La région Bourgogne-Franche-Comté choisie comme vitrine du dispositif « Territoires d'industrie »

C’est à Chalon-sur-Saône, l’un des premiers territoires labellisés, ce jeudi 9 novembre, que le gouvernement a décidé de lancer officiellement la seconde phase de son dispositif « Territoires d’industrie », lancé en 2018. Pour la première phase, le gouvernement avait mis en œuvre un fonds d'accélération des investissements industriels d'un montant de 2 milliards d'euros.
Jean-Baptiste Gueusquin, Directeur du programme Territoires d'Industrie, Marie-Guite Dufay, présidente de région BFC, Sébastien Martin, président des intercommunalités de France, Roland Lescure, ministre en charge de l’industrie, Dominique Faure, ministre en charge des collectivités territoriales, Christophe Bouillon, président de l’ANCT, et Louis Margueritte, député et Président de Renaissance Saône et Loire.
Jean-Baptiste Gueusquin, Directeur du programme Territoires d'Industrie, Marie-Guite Dufay, présidente de région BFC, Sébastien Martin, président des intercommunalités de France, Roland Lescure, ministre en charge de l’industrie, Dominique Faure, ministre en charge des collectivités territoriales, Christophe Bouillon, président de l’ANCT, et Louis Margueritte, député et Président de Renaissance Saône et Loire. (Crédits : Amandine Ibled)

La région Bourgogne-Franche-Comté est celle qui a cru dès le départ au dispositif gouvernemental « Territoires d'industrie ». « C'était la première fois que j'identifiais un véritable acte opérationnel et efficace de décentralisation ! », se souvient la présidente de région, Marie-Guite Dufay. « Je l'avais salué, et nous sommes entrés dans le train du territoire de l'industrie avec vivacité », poursuit-elle. A tel point que le préfet a été averti que l'enveloppe globale nationale, qui avait été affectée à Territoires d'industrie, était en train d'être mangée par la région Bourgogne-Franche-Comté.

Les deux marqueurs de ce programme - qui a permis de créer 44.700 emplois en 4 ans - sont d'un côté, le couple collectivités locales et industriels et de l'autre, des projets qui remontent des territoires, et qui sont pilotés par les régions, tout en étant accompagnés par l'État. L'Agence nationale de cohésion des territoires (ANCT) et direction générale des entreprises (DGE) pilotent également l'ensemble des partenaires régionaux.

De nouvelles « dynamiques » face à la désindustrialisation

Territoires d'industrie est un programme qui complète le plan France 2030. « France 2030, c'est l'innovation de rupture. Territoires d'industrie, c'est l'innovation de continuité », souligne Roland Lescure. Pour la première phase, le gouvernement avait mis en œuvre un fonds d'accélération des investissements industriels d'un montant de 2 milliards d'euros.

Face à son succès, le gouvernement va remettre 500 millions d'euros supplémentaires sur la table (soit 100 millions d'euros par an entre 2023 et 2027).

« C'est un vrai programme de décentralisation qui répond aux besoins des territoires, mais également à leurs envies », souligne Roland Lescure, ministre en charge de l'industrie. « La philosophie initiale de Territoires d'industrie, était de dire : si vous avez envie de travailler ensemble, à tous les niveaux, et si vous êtes capable de présenter des programmes convaincants de réindustrialisation sur le territoire, nous vous accompagnons », rappelle-t-il. Ce dernier dresse un bilan positif du programme « qui a redonné l'envie de l'industrie à des territoires qui, malheureusement l'avaient perdu, et qui a continué à développer les dynamiques positives dans d'autres territoires. »

Les nouveautés : un chef de projet, une boite d'ingénierie, des sites clés en main

Le principe même de Territoires d'industrie, qui est une co-animation entre les élus et les industriels, ne change pas. Pour ce deuxième volet, l'État met à disposition en complément, un chef de projet par territoire labellisé. « Ce qui nous a séduit dans un certain nombre de territoires qui ont très bien fonctionné, c'est qu'en général, il y avait un chef d'équipe », remarque Roland Lescure. « Chaque territoire d'industrie aura donc désormais un pilote qui sera le chef d'orchestre entre les acteurs publics et privés », explique-t-il. Une sorte de « coach des territoires ».

Afin d'étudier la faisabilité des projets et de détecter les opportunités sur les territoires, « une boîte à outils d'ingénierie », en d'autres termes, un cabinet d'étude externe, sera mis à disposition des acteurs, via l'ANCT. Certains territoires s'en sont même déjà saisi comme le Haut-Doubs, pour développer sa filière horlogère. Son objectif est de développer davantage l'écosystème actuel afin de retrouver sa capacité à produire des montres entièrement fabriquées en France. Une étude de marché détaillée est d'ailleurs en cours pour connaitre l'avenir de l'horlogerie, toute la chaines de valeur possible, les pièces aux plus fortes valeurs ajoutées à rapatrier sur le territoire, etc.

Territoires d'industrie s'inscrit également dans la continuité des sites « clés en main », comme Saôneor, à Chalon-sur-Saône. Le président de la République avait annoncé l'objectif de faire émerger 50 sites clés en main via France 2030, pour accueillir de nouveaux projets industriels en adéquation avec la politique de lutte contre l'artificialisation des sols.

Une variété de projets

Les 183 territoires labellisés regroupent 637 intercommunalités. « Ces chiffres montrent que nous sommes partout en France, surtout dans des villes moyennes, même en ruralité, et désormais dans cette phase II en métropole », précise Dominique Faure. La ministre en charge des collectivités territoriales a évoqué trois exemples de projets en France qui montrent la diversité des profils. Il y a certes, de grandes entreprises comme Framatome, qui auront des milliers de recrutements dans les années à venir, notamment sur le site de Saint-Marcel, près de Chalon-sur-Saône - que les ministres ont visité ce matin - et qui prévoit un doublement de ces carnets de commandes pour la fabrication des réacteurs nucléaires. Mais, d'autres projets plus petits font aussi partie du programme. Par exemple, sur la plaine des Vosges, pour le renforcement de la filière bois et ameublement via un projet de rénovation de voies ferrées dédiées. Ou encore dans le Sud Champagne, avec la gestion intégrée des déchets d'activité économique, à l'échelle de la zone d'activité, pour renforcer leur valorisation. « Ce qui est intéressant, c'est la reproductibilité de ce projet pour le refaire dans d'autres territoires », précise Dominique Faure. Enfin, dans le Perche, un projet d'actions de sensibilisation à l'industrie à destination des communautés scolaires avec l'installation de « petits bureaux des entreprises ». « Ce projet reflète cette envie du gouvernement de travailler sur le champ de l'apprentissage, de la découverte des métiers industriels dans les plus petites classes et dans toutes nos établissements scolaires », confie Dominique Faure.

Pour terminer ce lancement, Roland Lescure, a promis de porter au gouvernement, la proposition de Sébastien Martin, président des intercommunalités de France, qui a profité de sa présence, pour faire suite à la décision du gouvernement d'étaler la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises. « Nous avons imaginé un dispositif qui permettrait que la dynamique de ces CVAE soit maintenue. Cette part de dynamique - qu'on a estimé entre 750 millions et un milliard d'euros sur 4 ans - pourrait revenir vers les entreprises afin d'alimenter le programme Territoires d'industrie. Ainsi, ce sont quelques 250 millions d'euros de plus par an qui retourneraient vers le tissu productif. »

Commentaire 1
à écrit le 10/11/2023 à 7:48
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Content que ça tombe sur vous hein ! Bon courage à tous ! ^^

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