Etats-Unis : l'inflation est repartie à la hausse en février

La hausse du niveau général des prix ne s'est pas calmée en février outre-Atlantique, selon l'indice CPI. De quoi poser à nouveau des doutes sur une future baisse des taux d'intérêts de la part de la banque centrale américaine.
L'inflation est repartie à la hausse en février aux Etats-Unis, comme le craignaient les responsables de la banque centrale américaine (Fed) (photo d'illustration).
L'inflation est repartie à la hausse en février aux Etats-Unis, comme le craignaient les responsables de la banque centrale américaine (Fed) (photo d'illustration). (Crédits : EDUARDO MUNOZ)

Mauvaise nouvelle pour les prix outre-Atlantique. L'inflation est repartie à la hausse en février aux Etats-Unis, comme le craignaient les responsables de la banque centrale américaine (Fed). D'autant que le sujet du pouvoir d'achat est l'un des thèmes centraux de la campagne électorale avant les élections de novembre. La hausse des prix à la consommation a donc été de 3,2% le mois dernier sur un an contre 3,1% en janvier, selon l'indice CPI publié mardi par le département du Travail.

Dans le détail, tirée par le logement, l'essence, ou encore les billets d'avion, la hausse des prix à la consommation s'accélère également sur un mois, à 0,4% contre 0,3%. C'est cependant conforme à ce qu'attendaient les analystes, selon le consensus de Market Watch. La situation est un peu meilleure sur le front de l'inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l'alimentation et de l'énergie. Elle ralentit sur un mois, à 0,4%, et reflue sur un an, à 3,8% contre 3,9%.

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Bientôt une baisse des taux ?

Ce regain d'inflation ne constitue pas une bonne nouvelle pour les taux d'intérêts américains. En effet, la banque centrale américaine, la Fed, qui mène la lutte contre l'inflation, se réunit la semaine prochaine, les 19 et 20 mars. Elle devrait peu se réjouir de cette évolution défavorable.

D'autant qu'après avoir relevé ses taux depuis mars 2022, jusqu'à 5,25%-5,50%, elle envisage désormais de les abaisser, ce qui devrait rendre le crédit plus accessible, et redonner un peu de marge de manœuvre financière aux ménages et aux entreprises. Tout rebond des prix risque donc de retarder le moment auquel les taux commenceront à baisser. L'inflation a été réduite des deux tiers depuis son sommet à 9,1% en juin 2022. Mais elle reste trop élevée pour la Fed, qui vise désormais les 2%, objectif qu'elle pense atteindre en 2026.

« Si l'économie évolue comme prévu, il sera probablement approprié de commencer à assouplir la politique monétaire à un moment donné cette année », avait commenté la semaine dernière le président de la Fed, Jerome Powell.

Il avait cependant averti que « les perspectives économiques sont incertaines et la poursuite des progrès vers notre objectif d'inflation de 2% n'est pas assurée ».

Les responsables de la Fed se livrent à un délicat exercice d'équilibriste, car « réduire trop tôt ou trop fort (les taux) pourrait entraîner un renversement des progrès (...) en matière d'inflation et, en fin de compte, nécessiter une politique encore plus stricte pour ramener l'inflation à 2% », avait expliqué Jerome Powell. A l'inverse, les réduire « trop tard ou trop peu pourrait affaiblir indûment l'activité économique et l'emploi ».

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Des signes encourageant sur le marché du travail

De leurs côtés, les acteurs du marché anticipent majoritairement une première baisse des taux au mois de juin, selon l'évaluation de CME Group. D'autant que la situation se rééquilibre sur le marché du travail. En effet, malgré la création de 275.000 emplois, en hausse par rapport à janvier,

le taux de chômage a grimpé en février à 3,9%, son plus haut niveau depuis janvier 2022, contre 3,7% en janvier, selon les chiffres publiés ce vendredi par le département du Travail.

Quant aux salaires, ils se sont modérés. Un enjeu d'autant plus important que le marché de l'emploi est une variable clé de la politique monétaire de la Fed. Cette modération devrait donc être vue comme un signe positif par la banque centrale américaine. Pour Gina Bolvin, de Bolvin Wealth Managanement Group, le petit sursaut du taux de chômage, à 3,9% contre 3,7% précédemment, renforce le scénario d'un premier coup de rabot de la Fed en juin.

Fin de semaine dernière, les marchés avaient alors accueilli ces chiffres avec bienveillance puisque Wall Street avait ouvert en hausse.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 12/03/2024 à 16:33
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Les discours et les données édulcorées ne résistent jamais face au mur des réalités😉Ben oui, le "dernier kilomètre" est souvent long, long, et très long! Mais bon, ça aussi je l'avais déjà dis🙈🙊🙉

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