours d'eau car elle ...

le 14/10/2022 à 8:40
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En plus vaches qui ne voient plus la lumière du joue, leurs déjections sont devenus de l'or. Ceci en bretagne, les porcs, ça faisait longtemps qu'ils ne voyaient plus la lumière du jour.

le 14/10/2022 à 8:41
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En plus les vaches qui ne voient plus la lumière du joue, leurs déjections sont devenus de l'or. Ceci dit en bretagne, les porcs, ça faisait longtemps qu'ils ne voyaient plus la lumière du jour.

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