Au Japon, Trump plaide pour un commerce "plus juste"

Au tout début d'une visite d'Etat qui devrait être dominée par moult échanges d'amabilités et marques de bonne entente entre les deux alliés, le président américain Donald Trump a appelé samedi le Japon à des relations commerciales plus justes avec son pays.
En visite au Japon, Trump réclame des relations commerciales plus équilibrées avec les Etats-Unis
En visite au Japon, Trump réclame des relations commerciales plus équilibrées avec les Etats-Unis (Crédits : Jonathan Ernst)

"Le Japon a eu un avantage considérable pendant de très nombreuses années mais c'est OK et c'est peut-être pour ça que vous nous aimez tant", a lancé Donald Trump au cours d'une réunion avec de grands patrons japonais, dont ceux du secteur automobile, organisée juste après son atterrissage en fin d'après-midi.

 Avant d'ajouter  dans une allusion aux discussions en cours pour parvenir à un accord bilatéral entre les première et troisième économies du monde que cela allait devenir "un peu plus juste".

 "Avec cet accord, nous espérons venir à bout du déséquilibre commercial, éliminer les entraves aux exportations américaines et assurer justice et réciprocité dans nos relations. Nous approchons", a-t-il poursuivi. "Nous espérons faire plusieurs nouvelles annonces prochainement dont de très grosses dans les mois qui viennent".

Des discussions se sont également tenues samedi soir entre le ministre japonais de l'Economie, Toshimitsu Motegi, et le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer en marge de cette visite.

La semaine dernière, Donald Trump a reporté de six mois l'imposition de droits de douane supplémentaires sur les importations de voitures japonaises et européennes. Mais il a également suscité l'irritation que les géants de l'automobile tels que Toyota en déclarant que la dépendance des Etats-Unis envers l'industrie automobile étrangère représentait une menace pour la sécurité nationale.

Premier dirigeant étranger à rencontrer le nouvel empereur

Depuis l'élection de Donald Trump,  sa politique économique protectionniste et agressive, y compris à l'encontre de ses plus vieux alliés, secoue la diplomatie mondiale.

A contre-pied de la Chine ou de l'Union européenne, qui se montrent plus offensifs, Tokyo, qui espère négocier un accord plus favorable, fait preuve de plus de compréhension. Shinzo Abe, lui, cultive sa relation personnelle avec le dirigeant américain,  ce qui se traduira notamment lors de ce voyage par une partie de golf, une passion commune aux deux dirigeants.

Le point d'orgue de ce deuxième voyage de Trump au Japon sera son entrevue lundi avec l'empereur, suivie d'un banquet au palais impérial.

Il sera ainsi le premier dirigeant étranger à rencontrer le nouvel empereur Naruhito, qui n'a accédé au trône du Chrysanthème que le 1er mai dernier suite à l'abdication de son père Akihito. Les autres dirigeants devront attendre des festivités organisées en octobre pour avoir cet honneur.

Autre clou de cette visite : le tournoi de sumo auquel assister Donald Trump dimanche, dans l'arène de Ryogoku Kokugikan.

Il remettra au vainqueur une "Coupe Trump", d'une trentaine de kilogrammes et 1,4 mètre de haut.

Une seule réunion officielle

Sur le plan strictement officiel et diplomatique, le voyage ne comprend qu'une brève réunion bilatérale avec un déjeuner de travail lundi, avant une conférence de presse commune. Les deux dirigeants doivent enfin visiter mardi la base navale commune de Yokosuka.

Donald Trump et Shinzo Abe prévoient également de rencontrer les familles de Japonais enlevés dans les années 1970 et 1980 par la Corée du Nord dans le but d'en faire des formateurs d'espions nord-coréens. Sur ce sujet important de sa politique intérieure, Abe avait demandé à Donald Trump d'intervenir dans ses discussions avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.

Alors que les tensions avec la Chine et avec l'Iran, sont plus vives que jamais le programme de ce voyage serait destiné selon des observateurs à prouver que Donald Trump "s'y connaît en politique étrangère et a bien des amis".

De son côté, Shinzo Abe s'était rendu en avril à la Maison Blanche accompagné de sa femme Akie. Donald Trump, lui, retournera au Japon quatre semaines après cette visite, pour le sommet du G20 à Osaka fin juin.

(avec AFP)

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Commentaires 8
à écrit le 26/05/2019 à 11:20
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Les états unis ont colonisé le Japon il semblait logique, de part la soumission totale du pouvoir japonais envers les américains que ces derniers fassent des concessions. On se doute que c'est d'abord et avant tout une sortie diplomatique pour mo...

le 26/05/2019 à 18:35
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En fait pour la Chine il ne fait aucun doute qu'elle est la principale visée. Le Japon s'interdit de par sa constitution d'avoir une armée avec des capacités offensives, du coup le Japon est vulnérable et a un besoin vital de la présence militaire a...

le 27/05/2019 à 8:46
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"L'administration américaine est en train de tester jusqu'où les japonais sont prêts à aller pour bénéficier du parapluie américain" NOn et vous le savez très bien, arrêtez de nous faire croire que les relations diplomatiques se cantonnent aux dé...

à écrit le 26/05/2019 à 11:08
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Mais encore, 2017, Etats-Unis, imports depuis / export vers : Vietnam, Israël, Malaisie, Italie et Irlande, des ratios très élevés comme avec la Chine ou l’Allemagne, des taxes sont-elles prévues ? Israël 18 Md / 7 Md Malaisie 33 Md / 14 Md Vie...

à écrit le 25/05/2019 à 21:17
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Le Japon est un pays qui a connu un miracle économique spectaculaire avant de décliner. Et pour cause, le Japon a le complexe du vaincu envers les USA depuis 1945, ce qui l'a empêché de jouer le rôle sur la scène internationale qu'il aurait pu avoir...

le 25/05/2019 à 23:29
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Les japonais n'ont jamais eu d'alliés dans la région depuis un millénaire mais ils l'ont dominé, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.

le 26/05/2019 à 10:54
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très bonne analyse et cette relation de subordination D Trump souhaiterait l'étendre à l'UE. Il serait grand temps que les pays européens comprennent que leur intérêt n'est précisément pas de se soumettre aux USA et pour se faire ils ont l'obligation...

à écrit le 25/05/2019 à 18:36
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Avec ce personnage quand on achète un bien à un vendeur, on se fait voler par ce dernier même si l'on est incapable de le produire soi même au meilleur coût. Une théorie quasi marxiste qui finalement s'accorde bien avec le protectionnisme, l'isolatio...

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