Soupçons de prise illégale d'intérêts : les locaux de Bpifrance ont été perquisitionnés en juillet

La banque publique a été perquisitionnée en juillet dans le cadre de l'enquête préliminaire pour prise illégale d'intérêts menée par le Parquet national financier (PNF).
La perquisition des locaux de Bpifrance a eu lieu le 26 juillet par les enquêteurs de l'Office anti-corruption (Oclciff) cinq jours après l'ouverture effective de l'enquête par le PNF.
La perquisition des locaux de Bpifrance a eu lieu le 26 juillet par les enquêteurs de l'Office anti-corruption (Oclciff) cinq jours après l'ouverture effective de l'enquête par le PNF. (Crédits : Charles Platiau)

Le déroulement de l'enquête sur Bpifrance se révèle progressivement. La banque publique a été perquisitionnée en juillet dans le cadre de l'enquête préliminaire pour prise illégale d'intérêts menée par le Parquet national financier (PNF), comme publié par Marianne et confirmé à l'AFP.

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La perquisition des locaux de Bpifrance a eu lieu le 26 juillet par les enquêteurs de l'Office anti-corruption (Oclciff) cinq jours après l'ouverture effective de l'enquête par le PNF. « Cette perquisition a eu lieu en juillet dans le prolongement normal de l'ouverture de l'enquête préliminaire. En l'absence de tout nouvel élément, Bpifrance renvoie à ses précédentes communications sur le sujet et s'attache à fournir toutes les informations nécessaires à l'enquête préliminaire », a confirmé l'institution à l'AFP jeudi.

Il y a quelques semaines, la banque publique d'investissement avait admis l'ouverture de cette enquête et assuré avoir « publié en toute transparence l'ensemble des détails sur le lancement du produit d'épargne pour les Français et les éléments qui établissent le caractère licite de la souscription par les collaborateurs ».

Alerte de la Cour des comptes

L'hebdomadaire Marianne avait découvert, dans un rapport de la Cour des comptes sur l'activité de Bpifrance, que plus de 200 employés de la banque publique, dont le directeur général Nicolas Dufourcq, avaient « massivement investi » dans un fonds baptisé « Bpifrance Entreprises 1 ».

Dans le document publié le 12 juin, la Cour des comptes observait que le dispositif soulevait « des questions déontologiques », en considérant d'abord qu'il n'y avait « aucun délit », avant d'adresser un signalement au PNF le 19 juillet... deux jours après l'article de Marianne.

Ce fonds BE1, géré par la banque publique, avait été lancé en 2020 pour permettre selon Bpifrance « aux Français d'investir plus facilement leurs économies dans les entreprises françaises », dans le cadre de la loi Pacte.

Prix d'entrée à 5.000 euros

« Les investisseurs ont doublé leur mise en moins de deux ans et demi, soit un gain d'un peu plus de 100 millions d'euros », détaillait Marianne, qui précisait que le prix d'entrée de ce « fonds commun de placement à risque » était fixé à 5.000 euros.

Investisseur de ce fonds, Nicolas Dufourcq avait réfuté toute accusation dans une publication en juillet sur Linkedin. « Il n'y (avait) pas eu de prise illégale d'intérêts, pas d'information privilégiée et encore moins de braderie », selon le dirigeant de Bpifrance.

Le fonds constituait un « produit risqué » et les collaborateurs de Bpi n'ont pas bénéficié de « conditions préférentielles », avait assuré le directeur général. Nicolas Dufourcq avait également affirmé que la performance du fonds était « plutôt bonne, mais inférieure » à ce qu'indiquait les informations de Marianne.

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Début octobre, Nicolas Dufourcq a de nouveau indiqué qu'investir dans ce fonds à succès, n'était pas « un conflit d'intérêts mais un alignement d'intérêts ». Face aux « réserves exprimées par les actionnaires », Bpifrance avait malgré tout précisé en juillet avoir interdit aux membres des conseils d'administration, aux membres du comité de management général de Bpifrance et des membres de l'équipe projet, de souscrire au fonds successeur BE2.

(avec AFP)

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