Philippe, Darmanin, Macron : un candidat peut en cacher un autre !

POLITISCOPE. En semblant adouber Edouard Philippe pour lui succéder, le président de la République a relancé le bal des prétendants pour 2027. En roue libre face à la crise de la police, Gérald Darmanin pousse ses pions. Mais dans la course à l'Elysée, nous ne sommes sans doute pas au bout de nos surprises.
Marc Endeweld
(Crédits : Reuters)

En cette fin juillet, la bulle médiatique et politique frôle encore la surchauffe. Après des semaines d'attente, c'est peu dire que le dernier remaniement a laissé beaucoup de commentateurs sur leur faim. Exemple, cette semaine, avec la journaliste politique Laureline Dupont qui laisse échapper sa lassitude au fil de sa chronique dans L'Express « Nous voici dans une situation ubuesque où les médias attendent, feuilletonnent et commentent des remaniements que le président a scrupuleusement vidés de leur substance et de leur intérêt ».

Cette situation du « spin doctor » à outrance qui finit par tourner en rond est-elle propre au règne d'Emmanuel Macron ? À la fin du quinquennat Hollande, les commentateurs politiques avaient tendance à relayer en boucle les états d'âmes soit de Matignon (Valls), soit de l'Élysée (Hollande), sans s'apercevoir de la montée en puissance d'un certain Emmanuel Macron.

Mais c'est dans Le Point que Nicolas Baverez à les mots les plus durs contre le président, pointant son « enfermement »  et « son déni »« faute de disposer de la moindre solution à la crise existentielle de la France ». Et la sentence tombe, pour l'essayiste libéral, ce quinquennat est « mort né ». Des mots durs mais qui peinent à éclaircir l'état des rapports de force politique au cœur de l'État. Comme si la panique aidant, la cécité s'emparait des observateurs.

À l'aune de la crise de la police, certains pointent la tentative de « coup d'État » de Gérald Darmanin, le ministère de l'Intérieur, suspecté de se venger de ne pas avoir été nommé Premier ministre. Pour ceux-là, la chose est entendue : le Roi est nu, et Emmanuel Macron voit peu à peu son pouvoir dissout dans l'impuissance et l'inaction.

Attention cependant de prendre ses désirs pour des réalités. Car l'on a assisté ces derniers jours à de nombreux jeux de rôle entre différents pôles de la macronie. Et à ce jeu-là, celui du petit théâtre de la « comédie humaine » de la politique (expression fétiche du président), Emmanuel Macron continue d'exceller et, finalement, de n'en faire qu'à sa tête, face à des recours qui apparaissent de plus en plus paralysés. Certes, le président est loin de tirer toutes les ficelles, mais il aime surfer la vague de « bordélisation du pays », comme le déplore un ancien macroniste, cette stratégie du pire, cette stratégie de la tension, afin de récupérer, à la fin, sa mise de départ.

Cette semaine, la pièce de théâtre était ainsi à plusieurs niveaux. Le bal a commencé par les propos du président lui-même au sujet de son ancien Premier ministre, Édouard Philippe, qui pourrait « prendre le relais » en 2027. Loin d'être un adoubement, tant l'on connaît la mésentente entre les deux hommes, il s'agit plutôt d'un véritable baiser de la mort, à l'image de celui qu'un certain Mélenchon avait adressé au jeune Ruffin quelques mois plus tôt.

Faut-il y voir une inspiration mitterrandienne pour les deux leaders politiques ? Reste que ces paroles, fortement commentées, avaient été précédées d'un voyage, lui aussi fortement commenté, de Brigitte Macron au Havre. De son côté, Édouard Philippe est resté silencieux, se contentant de poster les photos de cette rencontre sur les réseaux sociaux, où l'on pouvait apercevoir son sourire crispé face à la première Dame.

Le second épisode s'est déroulé cette semaine avec la rencontre entre Philippe et Borne. Cette fois-ci, l'estime entre eux est réellement « réciproque ». Cette rencontre est une manière pour la Première ministre de se conforter face à leur ennemi commun, Gérald Darmanin. La « team » Borne, Kohler, et Philippe serre donc les rangs face à un ministre de l'Intérieur qui apparaît pour beaucoup en roue libre sur le dossier de la police, mais qui est en fait instrumentalisé par l'Élysée face à Édouard Philippe. C'est ainsi que le président a tenu à voyager avec son ministre de l'Intérieur jusqu'à l'autre bout du monde quand bien même les réseaux sociaux, la police et la jeunesse semblaient dans un état d'incandescence.

Sur ce dernier sujet (l'état du pays, de la société française), le président a préféré rester silencieux. Et comme le rappelle l'adage populaire, qui ne dit mot, consent. Toujours et encore, la stratégie de la tension. Car Emmanuel Macron a-t-il réellement abandonné toute ambition politique après 2027 ? Rien n'est moins sûr. N'oublions pas : en 2017, peu de commentateurs pariaient que ce jeune président allait rester si longtemps : « Il est là pour dix ans ! », me prédisait pourtant un ancien soutien de Nicolas Sarkozy. Aujourd'hui, le même pense qu'on n'en a pas fini avec ce président. N'en déplaise à Nicolas Baverez.

