Biden accuse Poutine de mener "un génocide" en Ukraine et de vouloir "éradiquer l'idée qu'il est possible d'être Ukrainien"

Le président américain Joe Biden a qualifié les actions de la Russie en Ukraine de "génocide", ajoutant que le président russe Vladimir Poutine "(tentait) d'éradiquer l'idée qu'il est possible d'être Ukrainien". Des déclarations qui interviennent alors que le nombre de morts à Marioupol est évalué à au moins 20.000 morts depuis fin février et que les pertes civiles se révèlent au fil des jours dans d'autres zones de l'Ukraine.
Pour Joe Biden, les preuves concernant les choses horribles qu'ont faites les Russes en Ukraine, s'accumulent.
Pour Joe Biden, les preuves" concernant les "choses horribles qu'ont faites les Russes en Ukraine, s'accumulent". (Crédits : EVELYN HOCKSTEIN)

Alors qu'il qualifiait jusque-là les actions menées jusque-là par les forces russes en Ukraine de crimes de guerre (et que le bombardement de la gare de Kramatorsk a été considéré par certains comme constitutif d'un crime contre l'humanité), Joe Biden est allé encore plus loin ce mardi en utilisant pour la première fois le terme de génocide, mot que seul Volodymyr Zelensky, le président ukrainien employait jusqu'ici. Selon le droit international, le génocide est un acte commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux.

"Les preuves s'accumulent" (Biden)

Pour le président américain, Vladimir Poutine mène en effet un "génocide" en Ukraine, car il tente, selon lui, "d'éradiquer l'idée qu'il est possible d'être Ukrainien".

"J'ai appelé cela un génocide car il est de plus en plus évident que (Vladimir) Poutine tente simplement d'éradiquer l'idée qu'il est possible d'être Ukrainien et les preuves" concernant les "choses horribles qu'ont faites les Russes en Ukraine, s'accumulent", a déclaré le président américain avant d'embarquer à bord d'Air Force One pour rentrer à Washington au terme d'un déplacement dans l'Iowa.

"Nous laisserons les juristes décider au niveau international si cela est admissible ou pas, mais c'est en tout cas pour moi, cela y ressemble bien ", a-t-il ajouté. Il confirmait ainsi ce qu'il avait dit quelques heures plus tôt lors d'un discours consacré à la lutte contre l'inflation.

"Votre budget, votre capacité à faire le plein, rien de tout cela ne devrait dépendre du fait qu'un dictateur déclare la guerre et commette un génocide à l'autre bout du monde", avait-il déclaré Joe Biden lors d'un rassemblement dans l'Iowa.

Le président ukrainien a salué sur Twitter les "vrais mots d'un vrai leader", car "appeler les choses par leur nom est essentiel pour s'opposer au mal", tout en réclamant "en toute urgence plus d'armes lourdes.

"Au moins 20.000 morts à Marioupol"

Les déclarations de Joe Biden sont intervenues alors que les autorités régionales du sud-est de l'Ukraine ont évalué à au moins 20.000 morts le nombre de victimes à Marioupol depuis la fin février. Marioupol est assiégée, coupée du monde et bombardée depuis plus de 40 jours. L'utilisation d'armes chimiques par les séparatistes prorusses du Donbass est redoutée par les autorités ukrainiennes, une menace jugée "crédible" par les Américains. L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) s'est elle aussi dite mardi "préoccupée" par ces informations, sur lesquelles le Royaume-Uni avait déjà mis en garde lundi. Outre Marioupol, les pertes civiles se révèlent au fil des jours dans d'autres zones de l'Ukraine, avant même la grande bataille promise dans l'est pour le contrôle du Donbass. Des experts estiment que Vladimir Poutine veut obtenir une victoire dans cette région avant le défilé militaire du 9 mai marquant sur la Place Rouge la victoire soviétique sur les nazis en 1945.

Le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, a ainsi révélé mardi qu'environ 400 civils avaient été enterrés depuis le début de la guerre le 24 février dans la seule ville de Severodonetsk. Mardi, le président Zelensky a dénoncé "des centaines de cas de viol" constatés selon lui dans les zones précédemment occupées par l'armée russe après le début de l'invasion le 24 février, "y compris de jeunes filles mineures et de tout petits enfants"

"Presque quotidiennement, on retrouve de nouvelles fosses communes", a par ailleurs déclaré le président ukrainien, qui s'adressait au parlement lituanien par liaison vidéo. "On continue de retrouver des corps dans les égouts et les caves".

