La croissance du secteur privé en France accélère

L'activité du secteur privé en France a enregistré son deuxième mois de croissance consécutif en mai et s'est même accélérée avec l'allègement des restrictions sanitaires, alors que s'accentuent des tensions sur les approvisionnements et l'emploi, selon une estimation publiée vendredi par le cabinet IHS Markit.
(Crédits : © Michaela Rehle / Reuters)

Les clignotants s'améliorent. L'indice Flash composite de l'activité globale s'est redressé à 57 points, après 51,6 en avril, selon les données recueillies auprès d'un panel d'entreprises. Un indice supérieur à 50 marque une expansion de l'activité, tandis qu'un indice inférieur à 50 témoigne d'une contraction. La progression de la campagne de vaccination et la réouverture de l'économie ont insufflé un vent d'optimisme dans les milieux économiques et financiers. "En même temps que se dessine la reprise économique en France, se dessine également la stratégie de sortie de crise, c'est-à-dire la manière dont le filet de sécurité des aides d'urgence va être progressivement retiré à mesure que la reprise avancera. La tâche s'annonce délicate" a prévenu l'économiste en charge du suivi de la France Hélène Baudchon chez BNP-Paribas.

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Accélération dans les services, tensions sur les approvisionnements

La croissance observée en mai est "très proche" de celle observée en juillet 2020 à la sortie du premier confinement, souligne IHS Markit, qui note par exemple que le volume des nouvelles affaires a connu sa plus forte progression depuis plus de trois ans. "Cette accélération de la croissance économique française a été menée par le secteur des services", explique Trevor Balchin, économiste chez IHS Markit, cité dans le communiqué.

Du côté de l'industrie, si le secteur manufacturier continue globalement de progresser, "la production manufacturière a de nouveau été ralentie par les pénuries de matières premières et les retards de livraison", ajoute-t-il. La vive reprise économique mondiale après plus d'un an de crise sanitaire crée en effet de fortes tensions d'approvisionnements pour de nombreux secteurs.

En mai, en France, le jugement des dirigeants d'entreprises interrogés sur la performance de leurs fournisseurs tombe ainsi à son plus bas niveau depuis plus de dix ans. Ces tensions apparaissent aussi dans la hausse des prix payés par les entreprises auprès de leurs fournisseurs.

Des inquiétudes montent aussi dans les services, où "les dernières données de l'enquête semblent également indiquer des difficultés de recrutement", affirme Trevor Balchin. Ainsi, le volume de travail en attente a fortement progressé en mai dans le secteur manufacturier, comme dans les services.

Malgré tout, les entreprises se disent toujours confiantes sur la hausse à venir de leur activité dans les douze prochains mois. Leur niveau d'optimisme s'est redressé en mai à son plus haut niveau depuis le début de la collecte des données pour cette variable en 2012. Dans le secteur des services en particulier, la confiance a atteint son plus haut niveau depuis vingt ans.

En zone euro, la croissance redémarre également

L'activité du secteur privé dans la zone euro a enregistré en mai sa plus forte croissance en plus de trois ans, grâce à la levée progressive des restrictions sanitaires, selon la première estimation vendredi de l'indice PMI composite du cabinet Markit.

Cet indice a progressé à 56,9, après 53,8 en avril. Un chiffre inférieur à 50 signifie que l'activité se contracte, alors qu'à l'inverse elle progresse si le chiffre est supérieur à ce seuil.

"Les entrées de commandes ont augmenté à un niveau jamais atteint depuis près de 15 ans. L'optimisme des entreprises pour l'année à venir a continué à atteindre de nouveaux sommets", a souligné Markit dans un communiqué, tout en s'inquiétant de pressions à la hausse sur les prix.

"Les indicateurs de prix ont encore augmenté, atteignant des sommets historiques dans l'industrie manufacturière car la demande a continué à dépasser l'offre pour de nombreux biens et services", a expliqué le cabinet d'études.

"Les mesures de restrictions liées au virus ont été allégées en mai au plus bas niveau depuis octobre, facilitant une amélioration particulièrement marquée de l'activité dans le secteur des services tandis que l'expansion des activités reste proche de ses records", a commenté Chris Williamson, économiste en chef de Markit.

"La croissance aurait même été encore plus forte sans des retards record dans les chaînes d'approvisionnement et des difficultés à redémarrer des usines suffisamment vite pour répondre à la demande", a-t-il ajouté. "Ce déséquilibre entre l'offre et la demande a augmenté la pression sur les prix", selon lui

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