
Emmanuel Macron s'est montré affirmatif, cet après-midi lors de son meeting parisien : "Il n'y aura pas de hausse d'impôts, non ! Nous les baisserons. Je peux le dire avec d'autant plus de crédibilité que nous l'avons déjà fait". C'est en ces termes que le candidat s'est adressé à ses 30 000 supporters.
L'argent magique n'existe pas
Reste que le candidat Macron a aussi immédiatement précisé "qu'il n'y aurait pas d'argent magique, pas aujourd'hui davantage qu'il y a cinq ans". Ceux qui rêvent de la poursuite d'un "quoi qu'il en coûte", comme pendant la pandémie, seront donc déçus.
Quant à financer nos dépenses publiques par un recours accru à l'emprunt, là aussi Emmanuel Macron a aussi montré un avis très tranché : "Il n'y aura pas de hausse de notre dette, non ! Nous en avons constitué une lors de la pandémie que nous amortirons sur plusieurs décennies".
Et le candidat de rappeler que cette dette - aujourd'hui estimée à 112, 9 % de notre PIB- ne saurait être transmise en héritage à nos enfants.
Et de promettre, sans expliquer comment, "que cette dette nous la baisserons progressivement" à partir de 2026, soit, s'il est réélu, plutôt à la fin de son quinquennat.
Pas question de creuser davantage la dette
Alors où trouver l'argent ? Surtout lorsque Emmanuel Macron a surtout égrené, pendant les deux heures et demi de son discours fleuve, des dépenses : pour mieux payer les enseignants, les soignants, renforcer les services publics, continuer le dédoublement des classes, déployer la fibre sur tout le territoire, ou encore financer notre défense alors que la guerre en Ukraine sévit.. L'.ancien ministre de l'Economie et des Finances, pourtant habituellement très à l'aise avec ces sujets, s'est bien gardé de rentrer dans les détails. Aucun chiffrage de son programme n'a été donné.
Pourtant, le candidat Macron s'est engagé dans le même temps à réduire les déficits courants. Comment ? Là encore, aucune mesure d'économies réelles n'a été égrenée, ni détaillée, si ce n'est de simplifier les procédures, ou revoir les procédures administratives. Plus question, par exemple, de réduire le nombre de fonctionnaires comme en 2017, ou de s'attaquer au train de vie de l'Etat, en limitant le nombre de conseillers dans les ministères, ou le mille-feuille territorial.
De l'argent en plus via les réformes
Pour Emmanuel Macron, la principale source de revenus proviendra donc des réformes qu'il entend mener, avec au premier rang, la réforme des retraites. En repoussant de 3 ans, l'âge légal de départ ; en allant plus loin sur la réforme de l'assurance chômage, etc il compte renflouer rapidement les caisses de l'Etat.
En matière de fiscalité et de dépenses publiques, Emmanuel Macron fait ainsi le pari périlleux du "en même temps". Ses détracteurs, à droite notamment, soucieux d'un strict retour à l'orthodoxie budgétaire risquent de rester sur leur faim. A gauche, ses opposants pourront regretter qu'il ne compte que sur le travail - supplémentaire des des actifs- pour faire rentrer de l'argent dans les caisses et qu'il fasse l'impasse sur la une participation plus importante des plus riches, via un impôt ou une taxe sur la fortune.
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