Corée du Sud : le coronavirus (Mers) contraint la banque centrale à baisser ses taux

La Corée du Sud est devenue après l'Arabie Saoudite le deuxième plus grand foyer du Mers-coronavirus, avec selon un dernier bilan neiuf personnes décédées. Dans un contexte économique déjà morose, le coronavirus a considérablement ralenti l'activité dans le pays, en particulier la consommation des ménages.
Avec un nombre de contaminés qui continue de grimper, le coronavirus Mers (ou syndrome respiratoire du Moyen-Orient) inquiète les habitants du pays. Environ 3.500 personnes ont été placées en quarantaine chez elles ou à l'hôpital, par mesure de précaution. Plus de 2.500 écoles ont été fermées.

"Les conséquences réelles de l'épidémie (pour l'économie) restent incertaines mais nous avons jugé utile d'agir préventivement", précise la banque centrale sud-coréenne (BOK). La BOK  a donc abaissé jeudi 11 juin son taux directeur de 25 points de base, à 1,50%, soit son plus bas niveau historique.

"Le déclin des exportations s'est accéléré et la consommation, qui montrait des signes de reprise, semble s'être contractée depuis l'éruption de l'épidemie du Syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Mers)", explique la banque centrale sud-coréenne dans un communiqué.

La psychose affecte la croissance

Fin mai, une épidémie de Mers, qui avait déjà fait des centaines de victimes en Arabie Saoudite depuis son apparition en 2012, s'est déclarée dans le pays, à la suite du retour d'un Coréen ayant séjourné dans les pays du Golfe. Depuis, plus de 120 cas de contamination ont été confirmés dont neuf mortels, et 3.500 personnes ont été mises en quarantaine. Les enfants portent des masques dans les écoles, comme les passagers dans le métro et dans les trains à Séoul.

La banque centrale déplore "un impact négatif sur la consommation des ménages". Plus de 50.000 touristes, principalement chinois, ont renoncé à séjourner dans le pays. Les consommateurs, eux, fuient les centres commerciaux, les restaurants, et les cinémas. De son côté, le ministre des Finances, Choi Kyung-Hwan a demandé aux Sud-Coréens de ne pas céder à la peur et de continuer à vivre et à consommer normalement.

Prévisions de croissance revues à la baisse

En plus de la menace du coronavirus, l'économie sud-coréenne, très dépendante de ses exportations puisqu'elles représentent plus la moitié de son PIB, est pénalisée par le ralentissement de la croissance chinoise, la situation économique en Europe, et le renchérissement du won.

En avril, le pays avait revu ses prévisions de croissance à la baisse, avançant 3,1%. En janvier, le pays avait déjà revu ses chiffres, de 3,9% à 3,4%. Si la BOK ne fournit pas de précisions supplémentaires, elle assure que les facteurs de risque qui justifient son pessimisme se sont renforcés depuis les dernières prévisions. Mais ne prévoit pas pour autant de nouvelle baisse des taux à court terme.

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