Décès d'Elizabeth II : la Banque d'Angleterre reporte sa décision sur la hausse des taux

La Banque d'Angleterre ne dévoilera pas sa nouvelle décision monétaire jeudi comme prévu. Le deuil national consécutif à la mort d'Elizabeth II a paralysé l'ensemble du pays, des grèves aux manifestations culturelles et sportives. La conjoncture n'en reste pas moindre explosive entre l'inflation, les pénuries d'énergie et la crise sociale autour du coût de la vie.
A gauche, le siège de la Banque d'Angleterre au cœur de la City à Londres.
A gauche, le siège de la Banque d'Angleterre au cœur de la City à Londres. (Crédits : TOBY MELVILLE)

Rien ne viendra troubler le deuil qu'observe le Royaume-Uni à la suite du décès de sa souveraine Elizabeth II jeudi. Pas même l'inflation galopante. Ce vendredi, la Banque d'Angleterre a choisi de reporter sa réunion de politique monétaire, pourtant extrêmement attendue au moment où l'inflation dépasse 10% et pourrait doubler dans les six prochains mois.

La décision de la Banque d'Angleterre sur l'évolution de ses taux, seul levier monétaire capable d'endiguer l'inflation, devait initialement être rendue publique jeudi. « Etant donné la période de deuil national au Royaume-Uni, la réunion de septembre du Comité de politique monétaire a été retardée d'une semaine. La décision sera annoncée le 22 septembre à midi », s'est justifiée l'institution de la City dans un communiqué.

Le nouveau gouvernement britannique a proclamé un deuil national jusqu'aux funérailles de la reine, qui doivent se tenir dans une dizaine de jours. L'annonce de la disparition de celle qui a régné 70 ans sur le Royaume-Uni et le Commonwealth a figé la vie du pays. De nombreuses manifestations sportives, culturelles ont été décalées, certains grands magasins ont fermé leurs portes.

Conjoncture brûlante à gérer pour Truss et la BoE

Du côté économique, les grèves massives dans le rail et la poste pour des hausses de salaires ont été immédiatement suspendues. Le grand syndicat TUC qui s'apprêtait à ouvrir une grande conférence à Brighton sur le coût de la vie a renoncé à maintenir l'événement, qui pourrait se tenir ultérieurement.

Dans un contexte économique brûlant, d'inflation galopante, de crise énergétique et d'effondrement du pouvoir d'achat, les choix de la Banque d'Angleterre sont très scrutés, la maîtrise de la hausse des prix étant sa prérogative prioritaire.

Si son gouverneur remonte progressivement ses taux depuis fin 2021, cela n'a eu d'incidence jusqu'ici sur l'inflation britannique et la BoE est taxée d'attentisme et de frilosité étant donné le risque parallèle de récession en cas de hausse brutale du coût de l'argent.

Sous la pression sociale avant la mort de la reine, la nouvelle Première ministre Liz Truss n'a pas hésité à débloquer dès jeudi des aides massives pour les familles et les entreprises britanniques, qui prévoient notamment un plafonnement des factures à 2.500 livres par an pour un ménage moyen. S'il va plonger le pays dans le cadre et le recueillement, le deuil national ne devrait pas apaiser la conjoncture économique que devra gérer en urgence le gouvernement de Liz Truss.

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