CMA CGM veut produire son propre biométhane avec Engie

L’armement français CMA CGM se dit prêt à investir aux côtés d'Engie dans une installation de production de biométhane de seconde génération pour alimenter sa flotte de porte-conteneurs. Les deux groupes convoitent un terrain sur le port du Havre.
La compagnie marseillaise a été pionnière dans l'utilisation du gaz naturel liquéfié. Ici, le Jacques Saadé, le plus grand porte-conteneur du monde propulsé au GNL, procède à une opération de soutage dans le port de Rotterdam. e-methane ready, il carburera peut être demain au gaz renouvelable.
La compagnie marseillaise a été pionnière dans l'utilisation du gaz naturel liquéfié. Ici, le Jacques Saadé, le plus grand porte-conteneur du monde propulsé au GNL, procède à une opération de soutage dans le port de Rotterdam. "e-methane ready", il carburera peut être demain au gaz renouvelable. (Crédits : CMA CGM)

On est jamais mieux servi que par soi-même dit l'adage. Quelques jours après que Carlos Tavares a dit réfléchir à produire sa « propre énergie » pour alimenter les usines de Stellantis, c'est au tour de Rodolphe Saadé de franchir le pas. L'armement français annonce dans un communiqué vouloir co-investir avec Engie dans la production de 200.000 tonnes de gaz renouvelable à horizon 2028 « pour les besoins de CMA CGM et de l'industrie du shipping ».

Dans l'idée de l'armateur marseillais, ce carburant vert pourrait, en effet, venir remplacer le gaz naturel liquéfié d'origine fossile qui propulse sa flotte de porte-conteneurs dit « dual fuel » déjà en capacité de fonctionner au méthane de synthèse. Actuellement de 30 unités, celle-ci devrait être portée à 77 navires d'ici un peu plus de quatre ans, précise l'armement qui vise « le net zéro carbone en 2050 » comme le rappelle Christine Cabau Woehrel, directrice centrale exécutive.

11.000 tonnes pour commencer

L'acte I de ce pas de deux avec Engie, esquissé l'an dernier sous l'égide de la « coalition pour l'énergie de demain », devrait prendre la forme d'un co-investissement d'un montant de 150 millions d'euros dans une première installation de pyrogazéïfication. La décision finale ne sera prise qu'à la fin de cette année, mais les deux groupes, qui en seront les actionnaires majoritaires, annoncent déjà la couleur. Ils projettent de produire 11.000 tonnes de biométhane de seconde génération à partir de « déchets de bois et de combustibles solides de récupération » avec une mise en service graduelle à compter de 2026.

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Baptisée Salamandre du nom de ce petit animal réputé traverser les flammes sans dommages, l'usine transposera à grande échelle la technologie éprouvée depuis 2017 par le groupe de Catherine Mac Gregor sur la plateforme expérimentale Gaya située à Saint Fons dans le Rhône. « Elle a démontré sa viabilité technique, économique et environnementale » insiste-t-on chez le gazier français.

Pour boucler le financement de la dite usine, « une demande de soutien a été déposé auprès du fonds Innovation de la Commission européenne », précisent Engie et CMA CGM dans leur communiqué commun. Selon nos informations, la Région Normandie a aussi été approchée.

Cap sur Le Havre

Quant à l'implantation de Salamandre, elle est pressentie au Havre. Les deux groupes convoitent un terrain autrefois occupé par une cimenterie Lafarge, pour lequel ils candidatent à un appel à manifestation d'intérêt lancé par l'établissement portuaire Haropa. Sans certitude de succès. « C'est un site idéalement placé qui intéresse beaucoup de monde », confie une source bien informée à La Tribune. On ne sera pas étonné  donc que la CMA CGM insiste sur « l'importance stratégique » que revêt le port du Havre pour son développement. À toutes fins utiles, la compagnie de la famille Saadé rappelle y assurer « 15 liaisons hebdomadaires » et y employer « plus de 400 salariés ». Il est permis d'y voir un message adressé aux autorités du port.

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Commentaire 1
à écrit le 01/07/2022 à 16:02
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Ouais et ils utilisent des moteurs de combustion interne sur leurs bateaux et en resultat ils vont produire dioxide de carbon et on se demande ou est la décarbonisation.

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