La croissance mondiale devrait être meilleure que prévu en 2023 (OCDE)

L'OCDE a relevé sa prévision de croissance mondiale pour 2023. Elle table désormais sur +2,7%, soit 0,1 point de plus que précédemment. L'économie profite d'une accalmie sur le front de l'inflation et du redémarrage de l'économie chinoise. Néanmoins, l'institution estime que la route sera « longue » avant une reprise durable.
L’OCDE a relevé ses prévisions de croissance de 0,1 point pour notamment la zone euro, les États-Unis, la Chine ou encore l'Inde.
L’OCDE a relevé ses prévisions de croissance de 0,1 point pour notamment la zone euro, les États-Unis, la Chine ou encore l'Inde. (Crédits : Charles Platiau)

Malgré un contexte international difficile, l'économie mondiale va un peu mieux. En témoigne la légère hausse de la prévision de croissance mondiale par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). L'institution internationale s'attend désormais à une hausse du produit intérieur brut (PIB) de +2,7% pour 2023, comme indiqué dans un rapport publié ce mercredi 7 juin à l'occasion d'une réunion ministérielle annuelle organisée à son siège parisien. Soit un léger mieux par rapport aux +2,6% envisagés lors de ses précédentes prévisions, en mars.

« L'économie mondiale prend un tournant », a commenté Clare Lombardelli, fraîchement nommée cheffe économiste de l'institution, en préambule du rapport.

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Dans le détail, l'OCDE prévoit +0,9% de croissance en zone euro cette année, en légère hausse de 0,1 point, grâce notamment à une réévaluation de la croissance du PIB italien à +1,2% (+0,6 point). La croissance française atteindrait +0,8% (+0,1 point) et l'Allemagne est attendue avec une croissance nulle (-0,3 point). Le Royaume-Uni pourrait quant à lui connaître une croissance de +0,3% cette année, là où l'OCDE envisageait précédemment une récession.

En dehors de l'Europe, le PIB des États-Unis devrait croître de +1,6% et celui de l'Inde de +6%, des prévisions en hausse dans les deux cas de 0,1 point par rapport à mars.

Du mieux grâce à l'accalmie de l'inflation et la croissance chinoise

L'économie profite d'une accalmie de l'inflation, qui avait explosé l'an dernier en raison de la flambée des prix de l'énergie et des produits alimentaires provoquée par la guerre en Ukraine. En mai, elle a par exemple nettement ralenti au sein de la zone euro, à +6,1% sur un an. Et elle s'est établie aux États-Unis à +4,4% en avril, bien en-dessous des niveaux atteints courant 2022.

Par ailleurs, le redémarrage récent de l'économie chinoise, après sa politique draconienne de zéro-Covid, apporte aussi de l'oxygène à l'économie mondiale, souligne l'OCDE. La croissance chinoise est attendue cette année à +5,4%, soit une hausse de 0,1 point par rapport aux prévisions de mars, et à +5,1% l'an prochain (+0,2 point).

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La route sera longue

Pour 2024 par contre rien ne change. L'OCDE anticipe toujours une croissance mondiale de +2,9%. Malgré ces signes positifs, l'économie mondiale « fait face à une longue route à parcourir avant d'atteindre une croissance forte et durable », a tempéré la Britannique Clare Lombardelli, qui a pris ses fonctions à l'OCDE près d'un an après le départ de Laurence Boone au gouvernement français.

Parmi les défis évoqués : la persistance de l'inflation hors énergie et aliments. Elle « demeure obstinément élevée » et impose aux banques centrales de « maintenir des politiques monétaires restrictives jusqu'à ce qu'il y ait des signes clairs » d'apaisement, relève Clare Lombardelli. Les Banques centrales européenne (BCE) et américaine (Fed) ont à plusieurs reprises relevé leurs taux directeurs cette année. Une stratégie qui devrait se poursuivre sur le Vieux Continent au moins encore en juin et juillet quand, outre-Atlantique, la possibilité d'une pause ressurgit.

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Si ces politiques ont porté leurs fruits et permis de ralentir l'inflation galopante, elles ont aussi des effets négatifs. Elles entraînent des taux d'intérêts élevés, ce qui réduit la distribution de crédits et encourage l'épargne plutôt que la consommation. Par effet domino, l'économie mondiale croît moins franchement. En parallèle, en renchérissant les coûts des emprunts, les hausses de taux d'intérêt pèsent aussi fortement sur les finances publiques des États qui ont déjà été largement dégradées par les dernières crises internationales.

« Presque tous les pays ont des déficits et un endettement plus élevés qu'avant la pandémie, et beaucoup sont confrontés à des pressions croissantes sur les dépenses publiques liées au vieillissement des populations, à la transition climatique et au fardeau du coût de la dette », relève l'OCDE dans son rapport qui encourage les États à cibler davantage leurs mesures de soutiens budgétaires.

Les prévisions des institutions divergent

Les institutions internationales ne partagent pas tout à fait les mêmes prévisions concernant l'économie mondiale. Le Fonds monétaire international (FMI) a révisé légèrement à la baisse ses prévisions de croissance en avril par rapport à janvier. Selon lui, la croissance planétaire du PIB devrait ralentir à +2,8% en 2023 et +3% en 2024, contre respectivement +2,9% et +3% précédemment.

De son côté, la Banque mondiale a indiqué ce mardi s'attendre désormais à une croissance mondiale de +2,1%, contre +1,7% prévu en janvier.

Quel que soit l'organisme, ces estimations sont en tout cas loin de la croissance enregistrée en 2022 puisqu'elle avait bondi de +3,4% dans le sillage de la reprise post-Covid.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 08/06/2023 à 7:39
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Ca c'était avant ou après la "surprise" de la lenteur de la reprise de la Chine ? Ca commence ^à être compliqué à suivre tout ça.

à écrit le 07/06/2023 à 13:16
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Voila une bonne nouvelle qu'elle est bonne... Sauf que croissance économique veut aussi dire décroissance exponentielle des ressources critiques. Bref on va droit dans le mur en accélérant ! Et en chantant ! croOissance oh ma belle croOissance ...

à écrit le 07/06/2023 à 11:42
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Tout le monde s'en aperçoit, mais la croissance n'est plus un signe de prospérité et bien être; bien au contraire de l'inquiétude sur notre avenir !

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