Débarrassée depuis fin 2022 des mesures anti-Covid qui pénalisaient son activité, la Chine a enregistré au premier trimestre une nette accélération de sa croissance (+4,5% sur un an). Mais la reprise s'essouffle et elle reste inégale.
« La réouverture (de la Chine grâce à la levée des restrictions sanitaires) a entraîné une reprise (de l'activité), mais celle-ci reste fragile », relève la Banque mondiale dans un rapport consacré à la situation économique du pays, publié ce mercredi 14 juin.
Et de souligner certaines des difficultés de l'économie chinoise : « incertitude persistante » des ménages concernant la reprise (qui se traduit par un niveau d'épargne élevé nuisant aux dépenses de consommation), difficultés du secteur immobilier, croissance mondiale incertaine qui fragilise les exportations chinoises mais aussi aggravation des tensions géopolitiques...
Une action des pouvoirs publics attendue
La Banque mondiale estime que, « pour remédier à certaines de ces vulnérabilités, des mesures allant au-delà du soutien macroéconomique à court terme seront nécessaires ». Des économistes pressent justement le gouvernement chinois de recourir à un vaste plan de soutien pour soutenir la croissance. Mais les autorités semblent pour l'heure écarter cette option. Elles ont toutefois consenti ces derniers jours à quelques ajustements de taux d'intérêt, mais de l'avis d'analystes l'impact de ces mesures devrait être limité.
« Une reprise plus rapide du marché de l'emploi pourrait stimuler la confiance (des ménages) et contribuer à une croissance plus forte de la consommation », un des moteurs pour la reprise, souligne la Banque mondiale. Le taux de chômage des Chinois âgés de 16 à 24 ans a atteint en avril un niveau record de 20%. Le chiffre du mois de mai sera dévoilé ce jeudi.
Croissance relevée, mais encore faible
Malgré les défis auxquels le pays fait face, son produit intérieur brut (PIB) devrait croître de +5,6% cette année, selon une prévision revue à la hausse de la Banque mondiale. La précédente en mars tablait sur +5,1%. Soit des niveaux quasi similaire aux estimations de l'OCDE, qui table sur une croissance chinoise cette année à +5,4% (+0,1 point par rapport à ses prévisions de mars) et à +5,1% l'an prochain (+0,2 point).
Le gouvernement chinois s'est lui fixé un objectif d' « environ +5% », l'un des plus faibles depuis des décennies. Ce serait toutefois mieux que 2022, où son produit intérieur brut (PIB) a augmenté de +3%. Reste que même ce seuil pourrait être difficile à atteindre, a déjà averti le Premier ministre chinois Li Qiang.
(Avec AFP)