Vladimir Poutine, dont le pays nie toute exaction en Ukraine, a qualifié mardi de "fake" (fausses) les informations accusant ses soldats d'avoir massacré des centaines de civils à Boutcha, localité de la banlieue nord-ouest de Kiev, d'où ils se sont retirés fin mars après avoir échoué à encercler Kiev.

L'AFP y avait vu samedi le 2 avril les corps sans vie d'au moins vingt hommes portant des vêtements civils gisant dans une rue de Boutcha. L'un des hommes avait les mains liées et les cadavres étaient éparpillés sur plusieurs centaines de mètres.

Un proche de Poutine arrêté

Vladimir Poutine a vu le même jour un de ses proches, le député et homme d'affaires Viktor Medvedtchouk, un riche Ukrainien de 67 ans, arrêté par les autorités ukrainiennes, qui ont même diffusé une photo de lui menotté.

Connu pour ses liens avec le président russe qui est, selon l'intéressé, le parrain de l'une de ses filles, Viktor Medvedtchouk avait pris la fuite fin février alors qu'il était assigné à résidence depuis mai 2021 après avoir été inculpé de "haute trahison" et de "tentative de pillage de ressources naturelles en Crimée", la péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014. Il pourrait servir de monnaie d'échange selon Volodymyr Zelensky qui a proposé au Kremlin de l'échanger contre les Ukrainiens en captivité en Russie.

Commentaires 12
à écrit le 13/04/2022 à 17:46
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Il parle du génocide au Kosovo, en Irak, au Vietnam et la palme au Japon avec 2 bombes atomiques. On a tous compris que c'est clairement un coup monté pour impérativement obtenir une guerre en Europe, c'est vraiment lourd, bientôt une attaque chimiqu...

à écrit le 13/04/2022 à 16:19
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Et les histoires de corruption du fils Biden, on en est où ?

à écrit le 13/04/2022 à 10:52
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Plus ça va et plus il rend Trump super sympathique, c'est grave docteur ?

à écrit le 13/04/2022 à 10:05
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''"éradiquer l'idée qu'il est possible d'être Ukrainien"'' Poutine lui-meme l'a dit. Ce n'est pas Biden qui l'a inventé ou imaginé. Il a aussi insisté que l'Ukraine n'est pas un pays.

à écrit le 13/04/2022 à 9:21
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C'est étonnant comme ils découvrent tous les horreurs de la guerre réelle, pas en jeu vidéo et à des milliers de kilomètres par caméras et drones interposés. Pour le reste, l'escalade verbale ne mènera à aucune solution au conflit. C'est peut-être ...

le 14/04/2022 à 7:32
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J'ai malheureusement peur que ce ne soit délibéré et c'est ce qui est très inquiétant pour l'avenir. Ce conflit aurait pu être évité avec un minimum de sagesse et de clairvoyance de part et d'autre et peut-être encore plus du côté européen. Mainten...

à écrit le 13/04/2022 à 9:20
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Photo: C'est le printemps les allergies reviennent en masse !

à écrit le 13/04/2022 à 9:03
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"le président Zelensky a dénoncé "des centaines de cas de viol" Malheureusement ,dans toute les guerres les cas de viol sont courant et utilisé pour terroriser une population.Il y en a eu aussi en Irak perpétré par des soldats américains comme da...

le 13/04/2022 à 13:18
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@la chose On verra combien de soldats russes seront condamnés...

le 14/04/2022 à 8:45
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@valbel89 Puis libéré ,ah,ah Le caporal américain condamné à 10 ans prison pour son rôle de meneur dans le scandale des sévices à la prison irakienne d'Abou Ghraïb en 2004 a été libéré sur parole, a annoncé l'armée américaine, suscitant des réa...

à écrit le 13/04/2022 à 8:20
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Biden le sénile ? il suffit d'écouter ces discours Veut il parler du business de son junkie de fils et ces investissements dans les laboratoires de production de virus , en Ukraine ?

à écrit le 13/04/2022 à 8:13
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Il y a, pas seulement dans les médias, une inflation des mots dans tous les domaines : crimes contre l'humanité, génocide, catastrophe, fin du monde, espèces menacées, ultralibéral, ultraréactionnaire, extrême droite, et, à côté de ça, abus d'euphémi...

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