Etats-Unis : la Cour suprême limite les moyens de l'Etat fédéral pour lutter contre le réchauffement climatique

Ce jeudi, les six juges conservateurs de la Cour suprême américaine ont estimé que l'Agence pour la protection de l'environnement (EPA) ne pouvait pas édicter de règles générales pour réguler les émissions des centrales à charbon.
Le 24 juin, la Cour suprême américaine a annulé l'arrêt garantissant le droit des Américaines à recourir à l'avortement.

Après avoir annulé l'arrêt garantissant le droit des Américaines à recourir à l'avortement, la très conservatrice Cour suprême s'en prend désormais à la lutte contre le réchauffement climatique. Elle a, en effet, limité ce jeudi les moyens de l'Etat fédéral de lutter contre les gaz à effet de serre.

Ses six juges conservateurs ont estimé, contre l'avis de leurs trois collègues progressistes, que l'Agence pour la protection de l'environnement (EPA) ne pouvait pas édicter de règles générales pour réguler les émissions des centrales à charbon, qui produisent près de 20% de l'électricité aux Etats-Unis. En 2007, la Cour suprême avait, en effet, décidé à une courte majorité que l'EPA était compétente pour réguler les émissions de gaz responsables du réchauffement climatique, au même titre qu'elle est chargée par une loi des années 1960 de limiter la pollution de l'air.

« Mettre une limite aux émissions de dioxyde de carbone à un niveau qui imposerait de renoncer au niveau national au charbon pour produire l'électricité pourrait être une solution pertinente à la crise d'aujourd'hui. Mais il n'est pas plausible que le Congrès ait donné à l'EPA l'autorité d'adopter une telle mesure », a écrit le juge John Roberts dans cet arrêt qui n'a pas manqué de faire réagir les trois magistrats progressistes.

Une décision « dévastatrice »

« Aujourd'hui, la Cour a retiré à l'Agence de protection de l'environnement le pouvoir que le Congrès lui a donné de répondre au "problème le plus pressant de notre époque" », a dénoncé dans un argumentaire distinct Elena Kaganau nom des progressistes. Elle a précisé que les six années les plus chaudes ont été enregistrées au cours de la dernière décennie.

Atterrées, les organisations de défense de l'environnement ont souligné l'écart avec le reste du monde. « La décision menace les Etats-Unis d'être relégués loin derrière nos partenaires internationaux qui accélèrent les efforts pour remplir leurs engagements climatiques », a souligné Nathaniel Keohane, président du Center for Climate and Energy Solutions . 

De son côté, la Maison Blanche a immédiatement dénoncé une décision « dévastatrice » et appelé le Congrès à « mettre l'Amérique sur le chemin d'un futur énergétique plus propre et plus sûr »L'élu démocrate de la Chambre des représentants Alexandria Ocasio-Cortez a déploré une décision « catastrophique ».

A l'inverse, l'arrêt a contenté les Républicains dont les gouverneurs à l'origine de la procédure en justice. « Aujourd'hui, la Cour suprême rend le pouvoir au peuple », a estimé son chef au Sénat, Mitch McConnell, en reprochant au président démocrate Joe Biden « de mener une guerre contre les énergies à prix abordable » malgré l'inflation.

Possibilité d'interdire l'avortement

Le 24 juin, la décision d'annuler l'arrêt Roe v. Wade pris en 1973 et donnant la possibilité aux Etats d'interdire l'avortement, a plongé le pays dans la stupeur. Des manifestations ont été organisées, notamment à Washington et New York, pour protester et défendre ce droit. De son côté, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a notamment souligné les conséquences « très néfastes sur l'économie » puisque cela empêche des femmes de continuer leurs études et de gagner correctement leur vie, augmentant leurs chances de tomber dans la pauvreté.

Au lendemain de cette décision, huit Etats avaient déjà annoncé que l'avortement était illégal sur leur sol dont, en premier, le Missouri puis le Dakota du Sud, l'Oklahoma, ou encore le Wisconsin.

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Commentaire 1
à écrit le 02/07/2022 à 11:35
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On comprend mieux pourquoi les USA nous poussent a la construction de l'UE de Bruxelles, ils sont jaloux de l'indépendance de nos Etats!,-)

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