Sénatoriales : la droite en position de force, le RN en embuscade

Ce dimanche, la moitié du Sénat va être renouvelée. La droite et le centre devraient conforter leur place au Palais du Luxembourg. En revanche, la majorité présidentielle apparaît en ordre dispersé. Sur les 80.000 grands électeurs appelés aux urnes, une vaste majorité siège dans les conseils municipaux.
Le Sénat compte 348 sièges
Le Sénat compte 348 sièges (Crédits : Reuters)

Article publié à 9h12 et mis à jour à 11 heures ce dimanche 24 septembre

Ce dimanche près de 80.000 grands électeurs sont appelés aux urnes pour renouveler la moitié de la chambre haute. Après l'élection présidentielle  et les législatives de 2022, la Macronie est en position de minorité. Cette élection au suffrage universel indirect ne devrait pas provoquer de grande surprise. Dominé depuis plusieurs années par la droite, le palais du Luxembourg espère faire entendre sa voix lors du second quinquennat Macron. Le Sénat, porte-voix des collectivités et des petites communes avait fait grand bruit sur l'affaire Benalla ou lors de la commission d'enquête sur le recours des cabinets de conseil par le pouvoir macroniste. Premier revers pour la majorité présidentielle,  la secrétaire d'État à la Citoyenneté Sonia Backès a été battue par l'indépendantiste Robert Xowie dans le scrutin de l'Océanie.

Lire aussiDépenses, manque de transparence... pourquoi le recours aux cabinets de conseil est si impopulaire

La droite et Larcher en position de force

En campagne dans les Yvelines, le président (LR) du Sénat Gérard Larcher peut dormir sur ses deux oreilles: la mainmise des Républicains sur la chambre haute sera confirmée, sauf immense surprise. En poste au "plateau" pendant douze ans et sans discontinuer depuis 2014, le patriarche de la chambre des territoires n'a pas à s'inquiéter sur ses chances d'étirer son mandat à la présidence, même s'il devra s'assurer du soutien intact de ses alliés du groupe centriste, dirigé par le président de l'UDI Hervé Marseille. A priori une formalité. « Je pense que la droite et le centre resteront majoritaires. C'est l'objectif et il sera atteint. Vraisemblablement au détriment de Renaissance. Pour trois raisons. D'abord parce que notre famille politique a remporté les élections municipales et départementales. Ensuite parce que le Sénat, avec Gérard Larcher depuis 2014, a retrouvé sa place au cœur de nos institutions et du débat public », a confié le chef de file la droite Bruno Rétaillau à La Tribune il y a quelques jours.  Quelques mois après les débats sur la réforme des retraites qui ont cristallisé les dissensions dans sa famille politique, le sénateur de la Vendée reconnaît tout de même qu'"on peut perdre un siège quand on est divisés", citant l'Essonne ou encore Paris, où les candidats officiels sont concurrencés par deux listes dissidentes.

Lire aussi« En l'état, je ne vois pas comment Les Républicains pourraient voter le budget » (Bruno Retailleau)

Renaissance inquiété, Philippe sur les rangs

Minoritaire et éparpillée dans plusieurs groupes au Sénat, la majorité présidentielle n'est pas dans une dynamique très favorable après ses résultats aux dernières élections municipales.

Le patron du groupe Renaissance au Sénat (RDPI), François Patriat, espère "rester constant voire croître légèrement", mais plusieurs de ses candidats sont en difficulté, concurrencés ici ou là par des listes proches des partis alliés Horizons, le mouvement d'Edouard Philippe, et du MoDem. Et ce, sans que l'exécutif ne prenne réellement soin de mettre de l'ordre dans les rangs.

"L'Elysée et Renaissance ont besoin d'Horizons et du MoDem à l'Assemblée nationale, donc ils n'ont pas trop intérêt à se mobiliser contre eux aux Sénatoriales", remarque un sénateur de la majorité.

En pleine tournée médiatique avec vue sur 2027, Edouard Philippe a repéré l'ouverture: sans faire de bruit, il a multiplié les déplacements en circonscription pour soutenir ses candidats, bien partis pour renforcer le groupe des Indépendants du sénateur Horizons Claude Malhuret.

Au point d'imaginer la constitution d'un groupe parlementaire plus large et officiellement étiqueté au Sénat ? "Notre objectif, c'est évidemment de faire en sorte qu'Horizons puisse (...) constituer un élément solide d'un pôle central de la chambre haute", a lancé l'ex-Premier ministre en clôture des journées de rentrée de son parti, vendredi. "C'est un rendez-vous politique très important".

Objectif des 100 sièges pour la gauche

 Alliés dans une quinzaine de départements, mais sans La France insoumise, les trois groupes de gauche du Sénat (socialiste, communiste, écologiste) se sont fixés un défi: atteindre les 100 sénateurs au soir du 24 septembre, contre 91 actuellement. Avec Yannick Jadot éligible à Paris, les écologistes semblent les mieux placés pour grossir leurs rangs: Quatre de leurs douze membres sont renouvelables lors de ce scrutin, et ils espèrent gagner quelques sièges pour "approcher la vingtaine", dixit leur président de groupe Guillaume Gontard.

L'inconnue du RN

L'une des grandes interrogations du scrutin est la capacité du Rassemblement national (RN) à se faire une place au palais du Luxembourg, où il est actuellement absent. La dispersion des listes peut leur ouvrir des opportunités dans certains bastions comme le Nord, le Pas-de-Calais ou la Moselle. "Je pense qu'on fera entre deux et cinq sièges, au maximum", estime le vice-président du parti Sébastien Chenu. Un décompte encore éloigné des 10 sénateurs requis pour constituer un groupe.

(Avec AFP)

Commentaires 7
à écrit le 25/09/2023 à 8:05
Signaler
Qui a essayé de faire distraction pendant que tombaient les résultats ? Qui essaye de faire parler de lui dans les médias et mettre en route son service après-vente pour gagner du temps et en faire perdre aux français ? Qui ?

à écrit le 25/09/2023 à 6:26
Signaler
Bonjour, Personnellement je dema.de qu'ils defendre la democratie et la constitutions... Qu'ils controle le fonctionnement du gouvernement et du parlement....

à écrit le 24/09/2023 à 15:24
Signaler
Pas de RN/FN au Sénat, ce n'est pas une grosse perte. Idem pour les Mela chonistes.

à écrit le 24/09/2023 à 11:07
Signaler
Depuis le temps que les médias de masse investissent dans l'extrême droite il est logique qu'elle se soit installée durablement en tant qu'éternelle seconde avec tous les dégâts pour l'argent public que cela induit.

à écrit le 24/09/2023 à 10:44
Signaler
Je me f... de leurs petits jeux de rentiers de la république. Je leur demande de faire simplement le boulot pour lequel nous les payons fort cher: gérer en "bon pères de famille" les finances de l'Etat.

le 24/09/2023 à 15:22
Signaler
Gérer un état en "bon pères de famille" est le pire scénario. Un état se gère en prévision des générations futures et sur du très long terme, tout l'inverse d'une famille.

le 24/09/2023 à 20:45
Signaler
@Henri: Je laisse les "bons pères de famille" juges de votre remarque; l'étant moi-même, je m'inscris en faux avec vigueur.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.