En 2022, le dollar a connu un rallye haussier de plus de 10% face à l’euro

La course de la monnaie américaine freine un peu en cette fin d’année avec la menace de reprise de l’épidémie de Covid-19 venant de la réouverture de la Chine. Le billet a en effet connu en 2022 une hausse fulgurante de sa valeur, passant même sous la parité avec l’euro pendant quelques mois.
Le dollar est passé de 1,14 dollars pour 1 euro le 1er janvier 2022 à 1,06 aujourd'hui.
Le dollar est passé de 1,14 dollars pour 1 euro le 1er janvier 2022 à 1,06 aujourd'hui. (Crédits : Dado Ruvic)

Le billet vert finit sa très bonne performance de l'année avec une petite pause. Le dollar a largement cédé jeudi le terrain qu'il avait gagné la veille sur un marché sans direction forte, en l'absence de nombreux opérateurs pendant les fêtes. Vers 22h40 jeudi, le billet vert reculait de 0,46% à 1,0661 dollar pour un euro.

« Nous continuons de voguer vers la fin de l'année et les investisseurs manquent d'éléments auxquels s'accrocher pour donner une direction aux marchés », résume Craig Erlam, analyste à Oanda. « Rien de saillant ne détermine les cours, l'euro s'est un peu raffermi mais sans passer de seuil », indiquait pour sa part Brad Bechtel, spécialiste du marché des changes pour Jefferies. Il notait toutefois la bonne tenue du yen à 133,01 yens pour un dollar (+1,10%) alors que la Banque du Japon est intervenue, selon lui, pour soutenir son contrôle des rendements des obligations publiques japonaises à dix ans. La semaine dernière, la BoJ avait porté à 0,5% le plafond de ces rendements qu'elle tolère, contre 0,25% auparavant.

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L'un des sujets principaux de la semaine reste la levée de restrictions sur les voyages en Chine malgré une flambée de cas de Covid-19 sur son territoire. Une nouvelle qui a ravi les marchés, y voyant une reprise mondiale de l'activité économique, avant de leur faire peur. Les nombreux cas et variants de Covid-19 dans l'Empire du milieu font craindre une nouvelle reprise de l'épidémie dans le monde. Mercredi, les États-Unis ont rejoint un nombre croissant de pays qui imposent des tests aux voyageurs venant de Chine. « La façon dont les dirigeants chinois vont réagir [à la recrudescence de la pandémie] est aussi difficile à interpréter que les données elles-mêmes », a souligné Craig Erlam.

Le billet vert a surperformé grâce à la Fed et la crise en Europe

En période d'incertitude, l'adage veut que le dollar serve de valeur refuge pour les investisseurs en quête d'un placement le moins risqué possible. 2022 n'a pas fait exception, et la politique monétaire américaine y est pour beaucoup. Pour lutter contre l'inflation qui sévit depuis près d'un an, à 7,5% (CPI) sur un an en décembre aux Etats-Unis, la Réserve fédérale américaine (Fed) a porté ses taux de 0% à 4,25 et 4,5%. Une hausse plus marquée que sa voisine d'outre-Atlantique la Banque centrale européenne (BCE) qui a relevé les taux directeurs de 250 points de base depuis juillet pour lutter contre une inflation qui a atteint 10% sur un an, en novembre.

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Les taux américains sont donc parmi les plus hauts, ce qui, dans un premier temps, raréfie le crédit et donc le nombre de billets imprimés, et donne aussi plus confiance aux investisseurs quant à la capacité des Américains à juguler l'inflation. L'euro fait peur aux investisseurs quant à lui, car le Vieux continent est beaucoup plus impactée par la guerre en Ukraine et la crise du gaz que son voisin de l'Ouest. Deux facteurs qui expliquent la surperformance du dollar qui est passé de 1,14 dollars pour 1 euro le 1er janvier 2022 à 1,06 aujourd'hui en passant sous la parité entre septembre et octobre.

Un dollar fort au grand dam du reste du monde

Si un dollar fort est de bon augure pour les Américain, il fait de l'ombre au reste du monde. Le dollar demeure la devise reine, qui représente 59% des réserves de change et 40% du commerce mondial. Un frémissement sur son cours provoque des tempêtes ailleurs dans le monde. La chute de la monnaie unique heurte de plein fouet le pouvoir d'achat des Européens car le coût des importations en Europe, notamment de matières premières, s'envole lorsque le dollar décolle.

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Et si la dépréciation de la monnaie unique pourrait doper les exportations des entreprises européennes, ce scénario ne viendra qu'à long terme. Sur le court-terme, les entreprises souffrent surtout d'une hausse de leurs coûts de production qui les poussent à augmenter leurs prix de vente et à diminuer leurs marges.

En 2023, cependant, l'euro pourrait retrouver des couleurs si la politique monétaire de la BCE rattrape celle de la Fed et que les investisseurs craignent moins les ravages de l'inflation sur les économies européennes.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 30/12/2022 à 19:10
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Absolument faux : dernier cours au 31/12/2021 1.1372, cours à l'heure actuelle 1.0711, ce qui fait une baisse de 0,0661 points, soit 5,81%. Très loin des "plus de 10%" comme annoncé dans le titre. Même en prenant les données de l'article "dollar qui ...

le 01/01/2023 à 10:29
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Sur un site donnant le cours du $ vs l'euro sur un an, j'ai trouvé 1,15 le 04/02/22 et 0,95 le 26/09/22, ça fait 0,2 d'écart donc plus que 0,1 annoncé ! Mais de janvier 22 à janvier 23 ça fait 1,13 à 1,07. En "moyenne" il faudrait avoir toutes les va...

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