Marc Endeweld.

Marc Endeweld
Commentaires 17
à écrit le 30/07/2023 à 23:07
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Juda socialiste qui colle son baiser mortifere à philippe... il ne va pas y aller vu qu'en l'état actuel la france aura une présidente grâce à la gauche , ce qui redura les inégalités donc luttera contre le réchauffement climatique

le 31/07/2023 à 8:24
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"il ne va pas y aller vu qu'en l'état actuel la france aura une présidente grâce à la gauche ," Donc tu crois qu'il n'ira pas parce qu'il aura une adversaire en face de lui comme dans toutes nos fausses démocraties ? Reposes toi de temps en temps fra...

à écrit le 30/07/2023 à 17:14
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Je vois mal les Français voter pour un PHILIPPE, sauf à n'avoir aucune mémoire, Monsieur 80km/heure et retraite à 65 ans, entre autres. J'attends avec impatience ce qu'il proposera en matière d'autorité, dans les écoles, dans les familles, les quarti...

le 31/07/2023 à 10:14
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Ils en sont largement capable. En 2017 ils ont bien voté pour Macron et oublié le Macron seul ministre de Hollande aillant mit la France en grève avec sa loi travail... Et pire encore en le laissant se faire relire en 2022.

à écrit le 30/07/2023 à 13:36
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Quand s'arrêtera cette mascarade médiatique, cet entre soi parisien pour commenter un spectacle politique de seconde zone dans la grande majorité des Français se moque . Il est vrai que ce spectacle est la raison d'être de nombreux commentateurs. Pou...

à écrit le 30/07/2023 à 11:44
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On parle de quelles élections ? En 2017 le temps de parole a été modifié au bénéfice des "grands" partis. En 2022, les urnes ont carrément été privatisées à coup de parrainages truqués, pour empêcher Asselineau de se représenter. D'où la question sui...

à écrit le 30/07/2023 à 10:59
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Stop: Macron est, en principe, éliminé; d'ailleurs qui voudrait d'un candidat qui peut s'enorgueillir, jusqu'à présent, d'une Crise par an?

à écrit le 30/07/2023 à 8:39
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Avec Macron et Darmanin qui veulent se faire plus bruns que les bruns c'est un boulevard qui s'ouvre devant Philippe.

à écrit le 30/07/2023 à 8:03
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Et F Asselineau de rappeler qu' un européo-mondialiste peut, sans surprise pour les initiés à la méta politique, en cacher un autre.. "RAPPEL Le caniche Philippe a servilement coché toutes les cases exigées par la caste mondialiste ...

le 30/07/2023 à 8:22
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Un énarque fonctionnaire le type même qui a des idées d'enarque, le pire en politique. Asselineau amer d'avoir été viré par M.muscle sarko Asselineau dans le bal des pieds nickeles .

le 30/07/2023 à 22:01
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@Marionnete FA amer d' être viré par le mondialiste Sarkozy qui a peine élu partait en pèlerinage auprès de l' état profond us comme le rapporte récemment un Thierry Meyssan? Vous êtes un analyste de haut vol dont l' ....

à écrit le 29/07/2023 à 18:17
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Dans 10 ans tous les politiques se revendiqueront du "Macronisme"

à écrit le 29/07/2023 à 14:31
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Qui est le "volontaire" sur lequel la McKronie pourra se défaussé et rendre la virginité à son capricieux "leader" ? :-)

à écrit le 29/07/2023 à 14:12
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Bonjours. Je crois que les français en ons finis avec la politique de Mr macron... Suppression des droits a pole emploi.. recule de l'age de la retraite.. inflation records, immigration en hausse.. ect... Mr le président a etait en echec de tous...

le 29/07/2023 à 14:40
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« Vassaux des USA et de l’OTAN » : vu l’état de l’armée Française, il vaut mieux pouvoir compter sur les USA et l’OTAN en cas de problème majeur ! D’autant plus qu’il n’y a pas de défense Européenne pour faire face.

le 29/07/2023 à 16:53
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@Rogger! Arrêtez les poncifs, les amalgames, les propos resucés, les commentaires et prévisions à 4 sous. On a compris que vous n'aimez pas Macron et donc vous l'entendez mais ne l'écoutez pas. Président de la République c'est avoir une hauteur de v...

le 29/07/2023 à 18:00
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Quelle mauvaise foi ! Même avec la retraite à 64 ans nous sommes le pays où le départ à la retraite est le plus tôt. L'inflation est moitié moindre que chez nos voisins. Le chômage est au plus bas depuis 20 ans.

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