Vie pro, vie perso... un équilibre précaire pour les chefs d'entreprise

31% des chefs d'entreprise de moins de 50 salariés interrogés par le dernier baromètre OpinionWay pour la fondation MMA ont eu des répercussions négatives sur leur performance en 2018.
Grégoire Normand
Les moments de détente en famille, cités par 85 % des sondés, et le sommeil, cité par 75 % des sondés, constituent les premières bonnes pratiques bénéfiques à l’état de forme des dirigeants d’entreprises expliquent les auteurs du baromètre.

La frontière entre vie professionnelle et vie personnelle est très poreuse dans les directions d'entreprise. Selon le dernier baromètre réalisé par OpinionWay pour la fondation MMA, 39% des chefs d'entreprise interrogés expriment des difficultés à trouver le bon équilibre entre les deux sphères. À l'opposé, 61% des personnes interrogées par l'institut de sondages jugent qu'ils n'ont pas de peine à concilier les deux. Ces résultats peuvent avoir des conséquences néfastes sur les performances économiques des entreprises. Si les barrières tendent à s'estomper, ces mutations peuvent également toucher la santé et la vie personnelle d'un bon nombre d'employeurs.

Un tiers des dirigeants se sentent isolés

Sur l'ensemble des dirigeants interrogés, 32% considèrent qu'ils sont isolés, dont 5% très isolés. À l'inverse, la moitié des chefs d'entreprise se sentent entourés. Entre les deux, 18% pensent qu'ils ne sont pas isolés, ni se sentent entourés. Plus inquiétant encore, si près de 8 dirigeants sur 10 pensent être en bonne santé physique, 63% d'entre eux ressentent des douleurs au dos et 53% souffrent de douleurs articulaires. Au final, une minorité (8%) déclare qu'ils se font arrêter par leur médecin. 56% indiquent qu'un arrêt de travail peut avoir des conséquences sur l'activité de leur société. Dans le même temps, près d'un tiers déclare que leur état de santé a eu des répercussions négatives sur leur performance au cours de l'année 2018.

Parmi les signes qui peuvent diminuer leur état de santé, une proportion importante de patrons déplore une qualité de sommeil insuffisante. "31% indiquent avoir des difficultés pour se reposer au cours du dernier mois [...] Ainsi, parmi les signes d'usure liés au travail, le sentiment de fatigue est le plus récurrent chez les dirigeants : plus d'un tiers se sentent fréquemment fatigués (36% souvent à toujours), alors que 26% expriment une lassitude et 22% ont des difficultés pour dormir."

L'autre facteur régulièrement évoqué concerne le stress au travail. "70% déclarent que la plupart de leurs journées sont stressantes, dont la moitié 'assez' à 'extrêmement' stressantes." Pour expliquer ce stress, les individus interrogés expliquent que ce mal- être est lié à la surcharge de travail, le manque de trésorerie et les incertitudes liées à leur activité. Dans le baromètre, les dirigeants indiquent travailler 50 heures par semaine en moyenne, et 21% affirment travailler 60 heures ou plus par semaine. Les résultats de l'enquête indiquent une surcharge de travail spectaculaire chez les commerçants (53 heures) et les agriculteurs (56 heures).

Une confiance élevée

Malgré ces difficultés, les dirigeants expriment un niveau de confiance relativement élevé notamment dans leur vie personnelle (90% ; dont 26% très confiants), leur santé (88%) et la situation financière de leur foyer (84%). En revanche, ce degré de confiance se dégrade légèrement au niveau de l'activité de leur entreprise (79%) et de leur situation professionnelle. Paradoxalement, si les chefs d'entreprise peinent à concilier vie familiale et vie professionnelle et à avoir un bon sommeil, ils estiment que "ce sont les comportements qu'ils privilégient pour rester en forme (respectivement 84% et 75%)" expliquent les auteurs du baromètre.

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 Méthode : étude réalisée par l'institut OpinionWay pour la Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur auprès d'un échantillon de 1 501 dirigeants
d'entreprises représentatif des entreprises françaises de moins de 50 salariés. L'échantillon a été interrogé par téléphone du 11 février au 20 mars 2019. La représentativité de l'échantillon est assurée par un redressement sur les critères de taille d'entreprise et de secteur d'activité, après stratification par région de résidence.

Grégoire Normand
Commentaire 1
à écrit le 16/04/2019 à 15:25
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Pourquoi parler d'équilibre précaire alors que c'est un ensemble indissociable? C'est un "sacerdoce"!

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