Le déficit commercial se stabilise au 3e trimestre

Le déficit commercial de la France s'est stabilisé au 3e trimestre à 20,5 milliards d'euros, à la faveur d'une reprise des échanges en sortie de confinement, mais le "fort rebond" des exportations n'a pas suffi à compenser la reprise tout aussi soutenue des importations, ont annoncé vendredi les Douanes.
(Crédits : Reuters)

Ce trimestre a été marqué par un "fort rebond des exportations" (+29,4%), en particulier des ventes automobiles (+131,9%) vers les pays européens, ainsi que de celles des produits aéronautiques (+80,4%) et de luxe. Mais en parallèle, on a assisté à un "rebond quasi-généralisé" et d'une ampleur comparable (+23,7%) des importations, y compris de produits automobiles (+106,1%). Seules les importations en lien avec la crise sanitaire reculent (masques de protection, produits pharmaceutiques), expliquent les Douanes dans leur communiqué.

Au deuxième trimestre, le déficit commercial avait atteint 20,4 milliards d'euros, un niveau inédit depuis le premier trimestre de 2011. Rapporté au PIB, il s'élève à fin septembre à -4,5%, quand l'Allemagne affiche un excédent de 5,9% et l'Italie de 4,2%.

En septembre, le déficit extérieur a baissé à 5,7 milliards, après -7,7 milliards en août et -7 milliards en juillet. Un motif de "réconfort" pour le ministre délégué au Commerce extérieur, Franck Riester. "On observe une reprise forte des exportations en septembre, et quasiment pas de rebond des importations. Même s'il faut rester prudent, cela nous conforte dans la nécessité de mettre en oeuvre le plan de relance à l'export, de continuer à déployer nos entreprises à l'international", a-t-il dit à l'AFP. Autre motif de satisfaction: "de voir que certains secteurs rebondissent bien, comme l'aéronautique, la pharmacie ou l'automobile", a ajouté M. Riester, assurant que certaines entreprises françaises gagnaient même des parts de marché dans la période.

Le secteur aéronautique retrouve des couleurs

Dans le détail, le solde aéronautique se redresse de 3,5 milliards après s'être effondré au deuxième trimestre: l'excédent s'établit à 4,4 milliards ce trimestre, "mais demeure en dessous de son niveau d'avant-crise (8,5 milliards au 4e trimestre 2019)".

Et cette amélioration est "presque compensée" par la détérioration du marché automobile, "structurellement déficitaire": le solde automobile se dégrade ainsi de 2,1 milliards d'euros, pour s'établir à -5,3 milliards d'euros.

Le solde avec l'Europe se dégrade

Par zones géographiques, le solde avec l'UE se dégrade de 2,9 milliards d'euros pour atteindre -13,4 milliards. Le solde se dégrade particulièrement avec l'Italie (-1,3 milliard), et dans une moindre mesure avec l'Allemagne (-0,2 milliard) et l'Espagne (-0,5 milliard).

Toutefois, en septembre, le déficit de nos échanges avec l'UE s'est réduit et ces derniers "sont quasiment revenus au niveau de l'an dernier, ce qui montre qu'il y a une intégration très forte de nos chaînes de valeur", selon M. Riester.

Avec les pays tiers, le solde commercial rebondit de 2,3 milliards, "l'essentiel de cette amélioration" étant porté par l'Asie: la Chine (+1,4 milliard) avec la diminution des importations de masques, Hong Kong (+0,7 milliard) et Singapour (+0,4 milliard) en raison d'une forte hausse des exportations de produits aéronautiques et de de luxe.

En ce qui concerne la balance des paiements, qui inclut les services comme le tourisme et les flux financiers, le déficit des transactions courantes s'améliore à 16 milliards d'euros, selon la Banque de France. Si le déficit des biens se réduit de 3,9 milliards, l'excédent des services est stable à 2,1 milliards, mais en retrait par rapport à 2019.

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